L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et le chinois Sinohydro ont signé le 26 février à Conakry le contrat commercial pour l’aménagement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, dont la puissance future est estimée à 294 MW.
La signature a eu lieu ce mardi 26 février à l’hôtel Kaloum de Conakry entre le haut-commissaire de l’OMVS, le Malien Hamed Diane Séméga, et Ding Zhenguo, PDG de l’entreprise chinoise Sinohydro, en charge des travaux, en présence du président Alpha Condé. « Une étape importante a été franchie », selon le ministre guinéen de l’Énergie, Cheick Taliby Sylla, dans le financement du projet à hauteur de 812 millions de dollars par la Banque chinoise Exim Bank.
Le barrage hydroélectrique de Koukoutamba, d’une puissance de 294 mégawatts, renchérit-il, constituera le « plus important de tous les ouvrages réalisés par l’OMVS depuis sa création », en mars 1972. L’organisation sous-régionale permet une gestion partagée des ressources en eaux du fleuve Sénégal entre ses membres que sont le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, où il prend sa source.
Un ouvrage « stratégique » pour l’essor économique de la région
Le barrage de Koukoutamba sera construit sur le Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal qui coule dans la préfecture de Tougué, à 570 km au nord de la Guinée. Ce chantier nécessitera l’ouverture d’une route d’accès bitumée de 150 km et de 7 m de large, reliant le centre-ville de Labé (chef-lieu de région) au site.
Il est également prévu la construction de deux lignes de transport haute tension de 225 kV d’une longueur cumulée d’environ 600 km qui partiront de la future centrale vers Conakry et le barrage de Manantali, l’autre ouvrage hydroélectrique de l’OMVS réalisé au Mali voisin.
Hamed Diane Séméga évoque un ouvrage « stratégique qui aura un impact positif sur les communautés » et contribuera « essentiellement au développement économique » de cette partie de la Guinée où le déficit de routes et d’énergie est criard.
Apport de financement
Les travaux dureront quatre ans et débuteront après la mise à disposition du financement par Exim Bank. Ce qui dépend de « certains réglages administratifs entre le bailleur et les quatre États prêteurs [les membres de l’OMVS, ndlr] », confie le coordinateur du projet, Bouya Condé, qui espère un démarrage « à la fin du premier semestre 2019″.
« Je dois féliciter la société Sinohydro pour avoir remporté l’appel d’offres. Nous espérons qu’elle fera vite et qu’elle n’attendra pas le financement d’Exim Bank pour commencer les travaux », a de son côté déclaré le président guinéen, se félicitant du mode de financement choisi, jugé « innovant », l’Engineering Procurement Construction (EPCF), ou « construction clé en mains avec apport de financement », selon un communiqué de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.
Sinohydro a remporté l’appel d’offres lancé en mars 2015 au terme « d’un long, difficile et complexe processus de trois ans », reconnaît le Haut-commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Séméga. L’autre concurrent, China Gezhouba Group Company (CGGC), avait été donné gagnant par certains médias étrangers qui rappellent des soupçons de corruption à l’avantage de Sinohydro.
JA