Le 66e sommet ordinaire de la CEDEAO qui s’est tenu ce dimanche 16 décembre 2024 à Abuja, au Nigeria a été sanctionné par un communique final, notamment sur le retrait annoncé des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), la dernière élection présidentielle au Ghana, les élections législatives au Sénégal et…enfin sur la situation de l’évolution de la transition en Guinée…
Sur ce dernier point, la Cedeao s’est « contentée » d‘“exhorter les autorités guinéennes à poursuivre les actions en vue de la mise en œuvre de la feuille de route pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, d’une manière inclusive et participative ».
Ce rappel de la CEDEAO qui, faut-il le rappeler, avait pourtant signé en 2022 un accord avec la junte, prévoyant la fin de la transition au 31 décembre prochain, sonne comme une validation des mesures de glissement du processus de la transition opérées par le regime de Conakry.
« En outre, la Conférence instruit la Commission d’aider la Guinée à mobiliser auprès des partenaires les ressources financières et techniques nécessaires pour faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
Des réactions de désaprobation et de condamnation commencent à fuser. La première en date est celle, pourtant, d’un soutien de première heure de la junte, Dr. Faya Milimono qui estime que « la Cedeao se rend complice du CNRD…comme elle l’a fait pour le troisième mandat d’Alpha Condé ». Il invite Mamadi Doumbouya à une » renégociation « de la deuxième phase de cette période transitoire pour » la mise en place d’un gouvernement d’union nationale de mission qui aura la mission de conduire le pays à un retour à l’ordre constitutionnel « .
Quant à l’UFDG, Parti de Cellou Dalein Diallo, elle estime « avoir été clairs depuis le 22 avril dernier : « pour nous, la transition prend fin le 31 décembre 2024. Si cette échéance n’est pas respectée, le CNRD perdra toute légitimité pour conduire la transition. Nous exigerons alors la mise en place d’une transition civile avec pour seul objectif le retour à l’ordre constitutionnel”, a martelé Souleymane Konaté, proche de l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Dénonceant de passage des « restrictions graves » sur les libertés fondamentales, notamment la fermeture des médias, et le non-respect des engagements pris pour transférer le pouvoir au plus tard le 31 décembre 2024, Konaté prévient:
“Le non-respect des textes et principes fondamentaux de l’organisation constitue une menace pour la stabilité régionale. En tolérant de tels comportements, la CEDEAO risque d’encourager l’idée que l’accès au pouvoir ne passe plus par les urnes, avec des conséquences graves pour la démocratie et la paix dans la sous-région. Cependant, nous, forces vives, membres de l’ANAD et de l’UFDG, n’attendons rien de quiconque pour mener ce combat. Il appartient au peuple guinéen de s’organiser et de se mobiliser contre cette tentative manifeste d’instaurer une nouvelle dictature dans notre pays. » a-t-il averti.
Enfin, le Communiqué de la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO a annoncé « une mission de haut niveau » à Conakry pour, précise-t-on, « échanger avec les autorités et les acteurs politiques en vue de convenir des modalités de l’accélération de la feuille de route de la transition et de la mobilisation des ressources nécessaires à cette fin”.
En tout état de cause, ceux de nos compatriotes qui se demandaient encore sur l’attitude qu’adoptera la CEDEAO après le 31 décembre 2024 pour contraindre le CNRD à céder le pouvoir aux civils, savent désormais à quoi s’en tenir. Toujours est-il qu’avec ce « flou diplomatique » entretenu par l’organisation sous regionale, l’avenir politique de la Guinée demeure à jamais incertain.
Nous y reviendrons
Gbassikolo.com
CEDEAO juste un groupe de guignol courtisans de la France. La CEDEAO n’est qu’une coquille vide qui ne sert qu’à être le vassal de la France