Guinée : la Cour d’appel confirme la condamnation d’Aliou Bah à deux ans de prison ferme

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Conakry, 28 mai 2025 – La Cour d’appel de Conakry a confirmé ce mercredi la condamnation d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), à deux ans de prison ferme pour “offense au chef de l’État”. Ce verdict valide la décision prononcée en première instance par le tribunal de Kaloum en janvier dernier.

L’opposant, connu pour ses prises de position critiques envers le régime en place, avait été poursuivi pour des propos jugés offensants à l’encontre du président de la transition, Mamadi Doumbouya.

Des propos controversés

L’affaire remonte à une série de déclarations publiques d’Aliou Bah, dans lesquelles il critiquait la gouvernance actuelle, évoquant notamment un « pouvoir autoritaire » et une « dérive institutionnelle ». Le ministère public avait estimé que ces propos dépassaient les limites de la liberté d’expression et portaient atteinte à l’honneur du chef de l’État.

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe, arguant que leur client exerçait son droit à la critique politique dans un cadre démocratique. Ils dénoncent une décision “disproportionnée et politiquement motivée”, et envisagent désormais un pourvoi en cassation.

Réactions et inquiétudes

La confirmation de la peine suscite de vives réactions au sein de l’opposition et de la société civile. Plusieurs figures politiques dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et un climat de répression grandissant à l’encontre des voix critiques.

« Cette condamnation envoie un signal inquiétant sur l’état des libertés publiques en Guinée », a réagi un responsable d’une ONG locale de défense des droits humains. Des organisations internationales pourraient également se saisir du dossier dans les jours à venir.

Un contexte politique tendu

Ce jugement intervient dans un climat politique marqué par des tensions croissantes entre les autorités de transition et les partis d’opposition. Ces derniers dénoncent un recul démocratique et appellent à des garanties de transparence et d’inclusivité dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel.

Aliou Bah, figure montante de la scène politique guinéenne, devient ainsi le dernier d’une série d’opposants à faire l’objet de poursuites judiciaires ces derniers mois. Sa condamnation pourrait renforcer la mobilisation de ses partisans et raviver le débat sur les libertés fondamentales en Guinée.

À suivre…

Gbassikolo.com

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Tiekourani
Tiekourani
28 mai 2025 18:10

Nous ne nous faisions aucune illusion. Cette cour ne pouvait en aucun cas dire le droit : elle est entièrement aux ordres de Brutus Doumbouya, ce loubard du boulevard Mohamed V. Il n’y a qu’un seul chemin désormais : la mobilisation. Face à cette dictature grandissante, c’est par notre union et notre engagement que nous pourrons la stopper. Souvenons-nous des avertissements. L’ancien commissaire de la HAC nous avait prévenus : « Fermez-la, ce sont des militaires prêts à tuer pour garder le pouvoir. » Ce n’était pas une exagération, mais une sombre réalité. Le moment est venu de faire un… Lire la suite

BAMCE
BAMCE
28 mai 2025 16:46

Déçu mais pas surpris de cette condamnation, DOUMBOUYA a décidé tant qu’il n’a pas organisé sa mascarade électorale et s’autoproclame président ALIOU BAH ne sera pas libre d’ailleurs, c’est la règle pour tous les opposants qu’il sait être une barrière pour lui d’accéder au pouvoir.