Les chantiers de la République sont nombreux, complexes, contraignants et dont les résultats sont des fois très lents et difficiles à obtenir ; derrière les infrasctrures (Ponts, chaussées, barrages, routes, hôtels, etc.…..) se cachent une démarche , une méthodologie et une véritable prestation intellectuelle, emballés dans le label du «Programme de la Reforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration : PREMA » ,programme dont j’ai la chance d’appartenir, sous la tutelle du Ministère de la Fonction Publique , de la Reforme de l’Etat et Modernisation de l’Administration, avec une synergie d’action.
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Aujourd’hui, la Coordination Générale du Programme, vient vers vous pour répondre certaines de vos questions : Où va t-on ? «A quoi consiste la Reforme » et pourquoi ?
Et surtout pour rassurer ceux qui pensent que le Gouvernement marche sans boussole ni repères : Nous savons où nous allons et comment arriver à destination et par la grâce de Dieu et votre soutient, nous atteindrons notre objectif : Faire de la Guinée un pays émergeant à l’horizon 2035.
Bonne lecture …..
Les reformes de la troisième République
(Par la Coordination Générale du PREMA)
Cadre général de conduite des reformes :
I –Contexte et opportunité des réformes :
Depuis son accession à l’indépendance, la Guinée a connu une succession de régimes qui ne l’auront pas permis d’amorcer un décollage économique. Et cela, malgré un énorme potentiel en ressources minières, agricoles, halieutiques, hydro-électriques qui la prédestinait à occuper les premiers rangs et à servir de locomotive au sein du concert des pays de la sous-région ouest africaine.
Avec l’avènement d’un nouveau régime, en novembre 2010, à la suite des élections présidentielles, libres et transparentes, les nouvelles autorités ont ainsi hérité d’une situation économique difficile, caractérisée par une déliquescence des institutions de l’Etat et des structures de l’Administration, un effritement de l’autorité de l’Etat, des déséquilibres structurels profonds des finances, et des paramètres macro-économiques du pays, entrainant de fait, un niveau d’endettement élevé du trésor vis-à-vis de la BCRG.
L’environnement social était quant à lui, marqué par une accentuation de la pauvreté, une paupérisation des zones rurales, et une détérioration des conditions de vie socio-économique des populations en général.
Ces facteurs négatifs caractérisant l’environnement socio-économique, combinés à une longue période d’instabilité politique et de remous sociaux,amplifiés par l’irruption sur la scène politique de l’armée , et la dissolution des institutions démocratiques existantes, ont fini par parachever la faillite de l’Etat, et des institutions,par entamerla cohésion sociale, etpar constituer une menace pour la paix et la stabilité.
- Objectifs de renouveau et vision:
Tenant compte de ces divers constats, et à la faveur de son investiture le 21 Décembre 2010, le Président de la République le Professeur Alpha CONDE a jeté les bases d’un renouveau basé sur la refondation de l’Etat, pour la mise en œuvre d’une nouvelle politique de développement économique, social et culturel, devant conduire à une émergence du pays en 2035.
- Le Modèle économique de la vision d’émergence :
Les caractéristiques socio-économiques et politiques du pays décrites plus haut, et l’analyse stratégique des conditions pour l’avènement d’une émergence en 2035 , ont abouti à la définition d’un modèle économique guinéen de développement accéléré, basé sur 4 axes majeurs d’orientation:
– L’amélioration de la Gouvernance ;
– La diversification de l’économie, et la promotion des secteurs porteurs de croissance ;
– L’amélioration des infrastructures de base ;
– La fourniture des services sociaux de base aux populations.
III. Les Politiques publiques à moyen terme (2011 – 2015)
Des politiques publiques qui constituent les cadres d’orientation politique, et de mise en œuvre du modèle économique, ont par la suite été définies par le gouvernement, pour la période 2011 – 2015, et déclinées en axes stratégiques d’intervention de l’Etat, dans un document appelé DSRP III( Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ) .
Et au rang de ces politiques publiques majeures à conduire, figurent notamment les
impératifs de restauration de l’Etat de droit et de l’autorité de l’Etat, de consolidation de la paix et de la démocratie, de promotion du secteur privé, de promotion du développement à la base et de la Décentralisation, de développement des secteurs sociaux, de promotion des droits de l’homme et de l’égalité du genre, d’amélioration de la gouvernance administrative etc..
IV. Les chantiers de la réforme :
La conduite des politiques publiques définies, essentielles pour l’amélioration de la Gouvernance, et la réalisation des axes stratégiques de promotion des secteurs de croissance, passent nécessairement par l’initiation et la mise en œuvre d’importantes réformes Institutionnelles, Structurelles Sectorielles, et de modernisation de l’Administration Publique, afin d’en faire un levier efficace, efficient, et performant, au service du citoyen et du développement du pays.
Dans ce contexte, le Gouvernement, sous le leadership du Chef de l’État, a entrepris depuis sa mise en place en janvier 2011, la formulation et la mise en œuvre d’un vaste chantier de réformes des institutions de l’État, et de modernisation de l’Administration publique, comprenant pour l’essentiel :
(i) Les réformes institutionnelles , par la mise en place des institutions et des organes en rapport avec la consolidation de la démocratie : Conseil Constitutionnel, Haute Autorité de la Communication, Cour des Comptes, Institut National de Développement des Droits Humains etc… ;
(ii) la réforme du secteur de la Sécurité, et de la Justice, pour la restauration de l’Etat de droit, la consolidation de la paix, de l’unité et de la démocratie ;
(iii) la réforme de l’Etat, et la modernisation de l’Administration, pour la restauration de l’autorité de l’Etat, la promotion et mise en œuvre d’une Administration de développement au service du citoyen ;
(iv) les réformes structurelles et économiquesvisant à restaurer les équilibres macro-économiques, et à promouvoir une meilleure gouvernance Economique et Financière (unicité de caisse, programme PPTE etc. …) ;
(v) la Réforme de la Fonction Publique, pour une qualification des ressources humaines
(vi) la réforme des finances publiques, des procédures budgétaires (LOLF), et du système de contrôle : Inspection des Finances, Inspection Générale d’Etat.
(vii) le renforcement de la Gouvernance territoriale, et du développement local, à travers l’approfondissement de la déconcentration et de la décentralisation ;
(viii) on dénombre également au moins une vingtaine de réformes sectorielles qui ont été initiéesdans les secteurs de la Santé, des Mines, de l’Energie et de l’hydraulique, de l’Agriculture etc.
L’ampleur et la complexité des réformes ainsi engagées sont justifiées dans le contexte, par la nécessité d’une complète refondation de l’Etat, à travers ses principales institutions, de la révision et de l’adaptation des principales lois fondatrices, et de la reconfiguration et rationalisation des organisations et des structures de l’Administration dans l’ensemble.
èd’où la mise en œuvre d’un modèle de Réforme de l’État, et de Modernisation de l’Administration
VI- Les résultats des Réformes engagées :
A mi-parcours, on peut noter à date , que le processus enclenché de mise en œuvre de ce vaste chantier de réformes par le gouvernement de la troisième République, a d’ores déjà permis d’obtenir des résultats probants, notamment :
– la stabilisation du pays, le renforcement des règles démocratiques, de la paix, de la justice, de la sécurité, à travers la mise en place des institutions de la République, et des organes de promotion de la démocratie.
Ces différentes transformations ont été obtenues grâce aux réformes institutionnelles engagées, et aux réformes mises en œuvre dans les secteurs de la sécurité, et de la Justice;
– les transformations majeures opérées dans l’environnement socio-économique : la construction d’infrastructures Administratives dans les régions, l’amélioration du réseau routier, l’amélioration de la production agricole, l’amélioration de la desserte en Electricité etc.
Ces résultats ont été rendues possibles, grâce aux investissements massifs réalisés sur le Budget national, à la suite d’une meilleure gestion et allocation des ressources financières, générées à travers les réformes structurelles et économiques engagées ( unicité de caisse, Programme PPTE etc. )
la transformation du secteur public guinéen, par une révision des principales lois fondatrices ( L029, et L028), par la rationalisation et la réorganisation entamée des services publics ; une meilleure maitrise de la masse salariale et l’ assainissement des fichiers de gestion administrative, à travers le recensement biométrique des agents ; le rajeunissement et la féminisation de la Fonction publique, la création d’une Ecole Nationale d’Administration ( ENA ) etc.
Les réformes structurelles et économiques engagées ont permis de restaurer les équilibres macro-économiques : l’inflation a été ramenée à moins de 2 chiffres ; les réserves de change en devises sont passées à 6 mois à la BCRG etc.
Les réformes engagées dans ce domaine ont d’autre part permis de procéder à une meilleure collecte, gestion et allocation des ressources financières.Notamment en opérant un meilleur contrôle des postes de dépenses, et en augmentant de manière significative, la part des dépenses d’investissement, qui ont été orientées de façon privilégiée vers la réalisation des infrastructures de base , et la promotion des secteurs porteurs de croissance.
Une novelle Loi Organique de gestion budgétaire ( La Loi Organique portant Loi des Finances ), permettant l’introduction de procédures et modalités d’élaboration et d’évaluation des politiques publiques, sur la base d’allocation de budgets programmes pluriannuels, a été proposée, et adoptée à l’assemblée Nationale.
Les réformes sectorielles initiées dans les divers ministères, notamment dans les secteurs stratégiques considérés comme porteurs de croissance (l’Agriculture, les Mines etc.), ont permis également d’obtenir des résultats significatifs.
A ce titre, dans le domaine de l’Agriculture, les investissements et actions menées par l’Etat pour la fourniture des semences, engrais et autres herbicides ont permis d’augmenter la production agricole, et de stabiliser les prix des produits agricoles locaux sur le marché.
Et dans le domaine minier, l’assainissement du cadastre minier a permis la récupération et le retour dans le portefeuille minier de l’Etat, des titres miniers en situation d’irrégularité . Egalement, un code minier moderne, plus attractif pour les investisseurs, et préservant les intérêts de la guinée a été élaboré. Des progrès similaires ont été réalisés dans le cadre des autres réformes sectorielles engagées, et qui sont au nombre d’une vingtaine.
Camara Amara,
Coordinateur général du Programme
De la Reforme de l’État et de la Modernisation de l’Administration
La Cellule de Communication du MFPREMA