Alors que les États-Unis ont autorisé dimanche l’utilisation par Kiev de missiles longue portée contre la Russie, Moscou accuse ce mardi Kiev d’avoir frappé son territoire avec des missiles ATACMS américains.
« À 3h25, l’ennemi a frappé un site de la région de Briansk » avec des « missiles tactiques ATACMS », selon un communiqué du ministère de la Défense, qui assure que cinq missiles ont été détruits et un autre a été endommagé par la défense anti-aérienne russe. « Ses fragments sont tombés sur la zone technique d’un site militaire, provoquant un incendie qui a été rapidement maîtrisé », selon le ministère. Ces frappes n’ont pas fait de victimes.
Cette annonce intervient peu après la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les possibilités de recours à l’arme nucléaire, avec notamment, « parmi les conditions justifiant l’utilisation des armes nucléaires (…), le lancement de missiles balistiques contre la Russie ».
Réclamé de longue date par Kiev à ses alliés occidentaux, le feu vert à l’utilisation de missiles américains en territoire russe a été donné dimanche par le président américain Joe Biden. Les missiles ATACMS, d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres, permettraient à l’Ukraine d’atteindre des sites logistiques de l’armée russe et des aérodromes d’où décollent ses bombardiers.
Une « option » pour la France
De son côté, la France n’a pas fermé la porte : l’utilisation de ses missiles sur le sol russe reste une « option », a indiqué lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des chefs de la diplomatie de l’Union européenne. La France a fourni des missiles sol-air à moyenne portée de type Scalp à l’Ukraine, mais s’est toujours refusée à indiquer combien avaient été livrés et s’ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes.
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a lui assuré que la position de l’Italie sur l’usage des armes par l’Ukraine « ne change pas, elles ne peuvent seulement être utilisées qu’à l’intérieur du territoire ukrainien », a-t-il déclaré lundi en marge de la réunion à Bruxelles.
En Russie, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait estimé lundi matin que si la décision de Washington se confirmait, elle était de nature à « jeter de l’huile sur le feu » dans le conflit en Ukraine, qui a atteint samedi le cap des 1 000 jours.
Avec AFP