A Kankan, dans l’extrême-est de la Guinée, la population a violemment manifesté sa colère à la suite de l'évasion de la prison civile de plusieurs « grands bandits » qui semaient la terreur dans la région. La population accuse les forces de sécurité et la justice de complicité dans cette évasion.
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Kankan a été le théâtre de violences, mercredi. La population a pillé et saccagé plusieurs bâtiments publics, pour protester contre des évasions jugées suspectes. Plusieurs fois arrêtés pour des faits d’une extrême cruauté, et plusieurs fois libérés, on ne sait comment, un groupe de bandits narguaient la population. Leur arrogance a fini par exaspérer leurs victimes.
Les autorités remises en cause
Après une énième arrestation, la population a exigé que ces malfrats lui soient remis pour en finir définitivement avec eux. Les autorités judiciaires et sécuritaires locales ont alors calmé la population en promettant, une nouvelle fois, de juger et de condamner à de lourdes peines ces individus en question. « Du bluff », dit l’un des manifestants qui étaient dans la rue mercredi : quelques jours après cette promesse, ces criminels se sont de nouveau retrouvés dans la rue, après une prétendue évasion.
C’est alors que la population a décidé de se faire entendre en manifestant sa colère, d’abord dans la rue. C'est ensuite la résidence du procureur qui a fait les frais de la colère des habitants. Ce dernier avait pris la fuite avec sa famille. Le gouvernorat de la ville de Kankan, où la population a un moment pensé que le procureur avait trouvé refuge, a également été ciblé. Tout a été pillé et saccagé. La foule en colère s’est aussi rendue à la prison civile pour libérer tous les prisonniers présents qui ne se sont pas fait prier pour prendre le large.
Tandis que la ville de Kankan était en ébullition, les autorités locales, judiciaires et politiques, le gouverneur Nawa Damey en tête, se sont mises à l’abri dans un camp militaire.
Avec RFI