La Chine va-t-elle reprendre l’un des plus grands projets miniers africains? En marge du sommet des Nations unies, le président guinéen Alpha Condé annonce que des discussions autour du projet Simandou sont en cours entre l’entreprise chinoise Chinalco et le gouvernement. Chinalco est pour l’heure deuxième actionnaire du projet derrière Rio Tinto, le géant minier anglo-australien qui a prévu de se retirer du projet.
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Depuis l’annonce en juillet du directeur général de Rio Tinto, doutant de la rentabilité de l’exploitation de fer du Simandou et prévoyant de se retirer, la Guinée cherche un repreneur. Hors de question de laisser mourir le projet, car il devait, selon le président Alpha Condé, créer 45 000 emplois, doubler le produit intérieur brut et amorcer le développement du pays.
En fin de semaine dernière, le chef de l’Etat a annoncé un voyage à Pékin. « Il s’agit de savoir comment Chinalco reprendra la direction du projet », a-t-il expliqué. L’entreprise chinoise est pour le moment actionnaire à hauteur de 41%. « Car oui, nous pouvons développer Simandou, la mine, lancer la construction du chemin de fer et celle du port en eau profonde », a assuré une nouvelle fois Alpha Condé, malgré les mauvaises perspectives du marché mondial.
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Et pour le spécialiste des mines Akoumba Diallo, le « temps presse ». Juridiquement, selon les accords-cadres signés, l’Etat peut remplacer Rio Tinto par une autre entreprise, sauf que fin 2016 la firme anglo-australienne, toujours actionnaire majoritaire, va déposer son bilan annuel. « Logiquement, le Simandou y sera dévalué », poursuit le spécialiste. Et cela n’incitera pas les investisseurs sérieux à reprendre le projet.
Avec Rfi