Mais la noblesse de leurs actions, ce combat constant et inflexible contre les viols, devrait titiller la mémoire collective et nous arracher à l’amnésie nourrie de l’impéritie et de l’impunité face aux viols qui ont émaillé l’Histoire de la Guinée Conakry. Cette fête du Non historique n’a de sens au moins moral, qu’à la condition de relire le chronotope sanglant inauguré par la « république » d’A. Satan Touré où toutes les femmes, filles et mères étaient étalées sur le paillasson de sa révolution, qui a fait le lit des dictatures molles ou dures, notamment celle qui avait atteint son climax cette journée abominable du 28 septembre 2009 au stade du même nom où des dizaines de femmes ont été violées à coups de baïonnettes et d’autres ustensiles innommables.
Il est temps de décerner un anti-Nobel
En ces journées d’octobre 2018 où les amnésiques se livrent à d’insolentes ripailles, barbotant dans le sang de milliers de martyrs jetés en pâture aux hyènes, il faut décerner un prix Nobel véritablement antinomique, un prix Ig Nobel mieux « renseigné » et prononcé de façon frenchy : Prix IGNOBlE, aux violeurs et surtout à leurs augustes commanditaires qui se sont succédés après AST, jusqu’au président Alpha Condé qui dit « qu’il assume tous les crimes commis depuis » le premier père fouettard « de la nation » qui prenait ses citoyens pour des garnements. Il faudra donc qu’il commence par accepter le premier Prix IgNoble, sans préjuger des décisions de justice que les victimes et ayants-droit attendent depuis 60 ans de désillusions, le temps de l’interminable chute des « Soleils des Indépendances » (Amadou Kourouma).
Salut de froid.
Saïdou Nour Bokoum
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