Mamadi Doumbouya et le CNRD, c’est l’histoire d’un idéal déçu, d’une aspiration à la justice broyée…

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Évaluation de l'article

Dans une tribune signé le 11 décembree 2025, le President du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) estime que les modèles que notre société brandit comme des héros sont le symptôme le plus criant de sa dégringolade. Selon Sadio Barry, il suffit de regarder qui elle glorifie pour comprendre à quelle bassesse elle s’habitue. À travers ces idoles de pacotille, elle expose au grand jour les valeurs dérisoires qu’elle tente de nous vendre — et la direction calamiteuse dans laquelle elle s’entête à foncer.

Lisez plutôt…!

(…)
La population guinéenne ne semble pas consciente du jeu dangereux auquel elle se livre en soutenant Mamadi Doumbouya qui a flagramment trahi sa parole et son Serment, trompé le peuple et qui se livre à la destruction des libertés sociopolitiques. 

SIGNES DU DECLIN ET D’UNE SOCIETE EN DANGER

Dans une société, les modèles érigés en exemple permettent de cerner les valeurs qu’elle promeut et souhaite voir se propager, et ainsi d’évaluer son état général et la direction qu’elle prend.

Interrogé sur les signes caractéristiques des sociétés en déclin, l’écrivain russe Anton Tchekhov répondit : « Si tu vois des sujets futiles dominer les discussions et les esprits médiocres occuper le devant de la scène, alors sache que tu es face à une société profondément défaillante. »

Le Dr Ali Al-Wardi, sociologue, historien et professeur irakien, considéré comme l’un des pionniers de la sociologie moderne, affirmait pour sa part : « Observe ceux que la société érige en modèles, et tu comprendras la direction qu’elle prend et le destin qui l’attend. »

Dans les années 1990, nos voisins qui ont mis en avant des seigneurs de guerre ont sombré dans des guerres civiles qui ont duré plus d’une décennie.

Le fait que le président de la Transition, Mamadi Doumbouya, soit candidat à l’élection présidentielle et dit vouloir faire recours aux électeurs que nous sommes, nous donne le droit voire nous oblige de porter un regard et un jugement sur son bilan à la tête du pays.

Quelle évolution la Guinée a-t-elle connue ces quatre dernières années ?

– Banalisation de la vie humaine, du bon exemple et des valeurs honorables
– Ravage de la jeunesse par la drogue et l’insécurité généralisée en Guinée
– Mensonge, tromperie et parjure assumés
– Fermeture de médias et brouillage d’Internet
– Kidnapping des proches de journalistes et d’artistes opposants, disparition d’opposants
– Bradage des ressources du pays ;

Face à ces dérives, qu’allons-nous faire ? Allons-nous récompenser les auteurs de ces pratiques, les promouvoir pour les 30 prochaines années en Guinée (pour quel résultat ?) ou bien leur exprimer au moins notre désaveu par la voie légale qui nous est offerte ?

Ceux qui utilisent la terreur et la corruption pour pouvoir maintenir leur pouvoir ne vont pas triompher par notre concours à nous-mêmes si nous sommes un peuple moral et béni de Dieu.

Des ambitions illégales et irréalistes à des moments inopportuns poussent toujours à des décisions irrationnelles.

Avec Mamadi Doumbouya, ce qui a commencé comme une solution à un problème, a fini par en créer un bien plus grand. L’ambition a eu le dessus sur la raison et le patriotisme. Hélas ! Avec lui, tous les opportunistes et anciens hauts cadres, responsables du retard et des crises du pays, reviennent en force dans les affaires nationales. Les Guinéens et le monde entier sont aujourd’hui témoins du développement d’une culture de violence et d’un abus de pouvoir organisé par le CNRD, qui semble ne ni comprendre ni respecter l’État.

ANALYSE DE LA SITUATION

C’est vrai que le CNRD a hérité d’une situation difficile, mais il l’a rendue encore plus pourrie et explosive. Le CNRD ne tient ni langage de vérité ni langage du dialogue ni celui du partage.

L’heure n’est plus aux demi-vérités ni aux discours prudents. Ce pays sombre et ceux qui prétendent le diriger nous entraînent avec lui. Il faut le dire clairement : la Guinée traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire moderne, et continuer à parler avec douceur serait irresponsable et une haute trahison.
Je m’adresse à vous avec la fermeté d’un homme qui refuse de regarder le naufrage sans réagir.

La réalité est brutale : la pauvreté ravage nos foyers, détruit la dignité des pères et des mères, humilie les travailleurs et pousse nos jeunes dans les gouffres de la drogue, des réseaux criminels et du désespoir. Nos quartiers, autrefois vivants, sont devenus des terrains abandonnés à la loi du plus fort. La violence n’est plus une anomalie : c’est devenu un climat. Les disparitions et les enlèvements se multiplient comme si la vie humaine n’avait plus de valeur.

C’est cela, la Guinée d’aujourd’hui : un pays qui se délite, qui s’effondre, qui se vide de ses têtes et bras valides qui ont de la vertu, pendant que beaucoup se taisent — ou se contentent de survivre en silence.

Beaucoup qui se sont ralliés et soutiennent publiquement le candidat Mamadi Doumbouya, le justifient en privé par la nécessité de sauver sa vie, protéger les siens et ses affaires. Au lieu de sanctionner le tricheur, les Guinéens veulent obtenir soit sa clémence, soit gagner leurs parts avec lui en l’aidant à confisquer définitivement le pouvoir.

Si les Guinéens ont oublié ou ne savent pas à quoi ressemble le chemin vers l’enfer, ils le redécouvriront avec Mamadi Doumbouya. Avec les manœuvres et lois « Dansa », il y a des signes indicateurs que seuls les corrompus et irresponsables feront semblant de ne pas voir ou percevoir ce que ce couple « Doumbouya » prépare contre notre peuple. Cette élite corrompue et dégénérée croit pouvoir s’en sortir en prenant le dernier avion quand tout s’écroulera en Guinée. Ils seront surpris.

Mamadi Doumbouya et le CNRD, c’est l’histoire d’un idéal déçu, d’une aspiration à la justice broyée par la grande roue de l’orgueil et de l’ambition guidée par l’intérêt personnel. Avec les comportements propres à des gangs, qui piétinent les fondements de l’Etat, le CNRD a nourri les insatisfactions, les regrets et des ressentiments dangereux en Guinée.

Visiblement, le clan de Mamadi Doumbouya vise à établir un nouveau régime de parti unique d’Etat en Guinée.
Aujourd’hui, les Guinéens vivent dans l’insécurité et la peur collective. Tous les acquis médiatiques et démocratiques, des 35 dernières années, sont perdus et, avec les récentes lois « Dansa », le terrain est défriché pour l’enterrement des libertés politiques et associatives après l’élection présidentielle du 28 décembre 2025.

Là où il fallait de la justice, ils ont apporté la peur. Et pourtant, on nous avait promis un redressement, une refondation, un renouveau. Quelle mascarade ! La junte au pouvoir n’a pas restauré la Guinée : elle l’a précipitée dans un désordre encore pire. Ses décisions sont improvisées, impulsives, autoritaires, et totalement détachées de la souffrance réelle du peuple.

Là où il fallait de la stabilité, ils ont apporté la confusion, le déséquilibre sociopolitique et l’incertitude.
Là où il fallait de la sérénité, ils ont semé la terreur.

La dérive est telle qu’on en arrive aujourd’hui à des actes d’une ignominie indescriptible: l’enlèvement d’innocents. Oui, dans cette République, des vieilles personnes sont arrachées à leur domicile, des femmes sont embarquées de force, des enfants mineurs sont capturés — non pas parce qu’ils ont commis un crime, mais parce qu’un parent, un camarade ou un voisin est accusé de quelque chose.

Cette pratique n’est pas seulement illégale : elle est moralement répugnante, politiquement infâme et humainement impardonnable.

Un État qui punit des innocents pour atteindre les suspects n’est plus un État. C’est un pouvoir gangs. C’est une machine d’abus, une fabrique de peur, une utilisation monstrueuse du pouvoir.

Et pendant que le peuple vit dans la panique, la corruption institutionnelle atteint des sommets jamais vus. Les consciences se vendent plus facilement qu’une mèche de pain. Les postes s’achètent comme des produits au marché. La loyauté envers le pays est remplacée par la servilité envers des clans. L’impunité est devenue la norme, et les honnêtes citoyens sont les premiers à en payer le prix.

Il faut le dire sans trembler : le système actuel détruit la Guinée à une vitesse alarmante.
Peuple de Guinée, regardez votre réalité.
On ne gouverne pas ce pays : on l’a braqué, on le confisque.
On ne protège pas ses habitants : on les terrorise.
On ne construit pas son avenir : on l’hypothèque.
Et pendant que les dirigeants improvisent, le peuple meurt lentement — dans la misère, dans la peur, dans l’injustice.

CONCLUSION

Nous avions tous cru et aidé Mamadi qui a juré donner une nouvelle chance démocratique à la Guinée, en mettant fin aux anciennes pratiques et en organisant une transition transparente et équitable. Mais, à la fin, la raison a été vaincu par le désir chez lui.

Ainsi, l’avènement du CNRD au pouvoir restera gravé dans la mémoire collective comme le plus grand désastre national de la Guinée. Il incarne tous les dangers de l’arrogance, de l’aveuglement, du fanatisme, de l’instrumentalisation de l’Etat. La crise est générale : sociale, économique, juridique et politique. A cela s’ajoute des rumeurs de complots, donc de confrontation militaire.

Il nous montre surtout que le courage sans la sagesse, La foi sans la raison, l’ambition sans la prudence sont des recettes pour la catastrophe. Une page de l’histoire risque de se tourner violement en Guinée.
Le CNRD ne tient ni langage de vérité ni langage du dialogue ni celui du partage. Les fondements de la République sont attaqués et l’avenir du pays est menacé.

Un groupe obsédé par des rêves de pouvoir et de gloire conduit son pays à la ruine. Il n’a écouté aucun conseil, ignoré tous les avertissements, rejeté toutes les offres de compromis.

Le danger est là : le CNRD, c’est l’ignorance associée à la pensée idéologique en possession d’un pouvoir de destruction. Il faut l’arrêter pour sauver le pays !

Ceux qui s’accrochent au pouvoir n’ont aucun projet, aucun horizon, aucune vision. Leur seule boussole est l’acquisition ou la conservation de leurs privilèges. La souffrance du peuple ne les touche pas. La dignité du pays ne les intéresse pas. L’avenir de nos enfants ne les préoccupe pas.

Alors oui, je le dis sans détour : l’heure est grave et le sursaut est une question de survie nationale.
Ceux qui veulent faire croire que « tout va bien » ou que « c’est la faute d’hier » se moquent de vous. Le désastre, il est là, aujourd’hui : dans vos foyers, dans vos rues, dans vos vies.

Ne vous laissez plus manipuler.
Ne laissez plus acheter vos consciences.
Ne laissez plus confisquer votre dignité.
Ne laissez plus terroriser vos familles. Mobilisez-vous pour tenir tête aux kidnappeurs s’ils arrivent dans vos quartiers ou s’ils tentent d’attaquer un citoyen dans la rue devant vous. Tous pour chacun, chacun pour tous !
Un peuple qui se tait finit toujours oublié.
Un peuple qui baisse la tête finit toujours écrasé.
Un peuple qui accepte l’inacceptable finit toujours prisonnier.
La Guinée mérite mieux que cette descente aux enfers.
Elle mérite la vérité, la justice, la sécurité, la dignité.
Elle mérite des institutions fortes, pas des individus forts.
Elle mérite des dirigeants responsables, pas des chefs capricieux et sans scrupules.
Le temps est venu de dire non à la peur.
Non à l’arbitraire.
Non à la corruption.
Non à l’humiliation.

Peuple de Guinée, la bataille pour l’avenir n’appartient pas aux couloirs du pouvoir. Elle commence dans vos consciences. Et l’histoire retiendra une seule chose : avons-nous eu le courage de nous lever quand tout s’effondrait, ou bien avons-nous choisi la servitude silencieuse ?
Le moment de vérité est arrivé.
Debout, Guinée !
Debout, peuple digne !
Debout, pour que demain ne soit pas pire qu’aujourd’hui !

ABDOULAYE SADIO BARRY,
Président du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)

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AOT Diallo
AOT Diallo
12 décembre 2025 20:06

La toupie est de retour…