New-York, 9 juillet 2015 – A la veille de la Conférence internationale organisée par les Nations Unies à New York sur Ebola et le plan de résilience et de relance, le président Alpha Condé a déclaré :
«Ensemble, nous pouvons enrayer la maladie et, en même temps, donner à nos pays et nos populations les moyens nécessaires pour renforcer notre santé et notre économie. S’il y a un moment où il faut suivre nos engagements à apporter une réponse vitale, c’est maintenant».
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Le Président Condé était à Washington, il y a trois mois, avec les présidents de la Sierra Leone et du Libéria pour présenter un plan commun de relance devant permettre de sortir d’Ebola, tout en tirant les leçons de l'épidémie et en construisant de systèmes de santé plus robustes. Le plan prévoit également d’aider les économies touchées à revenir aux niveaux de croissance qu’elles affichaient avant le déclenchement de l’épidémie.
Le Président Condé a déclaré : «Ebola a frappé nos pays de plein fouet. Nous devons transformer ce grand malheur à notre avantage : si Ebola s’est développé aussi vite et avec une telle ampleur, c’est parce que nos infrastructures de santé sont totalement défaillantes. Nous sommes déterminés à construire des systèmes de santé performants, capables d’affronter et de prévenir de futures épidémies, mais aussi d’apporter les soins universels à nos communautés. Cela est impérieux, cela suppose des appuis financiers internationaux. Il ne s’agit pas de solutions d’urgence et éphémères, mais de réponses durables et viables qui passent par un système de santé digne de ce nom. Voilà ce que nous proposons. Nous avons identifié les problèmes et les solutions. C’est maintenant le temps d’agir».
Sur le plan économique, la Guinée mise notamment sur la relance des investissements directs étrangers, dans les secteurs de l’agriculture, des mines et de l’énergie, comme moteurs du développement. En dépit d’Ebola, des projets importants comme le barrage de Kaléta ou dans le secteur de la bauxite ont été maintenus et développés. L’objectif est aujourd’hui de relancer et d’accélérer la dynamique d’investissements pour déverrouiller le potentiel du pays.
Notes aux rédactions :
L’épidémie d’Ebola constitue un choc sans précédent pour les pays touchés, frappant les forces vives et s’attaquant au tissu social et économique. En Guinée, entre mars 2014, date de déclaration officielle de l’épidémie, et le 15 juin 2015, on dénombrait 3 245 cas de contamination confirmée, 2 026 décès, plus de 600 veuves et veufs et près de 6 000 orphelins. La prévalence de la maladie révèle que les femmes en ont été plus victimes, environ 53% du total, et que près de 20% des contaminations concerne des enfants.
Le choc sanitaire est aggravé par la psychose entretenue autour d’Ebola, qui a fini par détourner les populations des bonnes pratiques sanitaires : baisse de 20% de la fréquentation des structures sanitaires pour les accouchements assistés et de 25% des consultations prénatales ; tandis que 94 formations sanitaires et un hôpital de district ont été fermés en décembre 2014. La couverture vaccinale a également enregistré une baisse de 30%. Pour sécuriser la vie des enfants et celles des populations en général, le Gouvernement a dû retarder l’ouverture de l’année scolaire 2014-2015 de 4 mois. Le pays connait une baisse importante de la fréquentation scolaire (35% environ), notamment dans les zones sévèrement touchées par la maladie.
Dans le domaine économique et financier, le choc a été tout aussi violent. Le taux de croissance économique réelle a baissé substantiellement à 1,1% en 2014, contre une prévision de 4,5% ; tandis que pour 2015, la croissance projetée est nulle. Les baisses de recettes fiscales induites par ce fléchissement sont estimées à plus de 1150 milliards de francs guinéens (environ 160 millions de dollars américains), tandis que les dépenses s’accroissent du fait des exigences des prises en charge sanitaires pour la prévention et le traitement de la maladie.
Etant donné les défis et enjeux posés par Ebola, le Gouvernement a élaboré une stratégie pour permettre à la Guinée de se remettre des conséquences de la crise, remettre à niveau et développer le système de santé pour répondre aussi bien aux besoins immédiats des populations qu’aux défis à long terme, fournir un accès universel à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, relancer son développement économique et social, et bâtir sa résilience. Cette stratégie aboutit à un plan d’Actions Prioritaires Post-Ebola (PAPP) articulé autour de programmes et projets d’investissement et de mesures d’accompagnement pertinents pour la relance et la résilience. Le coût total estimé du PAPP sur la période 2015-2017 s’élève à 2,577 milliards de dollars. En raison des financements-projets acquis et de la contribution du Gouvernement, le plan de financement du PAPP dégage un besoin de financement de 1,534 milliard de dollars sur la période 2015-2017.
Le Bureau de Presse de la Présidence