A l’aube de son indépendance la République de Guinée était présentée comme le pays d’Afrique offrant les meilleures perspectives de développement.
En effet, le secteur minier et les ressources naturelles dont dispose la Guinée auraient dû constituer une opportunité inédite de réduire plus vite la pauvreté extrême sur le territoire.
Si , l’exploitation était mieux réglementée, gérée et contrôlée, de manière plus responsable afin de ne pas avoir des impacts catastrophiques sur l’environnement et l’économie. Toujours est-il que , le pays a accumulé des retards énormes. Les indicateurs économiques, financiers et sociaux prennent une ampleur inquiétante. La gouvernance souffre de maux profonds. La pauvreté et la précarité se sont aggravées. L’horizon d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement s’est éloigné. Et la jeunesse du pays est poussée vers le désespoir et le désarroi.
Il faut proposer aux guinéens, un projet de société crédible, tenant compte des réalités socio–économiques du moment et des aspirations profondes des différentes couches de la population.
La Guinée doit se doter d’une politique économique et sociale équilibrée, garantissant une croissance forte et des investissements accrus qui permettent l’accès à des services publics de meilleure qualité, la création d’emplois et de sources de revenus pour les familles, notamment les plus défavorisées, la réduction tangible de la pauvreté et de ses implications sur la nutrition, la mortalité maternelle et infantile, et l’accès aux services sociaux de base, notamment l’éducation et la santé.
L’administration publique quand elle, doit s’atteler à l’instauration d’un Etat de droit, au respect des principes de bonne gouvernance, et au respect des droits humains. Ainsi, les priorités doivent être :
• La réconciliation entre toutes les composantes de la société, la justice et l’équité, car la paix sociale et l’harmonie entre les communautés sont essentielles à la mise en place d’un cadre de développement économique et social viable pour les décennies à venir.• l’instauration d’un Etat de droit, au respect des principes de bonne gouvernance, et au respect des droits humains.
• La réforme de l’administration publique
• La répartition équitable des avantages et des richesses nationales du pays entre les communautés sans exclusive afin de faire baisser les tensions intercommunautaires et de recoudre le tissu social
• La lutte contre la pauvreté en facilitant l’accès des populations aux services sociaux de base notamment à l’eau courante, à l’électricité, à l’éducation, à la santé et à la sécurité alimentaire.
• La promotion du développement rural, du développement de l’agriculture et des secteurs porteurs de croissance
• L’amélioration des infrastructures et le renforcement du secteur privé
• La sécurisation des populations par la restructuration des forces de défense et de sécurité en professionnalisant l’armée et en leur donnant de nouvelles missions.1 – La sécurité alimentaire (source FAO – Juin 2015)La Guinée est confrontée à plusieurs défis pour assurer la sécurité alimentaire de sa population : la dépendance des pluies pour la réussite de la campagne agricole, le faible accès aux services sociaux de base, une pauvreté parfois stagnante, la stabilité politique et de vie,.
• La pauvreté s’est largement aggravée en Guinée depuis 2002 dans toutes les zones géographiques du pays, la Guinée n’a pas réussi son pari de réduire l’extrême pauvreté et la faim à l’échéance de 2015.
Les régions où on trouve le plus grand nombre de ménage en insécurité alimentaire sont celles de Kindia, Nzérékoré, Boké, Kankan, Labé et Faranah. Plus de la moitié des personnes en insécurité alimentaire sévère se trouvent à Labé et Nzérékoré.
Figure 1: Nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire par région (en milliers)
L’insécurité alimentaire, principalement un problème de revenu
L’insécurité alimentaire touche principalement les ménages qui dépendent de la transformation et de la vente des produits agricoles, de la vente des produits vivriers, de la vente des produits d’élevage et du salariat agricole. Dans ces groupes la prévalence de l’insécurité alimentaire varient entre 26 et 20%. Cependant l’insécurité alimentaire sévère touche uniquement, à hauteur de 1% respectivement, ceux qui dépendent du salariat agricole, de la vente des produits vivriers et de la vente des produits d’élevage. Il s’agit d’une insécurité alimentaire chronique car les résultats de l’enquête de 2012 avaient identifié ces groupes comme étant les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire sévère.
Perspectives
En conclusion, les activités économiques du secteur rural sont essentielles pour réaliser l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, et développer le monde rural. La Guinée présente une grande diversité de milieux et de grandes potentialités agricoles.
On estime à six millions d’hectares la superficie cultivable dont 16% seulement sont exploités, essentiellement en culture pluviale. Le potentiel de terre irrigable est évalué à 364000 ha dont 81000 ha aménagés. Avec ça, l’agriculture reste essentiellement de type traditionnel, non équipée, vivrière et de survie. Les exploitations de type familial occupent 60% de la population et représentent 95% des terres cultivées, et en général, de petite taille, entre 0,3 et 0,5 ha. Cela démontre les énormes possibilités qui s’offrent pour développer ce secteur avec bien entendu des moyens financiers, du savoir-faire, et une panoplie d’actions relatives à la commercialisation, l’infrastructure adéquate, et la vulgarisation des techniques.
A suivre…