Le Journalisme d’investigation sous la menace d’une haute Autorité de la Censure ? [Mohamed Mara]

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Évaluation de l'article

La récente suspension de Mamoudou Babila Kéita, journaliste au GROUPE HADAFO MÉDIAS, et de son site d’information www.inquisiteur.net, soulève une fois de plus des questions inquiétantes sur la liberté de la presse en Guinée. Cette décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC), prétextée par la révélation d’affaires potentiellement embarrassantes pour des personnalités en place, éveille les soupçons sur la véritable indépendance des instances régulatrices en Guinée.

Un Journalisme d’Investigation sous Haute Surveillance

Mamoudou Kéita a été suspendu pour une durée de six mois, une sanction sévère qui semble réagir directement à ses investigations concernant les transactions douteuses dans les marchés publics, y compris ceux impliquant la HAC elle-même. Or, les articles 63 et 64 de la loi L/2017/041/AN du 04 juillet 2017 sont clairs : un journal d’investigation qui expose la corruption, en se basant sur des preuves ou des indices suffisamment sérieux, ne peut être ni censuré, ni interdit, ni faire l’objet de poursuites judiciaires. De plus, les responsables du journal, tels que le directeur de publication ou l’auteur de l’article, ne peuvent être arrêtés. Cette mesure vise à encourager les médias à jouer un rôle actif dans la détection et la dénonciation de la corruption sans craindre de répression.

« Article 63 : Un journal d’investigation, lorsqu’il contribue à révéler, sur la base de preuves ou d’indices concordants, des affaires de corruption, ne peut faire l’objet ni de censure, ni d’interdiction, ni de poursuite d’aucune sorte, ni d’arrestation de son directeur de publication ou de l’auteur de l’article en cause.

Article 64 : Les dénonciations des cas de corruption faites par la presse sont des révélations crédibles, susceptibles d’être évaluées ou vérifiées de façon à permettre des poursuites judiciaires, sous peine d’engager la responsabilité de leur auteur. »

Vraisemblablement, ce n’est pas demain que cette partition de la presse sera recherchée et protégée par nos commissaires.

La Loi : Un Bouclier de Papier ?

 

Mohamed Mara

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Shams Deen
Shams Deen
25 avril 2024 18:00

Kao Labé
Salam..
Ces enfants sont en manques de substances d’où ces agitations dès qu’on agite un peu la loi ou évoque l’éthique du métier.
Ils passent plus de temps à dévoré les gens que de se former d’abord.
C’est une clique de médiocres même les anciens ne font pas mieux.

Kaou Labe
Kaou Labe
24 avril 2024 20:46

Ce jeune homme , Mara , DEVRAIT S’EXCUSER auprès de YAYA SOW , ex des infrastructures .
Avec lui , le 2 autres  » Petites Gueules  » de Hadafo : LENO et TAMBA .

BAMCE
BAMCE
24 avril 2024 10:40

Journaliste d’investigation, du n’importe quoi, journaliste alimentaire, corrompu jusqu’à la moelle épinière, ces guignols crient dès qu’ils ne sont pas de la mafia. La dernière fois, il s’est agenouillé pour même tandre le micro Charles Wright (il s’est fait raillé sur le net).