L’éditorial récemment consacré par François Soudan aux élections communales en Guinée a suscité chez certains de vives réactions. Le parti de Cellou Dallein Diallo nous a adressé cette mise au point, que nous publions volontiers.
Par Souleymane Bah, Secrétaire national chargé de l’information et de la communication de l’UFDG
Selon l’article, l’UFDG, parti d’une communauté, a à sa disposition les jeunes des « gangs de l’Axe », qualifiés d’« insurgés permanents du “ghetto” peul » qui « sèment le désordre pour déstabiliser le pouvoir d’[Alpha Condé] », dans le cadre d’une « stratégie de tension délibérément choisie par le principal parti d’opposition et son chef ».
Après les élections du 4 février, qui se sont déroulées « ”normalement” malgré quelques imperfections », l’auteur de l’article mentionne que « Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré bénéficient d’un vote communautaire, peul pour le premier, soussou pour le second, avec ses avantages et ses limites, alors qu’Alpha Condé, tout en conservant la loyauté de son bastion de Haute-Guinée, déborde de l’électorat malinké pour mordre largement sur ceux de Guinée forestière et de Guinée maritime. »
Ratoma est bien dans la République
Je conteste ces allégations. Les jeunes de l’Axe ne sont pas des jeunes de l’UFDG. Ce sont des jeunes de la nation guinéenne et Ratoma, leur commune, est bien dans la République. Alors opposant, Alpha Condé les qualifiait de « combattants de l’Axe de la démocratie ». En effet, ce sont ces jeunes et leurs manifestations qui ont permis la mise en place du gouvernement de consensus de Lansana Kouyaté en 2007, la fin du régime militaire en 2009, l’organisation des élections législatives en 2013 et la tenue des communales en 2018.
Dans leur odyssée, plusieurs d’entre eux ont été blessés ou handicapés à vie, et le nombre de morts se compte par centaines. Ces sacrifices, ils les ont faits pour la Guinée. Pour que la nation guinéenne soit conduite par un État qui respecte les règles de droit.
Ces mêmes jeunes ont été de tous les combats lorsque la conscience des citoyens, leurs libertés ou leurs droits étaient violés. C’est au nom des valeurs de la République qu’ils opposent la rue non pas aux urnes, mais aux fraudes qui ont émaillé toutes les élections qui se sont déroulées en Guinée depuis 2010.
Ils opposent aussi la rue à la corruption et à l’impunité en protestant contre la mauvaise gouvernance du pays sous Alpha Condé, avec les délestages d’électricité, les coupures d’eau ou la baisse du pouvoir d’achat dont la récurrence rend encore plus difficiles les conditions de vie de la population guinéenne.
Plusieurs autres leaders peuls soutiennent Alpha Condé
Par ailleurs, je proteste avec véhémence contre la volonté répétée de l’auteur de l’article de présenter le président de l’UFDG comme le chef de la communauté peule. Cette considération est diffamatoire et fallacieuse. Cellou Dalein Diallo est un homme politique qui préside un parti politique qui a pour vocation non pas de mobiliser une communauté, mais de conquérir les suffrages du plus grand nombre de citoyens guinéens en vue d’accéder au pouvoir d’État, pour faire de la Guinée un pays de prospérité, de fraternité, d’unité et de liberté.
Il faut préciser que la communauté peule, à l’instar des autres communautés qui composent la nation guinéenne, a sa propre organisation. En outre, la classe politique guinéenne comprend plusieurs autres leaders peuls dont les partis appartiennent à la mouvance qui soutient Alpha Condé. Ces informations sont à la portée de tout observateur de la vie publique du pays. Mais les intentions de cet article à charge étaient-elles vraiment de rendre compte de la réalité de la situation politique en Guinée ?
Cette question se pose lorsque l’on tient compte de l’acharnement avec lequel l’article tente de confiner l’influence électorale de l’UFDG dans la sphère de la communauté peule. Faut-il rappeler que le premier tour de l’élection présidentielle de 2010 fut considéré par tous les observateurs comme celui qui a réellement traduit la vérité des urnes, contrairement aux élections qui ont suivi ?
Est-il besoin de préciser que près de 44 % des Guinéens firent alors confiance à Cellou Dalein Diallo, contre 18 % pour son adversaire arrivé derrière lui ? Ce taux n’est-il pas représentatif de la place de ce leader dans toute la nation guinéenne ? […]
Je voudrais enfin condamner le fil rouge ethniciste qui traverse l’article. Ce regard subjectif est une insulte à la volonté des Guinéens de vivre dans la paix et l’harmonie. Et comme l’histoire l’enseigne, l’ethnicisme est un concept qu’il convient d’utiliser avec prudence. Surtout lorsqu’il concerne l’Afrique, dont les nations sont encore en construction, et la Guinée, dont le tissu social a déjà été suffisamment fragilisé par le pouvoir d’Alpha Condé.
La réponse de JA
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Tout d’abord, et pour l’honnêteté du débat, évitons de mettre sous ma plume et entre guillemets des phrases que je n’ai… pas écrites ! (ex : « qui sèment le désordre pour déstabiliser le pouvoir d’AC »).
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Les faits sont têtus. Depuis huit ans, les actes de contestation violente du pouvoir en place proviennent tous, à Conakry, du même quartier de Ratoma où la proximité est établie entre les revendications de l’UFDG, celles des jeunes et la composition communautaire de la grande majorité des habitants. En quoi le fait de rappeler cette évidence équivaut-il à une quelconque stigmatisation de ladite communauté ?
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La cartographie électorale de la Guinée est limpide. C’est dans le Fouta et à Ratoma, ses fiefs, que l’UFDG et son chef réalisent de très loin leurs meilleurs scores. Certes, lors des communales du 4 février, ce parti est arrivé à égalité avec la formation au pouvoir dans certaines villes de Basse Guinée, ce qui constitue un progrès. Mais il faudra m’expliquer pourquoi qualifier M. Dalein Diallo de leader de sa propre et très respectable communauté (ce que je maintiens) est « diffamatoire » – à moins de considérer qu’il s’agit là d’une tare. Aurais-je écrit le contraire que cela m’aurait aussi valu, de sa part, une volée de bois vert !
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J’aimerais être aussi sûr que vous du fait que les jeunes qui ont tragiquement perdu la vie lors des violences de rue depuis 2010 soient tombés « pour la Guinée » et non pas dans le champ clos d’une lutte pour la conquête de ce que vous appelez « le pouvoir d’État ». Je n’en suis, hélas, pas convaincu.
François Soudan
Qui peut nous préciser les autres polémiques sur les mensonges de François Soudan qui ont ébranlé le journal » Jeune Afrique » comme celle que vient de lui administrer la Société civile guinéenne en France ? Rappelons que la société civile guinéenne en France est officielle et elle est également très actives partout depuis des décennies. Plusieurs personnalités qui constituent la société civile guinéenne en France ne sont pas des anonymes. François Soudan est malhonnête mais il n’est pas fou. Il ne se hasardera jamais à contester l’existence, la légitimité et la crédibilité de la Société civile guinéenne en France,… Lire la suite
Oui Mbemba je pense que c’est bien dit!
On peut ne pas être du même bord que Africain mais son rationalisme est sans ambiguïté en matière de débat de société et surtout ça donne de l’espérance au débat. Contrairement aux stéréotypes de surface dont certains font preuve et c’est cela le cancer de notre société: **Tu ne dis pas ce que d’autres pensent, tu sors de l’ordinaire.**
Un grand merci à Afrcain pour le lien de l’article du journal lemonde, il est intéréssant. J’espère que vous ne serez pas l’object des attaques et injures de la part de certains sur Gbassi à cause de cet (ci-dessous) extrait. « Il n’est donc pas à sa première polémique et ce n’est pas celle-là qui l’arrêtera. Ce ne sont pas surtout quelques poignets de compatriotes brandissant une banderole hostile qui l’impressionnera. Il connait suffisamment l’Afrique en général et la Guinée en particulier avec ses problématiques ethniques ou communautaires pour savoir ceux qui sont en arrière-plan de cette manifestation. La banderole estampillée… Lire la suite
@ M. DIALLO AOT, Je pense comme vous que la réaction du parti par le biais de cette communication de M. Bah Souleymane reste la meilleure des réponses. Je l’espérais et elle a été à la hauteur. Par ailleurs, comme vous le soulignez si bien, la publication de cette réponse par J.A n’est qu’un droit de réponse consacré par l’article 13 sur la loi de la liberté d’expression en France. Donc en aucun cas une quelconque « « preuve officieuse » que sa direction pense aussi qu’il est allé un peu trop loin avec des risques possibles pour la crédibilité… Lire la suite
Vous savez, pour certains dès qu’il s’agit de jeter au pilori les peuls ils seront même d’accord avec le diable. Leur foulaphobie est sans limite. Ce François Soudan est un pyromane de pire espèce et des intellectuels de cette nature existent dans la gauche française.
Jeune Afrique a toujours été un torchon au service du néo-colonialisme et ça même au temps de Siradio. Nous africains devons savoir que des diables de la trempe de François Soudan ne doivent pas avoir notre soutien.
Ah, non ! Solian. Je vois que tu as changé de bobine qui te rajeunit certes mais tu restes toujours le même : clanique, ethnocentrique.
Gardons un peu de lucidité!
l’article de François Soudan n’a pourtant rien de méchant, il décrit une situation assez récurrente en guinée malheureusement.
Si la cartographie ethnique des élections décrites en Guinée par François Soudan dans son » J.A » reflète la vérité, alors pourquoi le RPG Arc-en ciel qui se réclame être de la Haute Guinée s’évertue à récupérer toutes les votes de la Guinée forestière au détriment des Jean-Marie Doré, Papa Koly Kourouma, Faya Millimono et autres Jean Marc Télliano ? Pourquoi l’UFDG de Cellou Dalein parvient souvent à battre Alpha Condé et son RPG Arc-en ciel et Sidya Touré et son UFR dans toutes les quatre régions de la Guinée ? Il faut aussi rappeler qu’à l’époque de Siradjo Diallo,… Lire la suite
Pourquoi écouter ce gars ce n’est qu’un vendu au compte d’alpha condé et ses assassins mais un jour vous remercierez le bon Dieu d’avoir un homme comme CDD (CELLOU DD), à la tête de ce pays car en Guinée l’histoire nous a enseigner qu’on peut tromper un peuple un moment mais pas tout temps, en vérité, un médiocre n’aime un homme bien, mais toute cette haine est due au fait que seul l’UFDG pourrait sortir ce pays de sa léthargie. Donc les médiocres sachant qu’ils n’auront plus de place dans ce pays. Je dirais ceci à ces ignards vous ne… Lire la suite
A mon avis cet article écrit sans insultes directes a quiconque a J.A. bien argumenté et avec en dessous l’article incriminé est la meilleure réponse que j’ai lu face a cet article. – En plus le fait que J.A. l’ait immédiatement publié comme un droit de réponse au parti attaqué en filigrane est une « preuve officieuse » que sa direction pense aussi qu’il est allé un peu trop loin avec des risques possibles pour la crédibilité future du journal. – Ceci servira donc au recadrage de F. Soudan dans ses prochains articles sur la Guinée et même sur les autres pays… Lire la suite
@ Mbembaa et Youssouf On a toujours dit ici qu’ adorer le mensonge est un crime mais les gens d’en face nous ont toujours combatus avec véhémence et bien nous autres sommes heureux que le concepteur du « complot peulh » soit obliger de se retourner dans sa tombe pour lire et relire les écrits et réactions des siens au sujet de sa semence dans JA. Soudan, Je ne l’aime pas mais ça ne gêne nullement de dire qu’il a écrit la stricte Vérité. Fred et compagnie vous avez encore du chemin à faire pour relier nous autres à vos thèses ,Si… Lire la suite
Je suis toujours étonné de la mauvaise foi des guinéens, il y a rien de diffamatoire en traitant de Sydia Soussou . Qui votent pour Sydia en Guinée à part les soussous et les autres petites ethnies de la Basse-Côte ? Comme l’a si bien dit François Soudan, la cartographie électorale de la Guinée est très limpide, on ne vote que pour son parent ethnique .Il y a aucune lutte politique en Guinée, il y a que des luttes ethniques .
JA…, n’est ce pas une compagnie pour laquelle Siradjo a travaillé jusqu’à sa retraite? A l’époque JA etait un journal de reference pour ceux (ils ne representent pas la Guinée et encore moin le Fouta-Djallon) qui sont entrain de sortire des larmes de crocodile sous pretexte de sauvegarder je ne sais quoi même. Siradjo avait dit du n’importe quoi sur la Guinée pendant des années à travers JA! Ou etiez vous? Ce journal de JEUNE AFRIQUE etait interdit en Guinée non! Mais sachez que JA est un HERITAGE de Siradjo alors cessez toutes ces lamentations qui ne font que donner… Lire la suite
Francis Soudan ne convainque personne.
Ses critiques et ses prises de positions unilaterales me font plutôt penser qu’il est en mission commandée. Les médias en manque de liquidité à l’heure d’internet ou les recettes dans les kiosques ne sont plus celles qu’elles étaient sont des proies assez facile pour un pouvoir à la recherche d’une légitimité et d’une certaine stature démocratique comme celui d’Alpha Condé.
Je trouve dommage mais bien compréhensible que JA et Francois Soudan monnaient le reste de crédibilité contre des EURO sonnantes.
Quel dommage encore pour l’Afrique
“Francois ne recule pas du tout la “ !
Voyons !
C’est comme dire :
“ Cette (!) ne recule pas du tout devant le (!) “ !
I’ll est Paye pour CA , Le Soudard !
En plus avec l’ argent vole aux Guineens .
Mais , il ne perd rien a attendre :
TCHOCO TCHOCO , LA ROUE VA TOURNER .
Il n’ est d’ ailleurs par seul .
Je partage largement l’idée selon laquelle Bachir Ben Yahmed, François Soudan et Jeune Afrique doivent être traduits devant les tribunaux Français pour mensonges, chantages, instrumentalisation de la haine ethnique et instigation à la guerre civile en Guinée. Les Associations de défense des Droits de l’homme tout comme la Diaspora peulh dans le monde et même l’UFDG peuvent se constituer en partie civile pour traîner François Soudan, ce petit et minable libanais dont le pays est décimé par une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle. Le Liban, pays de François Soudan et l’Algérie, pays de Bechir Ben Yahmed, sont de véritables… Lire la suite
François Soudan ne recule pas du tout là!