La douane sénégalaise prend du galon en interceptant 4 milliards de francs CFA «d’Alpha Condé»

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Cette affaire est à la une des certains sites internet guinéens. On ne peut plus cacher le contenu d’un colis lorsque la douane l’a ouvert. Mais est-ce le rôle de la douane de le publier dans les journaux ?

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Nous nous sommes intéressés à décrypter les différents commentaires faits à ce sujet.

Elle apparait comme le plus grand scandale de l’heure, s’agissant de « détournement de fonds publics » par Alpha Condé.
Certains du camp adverse, en quête de transparence et surtout aux aguets pour mettre la main sur Alpha Condé, célèbrent avec joie cette « découverte.»

Rappelons qu’en matière de transparence, l’opposition a suggéré, demandé et exigé qu’un audit soit fait de la gouvernance d’Alpha Condé parce que certains de ses membres sont cités dans l’audit dont le dossier se trouve désormais à la justice et à l’assemblée. La loi des Audits en effet n’exclut pas le gouvernement actuel et ceux qui vont suivre.

L’affaire des 4 milliards n’est donc pas la meilleure occasion, dans ce sens ? Vient-elle offrir la preuve irréfutable qu’Alpha Condé est lui aussi voleur comme les autres ? La Banque Centrale de la République de Guinée a donné à suffisance la réponse à cette farce faite pour distraire les crédules.

La naïveté et l’ignorance aveuglent tellement les activistes politiques guinéens que les plus grands crimes de vols et de détournements des biens publics commis de 1985 à 2011 échappent à leur vigilance.

Peu importe qui a commis le crime (à Conakry) si c’est un d’entre eux!
Dakar est très symbolique dans la découverte inédite de fonds en provenance de Guinée.
Le gouvernement sénégalais n’a jamais dévoilé les cas bien connus de transfert illégaux de fonds dans les banques dakaroises par des guinéens.

Dans le cas présent, on se doit de demander pourquoi la douane sénégalaise a médiatisé sa grande découverte et la saisie. Avant tout, le colis ne portait pas le nom d’un individu mais d’une banque centrale.

Dans la pratique et la procédure des douanes, de tels cas ne sont pas des faits à livrer aux petits journaux et à des petits journalistes assoiffés de sensation et avides de spectacle.

L’on ne doit pas ignorer que Dakar est bien le théâtre et la place bien connus de trois choses :

1. Détournement de fonds publics (cas actuel du fils Wade en prison pour détournements de fonds publics et transferts de fonds à Rome, Monaco et ailleurs)

2. Ville qui accueille les fonds non-déclarés de particuliers non-sénégalais

3. Ville où les trafiquants de drogue (de Conakry à Bissau) trouvent un havre financier de blanchiment d’argent.

Pourtant, il est dit que la douane sénégalaise est l’une des plus efficaces de l’Afrique de l’ouest. Malheureusement, les mouvements de fonds hors du Sénégal vers l’extérieur, et en provenance de Bissau et de Conakry ont volontiers échappé à ladite douane jusqu’à la dernière saisie.

Les détournements de biens publics, le blanchiment d’argent et le trafic de drogue ne doivent plus être ignorés ou tolérés et couverts dans un jeu politique d’accusation sélective. Ils doivent être inscrits au cœur de la bonne gouvernance et sanctionnés par les lois.

Il est temps de rappeler aux dirigeants de la CEDEAO d’harmoniser leur politique de transfert de fonds privés et publics et aussi leur politique de contrôle et de lutte contre corruption.

Dans la pratique des opérations de transfert bancaire, il est vrai que, de nos jours, les transferts électroniques sont plus pratiques.
La Banque Centrale de Guinée doit désormais utiliser cette méthode moderne pour s’inscrire dans la logique du contrôle, de l’efficience et de la transparence.
 

MT, Baltimore

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