GBK Pas de vote le mardi 24 septembre. La décision était attendue. Elle est finalement tombée dans la nuit du samedi 21 septembre. Opposition et mouvance sont parvenues à un accord de principe sur le report afin de permettre à la CENI de corriger les imperfections constatées dans le processus électoral.
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Le scrutin législatif prévu mardi 24 aura lieu finalement samedi28 septembre «pour permettre à la CENI de procéder à des ajustements, après des concertations avec la classe politique guinéenne».
Le facilitateur Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest avec résidence à Dakar est parvenu à faire accepter le choix d’une date consensuelle. Même si, des voix s’élèvent pour critiquer le choix du 28 septembre, il faut souligner que l’annonce de cette date a été saluée par acclamation dans la salle de la Maison commune, siège du système des Nations Unies à Conakry. En effet, vendredi soir, toutes les deux parties étaient d’accord sur le principe du report. Mais l’opposition estimait qu’il fallait au moins deux semaines, à défaut d’un mois. Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré pour l’opposition, Dr Saloum Cissé et Kiridi Bangoura étaient tous dans la salle au moment de l’annonce de la bonne nouvelle par Saïd Djinnit.
«il a été convenu qu'un délai exceptionnel de quatre jours est accordé à la Céni pour procéder aux ultimes ajustements avant la tenue du scrutin, a déclaré M. Djinnit. Au nom de la facilitation et de la communauté internationale, il me plaît d'annoncer aux Guinéens et aux Guinéennes que toutes les parties prenantes dans le processus électoral ont souscrit à cet engagement.
Nous sommes convaincus qu'avec cet accord, rien ne pourra plus entraver la tenue des élections législatives dans des conditions libres, transparentes, et inclusives le samedi 28 septembre 2013 en Guinée et à l’étranger».
L’onusien a demandé à toutes les autorités nationales concernées de prendre les actes nécessaires à la mise en oeuvre immédiate de cet accord.
Et maintenant à qui le dernier mot?
Là est tout l’enjeu de ce report.Accepter la date est une chose, accéder aux revendications de l’opposition est une autre. En Guinée comme à l’étranger, les promesses d’Alpha Condé sont connues: il fait tout à dessein.
Lansana Kouyaté et les autres le savent. Les socialistes de tous les pays ont aussi appris à leurs dépends qu’une fois dans sa tour d’ivoire, «l’ami» a tronqué sa veste. C’est tout dire. La correction des anomalies du fichier et ce qui s’en suit est en principe du ressort de la CENI, mais faudrait-il que cette institution ait l’aval du gouvernement.
Alpha le sait. Il sait aussi que l’opposition ne peut plus logiquement brandir une nouvelle revendication sur le processus en cours au risque d’avoir sur son dos la communauté internationale toute entière. C’est surtout là où ça sent le canular (…). Mais attendons de voir, car qui a appris à connaître «l’homme Alpha», sait rebondir.
De mémoire d’observateur, c’est un énième revirement de ce feuilleton électoral qui a débuté 6 mois après l’installation de l’opposant historique au pouvoir. Les dernières négociations ont été difficiles pour les deux camps. La pression des extrémistes était forte. De folles rumeurs ont fait état de la fourberie de l’UFR et du PEDN fragilisant le camp de l’opposition, mais la machine à rumeur du Rpg-Arc-en-ciel s’est vite grippée quand Sidya Touré a coupé court en disant que l’UFR et le PEDN ne peuvent en aucun cas être favorables «au maintien du 24 septembre, ligne défendue mordicus par la mouvance ».
Dans les coulisses il était avancé que le régime aurait soudoyé certains membres de l’opposition à coup de milliards de FG et de promesses d’accorder des sièges à l’Assemblée nationale au cas où le principal parti d’opposition se refuserait de participer au scrutin à la date indiquée.
Heureusement tout cela a fondu comme beurre au soleil. Le chef de fille de l’opposition, Cellou Dalein Diallo est parvenu à maintenir la solidarité de son camp jusqu’à l’accord final.
Toutefois, il n’est pas vain de prévenir que la suite s’avère encore plus risquée avec une CENI aux ordres du pouvoir. Et des délégués de l’opposition plutôt amorphes sur les imperfections de l’opérateur de saisie, le couple Sabari-Waymark. En fait, tout le problème du processus électoral guinéen vient de ce couple dont le travail s’achève normalement avec la fin du scrutin.
L’accord du 3 juillet 2013 indique clairement que pour la présidentielle de 2015, un autre opérateur sera choisi par appel d’offres sous le contrôle des Nations Unies.
Source : Le Populaire (Hebdo guinéen)
N°371 23 SEPTEMBRE 2013