Guinée : la nouvelle Constitution pourrait écarter Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré de la présidentielle

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Conakry – Le projet de nouvelle Constitution, officiellement remis au président de la transition Mamadi Doumbouya, pourrait profondément rebattre les cartes politiques en Guinée. Ce texte, qui sera soumis à référendum le 21 septembre 2025, introduit des conditions d’éligibilité à la présidentielle susceptibles d’écarter plusieurs figures historiques de l’opposition.

Parmi les dispositions phares, l’article 45 fixe des critères stricts : être de nationalité guinéenne, avoir sa résidence principale en Guinée, jouir de ses droits civils et politiques, être en bonne santé physique et mentale (certifiée par un collège médical), et être âgé de 40 à 80 ans.

Une clause qui pourrait barrer la route à Sidya Touré, président de l’UFR, dont l’âge dépasserait cette limite.

« C’est une exclusion déguisée. On tente de redessiner les règles du jeu pour éliminer les adversaires gênants », dénonce un proche du leader libéral sous couvert d’anonymat.

Autre point controversé : l’article 48, alinéa 2, oblige les candidats à rester présents en Guinée du dépôt de leur candidature jusqu’à la proclamation des résultats. Une disposition qui pourrait viser directement Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, actuellement en exil.

« Cette mesure est inédite. Elle force des opposants à rentrer dans un climat incertain, voire hostile », alerte un juriste basé à Conakry.
« Cela risque d’aggraver la méfiance vis-à-vis du processus électoral. »

Pour certains observateurs, ces nouvelles conditions semblent taillées sur mesure.

« On ne peut pas ignorer le contexte : en restreignant la compétition à certains profils, on prépare le terrain pour une élection verrouillée », estime Fatou Baldé, politologue à l’université de Sonfonia.

Le gouvernement de transition, de son côté, affirme vouloir garantir « la transparence, la souveraineté nationale et l’éthique publique ».

« Ce projet vise à doter la Guinée d’institutions fortes et crédibles. Il ne s’agit pas d’exclure mais de moraliser la vie politique », a déclaré un membre du comité de rédaction de la Constitution lors d’un point presse.

En attendant, les réactions se multiplient, et l’opinion publique retient son souffle à l’approche du référendum. Si le texte est adopté tel quel, la présidentielle de 2026 pourrait bien se dérouler sans les deux principales figures de l’opposition guinéenne.

Nous y reviendrons!

Gbassikolo.com

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Tiekourani
Tiekourani
3 juillet 2025 09:11

La Guinée face à une impasse démocratique : entre autoritarisme, ethnicisme et imposture politique. Le gouvernement de transition affirme vouloir garantir « la transparence, la souveraineté nationale et l’éthique publique ». Mais peut-on réellement parler d’éthique lorsque les actes contredisent ouvertement la parole donnée ? Peut-on prétendre moraliser la vie publique quand ceux qui gouvernent renient systématiquement leurs engagements ? Le chef de ce gouvernement, le général Mamadi Doumbouya, a manqué à sa parole à plusieurs reprises. Or, un dirigeant incapable d’honorer ses engagements n’est pas légitime pour parler de refondation ou d’institutions fortes. Le discours du CNRD n’est que… Lire la suite

BAMCE
BAMCE
2 juillet 2025 18:01

Le triomphe des intellectuels faussaires…, on se demande avec ses exclusions, oppressions, répressions, humiliation de ceux qui représentent la majorité des Guinéens par une minorité d’arrivistes gangsters, comment il y aura la paix en Guinée, le pays ne féra que s’enfoncer dans les ténèbres