Les 46 soldats ivoiriens, détenus à Bamako et que le Mali accuse d’être des mercenaires, alors qu’Abidjan affirme qu’ils étaient en mission pour les Nations unies (ONU), ont été condamnés ce vendredi 30 décembre à 20 ans de prison. Les trois soldates libérées en septembre ont, elles, écopé de la peine de mort par contumace.
À l’issue de deux jours d’audience, la justice malienne a condamné chacun à une peine de 20 ans de réclusion criminelle et deux millions d’amende pour « attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transports d’armes et de munitions de guerre ou de défense (…) ayant pour but de troubler l’ordre public et par l’intimidation ou la terreur ». Les armes ont été confisquées.
Dans un second arrêt, la cour a également condamné, par contumace, les trois soldates ivoiriennes libérées en septembre à la peine de mort, ainsi qu’à 10 millions d’euros d’amende.
La grâce présidentielle encore possible
Ce verdict lourd ne contredit toutefois pas, selon les observateurs, l’accord signé le 22 décembre par Bamako et Abidjan, car la possibilité d’une grâce présidentielle existe toujours. Assimi Goïta, le chef de la junte malienne, doit s’exprimer samedi 31 décembre, à l’occasion de ses vœux à la Nation.
L’ancien ministre Amadou Koita, porte-parole du Cadre, la coalition des partis qui demandent le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, espère que le versant diplomatique de cette affaire prendra le dessus et que les soldats ivoiriens seront rapidement graciés.
Ce dossier était à deux niveaux: un niveau judiciaire et un niveau politico-diplomatique. On ose espérer qu’après le verdict, le président de la transition usera de son droit de grâce pour gracier les 46 soldats ivoiriens
Soutenue par plusieurs pays et institutions, la Côte d’Ivoire a toujours rejeté les accusations visant ses militaires, en expliquant qu’ils étaient dans le pays, en soutien aux Casques bleus allemands de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali. Les chefs d’États ouest-africains avaient fixé un ultimatum au pouvoir malien pour libérer les 46 militaires avant le 1er janvier 2023.
Rfi
@ Africain,
Je viens juste d’apprendre la » grâce presidentielle » accordée aux 49 soldats ivoiriens détenus au Mali. J’ai immédiatement pensé à ton analyse.
Respects… Encore et toujours pour tes analyses documentées.
Je connais une autre junte arrogante un peu plus à l’ouest que le Mali, qui par « patriotisme » a doté leurs potes du CNT de véhicules neufs. Quelqu’un peut-il confirmer cette info lue sur le site actuguinée.org ?
« …Je ne comprends pas très bien l’arrogance du gouvernement malien envers la Côte d’ivoire. Le Mali n’a pas les moyens de son arrogance que certains appellent à tort patriotisme…. » dixit Baren Soumah Ce n’est pas l’arrogance; mais du Machiavélisme de la part du gouvernement Malien. Il a profité d’une faute politico-militaire de la part du gouvernement ivoirien pour essayer de monnayer au propre comme au figuré cette « affaire » des 46 soldats. Chantage économique, politique, diplomatique que la Côte d’Ivoire n’a pas cédé OFFICIELEMENT. Rassurez vous qu’une solution a été trouvée, le jugement et cette condamnation n’est là que pour se… Lire la suite
Le Mali a près de 4 millions de ses citoyens vivant en Côte d’ivoire et supportant l’économie malienne sous des formes diverses et variées. Le Mali est d’autre part incapable de payer les 170 milliards de FCFA qu’il doit à la CIE, la Compagnie Ivoirienne d’Électricité, depuis quelques mois.
Je ne comprends pas très bien l’arrogance du gouvernement malien envers la Côte d’ivoire. Le Mali n’a pas les moyens de son arrogance que certains appellent à tort patriotisme.
Je ne suis pas fans de la junte Malienne, mais j’ai l’impression qu’elle a raison sur ce coup, la question pose à savoir pourquoi ces 40 soldats ont débarqués au Mali à l’insu des autorités Maliennes et aussi ces soldats Ivoiriens n’avaient apparemment aucun ordre de mission ??