Opinion// Brutus Doumbouya poutinise le bled !

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Afakoudou ! Tous les schnocks, tous les hommes de sac et de corde, et toute la harde de chacals qui environnent le pouvoir de Brutus Doumbouya, le Parrain aux deux palais, sont sur le pied de guerre pour catéchiser le vulgum pecus et l’illusionner sur le fait que le tombeur de Néron Condé détient l’élixir pour faire de la « La République des Foutriquets » « le meilleur des mondes possibles ».  

Mborré ! comme depuis toujours, on marche sur la tête en Guinée…

La Guinée-Conakry a eu certes du cran en votant « non » au référendum de 1958 qui abrégeait son indépendance. Mais…   

Ndougno ! Regarde, aujourd’hui, dans quel état de décrépitude se trouve la Guinée-Conakry !

Mbarring, à tout point de vue, regarde la Basse Guinée, regarde la Haute Guinée, regarde la Moyenne Guinée et regarde bien la Guinée Forestière !

Qu’est-ce que tu vois ? Pardon ! Qu’est-ce que tu vis dans ta chair ?

Il y a lieu de dire tout simplement que le diable est aux vaches pour ne pas cacher la poussière sous le tapis. La Guinée-Conakry est dans la merde.

Longtemps après le renversement de Néron Condé par  Brutus Doumbouya parachuté à la tête du Groupement des Forces Spéciales pour assurer la sécurité du Palais Gokhi Fokhè, les populaces restent le bec dans l’eau. On a ce sentiment : un clou chasse l’autre. Une dictature militaire gloutonne remplace une dictature constitutionnelle forte en gueule. C’est un zéro pointé, partout !

Il n’y a plus de contre pouvoir face au pouvoir. Le castrateur, qui, dès longtemps, appète le commandement et la gloire, s’est donné les moyens de ses ambitions : il musèle les radios privées, il démantibule les partis d’opposition qui lui mettent les battons dans les roues, il mate la société civile qui n’ose plus, aujourd’hui, faire le diable pour réclamer de meilleures conditions de vie. Toute manifestation politique est interdite et à Cona-crimes et à l’intérieur du pays. Interdiction de descendre dans la rue et de crier son ras-le-bol, son exaspération, son mal de vivre. Brutus Doumbouya poutinise le bled !

Par là-dessus le mandement de Boubacar Yacine Diallo dit Babs, qui a traversé olé olé tous les régimes depuis 1958, comme Charles-Maurice Telleyrand à son époque, et qui trône à la tête de ce machin qu’est la Haute Autorité de la Communication (HAC), interdit d’avoir des conversations débraillées sur le projet constitutionnel de Brutus Doumbouya. Le mandement met en garde les journalistes qui sont porté à tendre leur micro aux politiciens des trois partis politiques suspendus par le pouvoir militaire : UFDG, RPG et PRP.

Les responsables et militants de ces trois formations politiques sont frappés d’anathème parce que tout simplement ils chantent pouilles à Brutus Doumbouya, ils critiquent son revirement politique et son projet de garder le pouvoir pour lui-même et pour sa femme (gendarme française) et pour ses rejetons et pour la camarilla.

Les journalistes récalcitrants qui outrepasseront cette interdiction sont menacés de représailles. Par les temps qui courent, il leur est surtout recommandé de donner la parole aux laudateurs et aux apologistes de Brutus Doumbouya qui se croit le premier moutardier du pape.

Afakoudou ! La situation actuelle du bled daguerréotype la terrible époque de la Révolution sékoutouréenne quand on entendait sur la Voix de la Révolution Abdoulaye Porédaka Diallo, zélé animateur en langue peule, dire l’interdiction faite aux Guinéens de se chuchoter des propos à deux aux carrefours, de causer chiffons en cachotterie. C’était le bout de la merde. Tout prétexte était bon pour vous embastiller et vous envoyer ad patres.

Retour case départ. La junte au pouvoir est à fleur de peau et ne supporte pas les critiques sur sa gouvernance. C’est pourquoi elle ébranche l’opposition de ses éléments récalcitrants.     

On donne la parole seulement aux obséquieux qui vulgarisent la constitution qui légitimera le 21 septembre prochain le perfide à lamper au champagne présidentiel.

La parole est à Cellou Camara (CC), directeur général de l’office guinéen de publicité sur cette autre affaire de nouvelle constitution du 21 septembre 2025 :

« C’est un nouveau départ pour la Guinée ; puisque le 28 septembre 1958, nous avions voté au référendum pour notre indépendance vis-à-vis de la colonisation. Cette nouvelle constitution est une nouvelle indépendance pour la Guinée, pour son épanouissement, pour son développement socio-économique et pour sa cohésion. »

Purée ! Quelle mouche a piqué CC à faire publiquement cet aveu captieux ?

Il ne faut quand même pas mélanger torchons et serviettes. Nos devanciers, leaders politiques, élèves et étudiants, paysans et éleveurs, etc avaient bataillé pour l’indépendance de la Guinée qui avait viré certes au cauchemar à cause de la folie meurtrière de Sékou Touré. Seulement on concède que depuis 1958 jusqu’ici, « La République des Foutriquets ! », déchirée par l’ethnocentrisme, le clanisme et la haine de l’autre, est dans la mouise et vivote.

On ne le dira jamais assez : avant de mourir de sa belle mort à Cleveland, Sékou Touré avait fait zigouiller pratiquement tous les intellectuels guinéens et étrangers vivant en Guinée. Et suivant le nombre estimé par Amnesty International, la Révolution sékoutouréenne avait massacré 50.000 personnes.

Parmi elles beaucoup de personnes qui avaient bataillé pour l’indépendance de la Guinée en 1958.     

C’est une imposture de piétiner la mémoire de tout ce monde en établissant une comparaison farfelue entre le référendum de 1958 et le référendum du 21 septembre prochain qui a pour piliers la forfaiture et le parjure.

Soyons un peu sérieux !

Sinon, vous êtes libres de brandir ce truc insidieux de Brutus Doumbouya pour défendre adroitement votre bout de gras. Seulement, ne comptez pas sur notre silence complice pour embobiner les populaces à soutenir ce projet personnel de Brutus qui est un ennemi de la démocratie, de la liberté et de la Justice.

Babs veut nous enfourner un bâillon souillé dans la bouche mais on n’ira pas à Canossa, on ne se laissera pas faire. Parce qu’il nous préoccupe de voir dans « La République des Foutriquets ! » des ostrogoths qui ont été à bonne école hurler avec les loups. Ça interroge quand même !

Soulay Thiâ’nguel avait juré de se retirer de la vie politique pour se consacrer à gagner de l’argent et à s’occuper de sa famille. Et depuis le 25 novembre 2021, il est Secrétaire général au ministère de l’Information et de la Communication. Aujourd’hui, ses prises de position politique sans réserves en faveur du castrateur officialisent la rupture de son serment.

Et ce mercredi 27 août 2025, il monte en première ligne, au siège de l’OGP à Taouyah dans Cona-cris, pour défendre ce projet de constitution fallacieux de Brutus Doumbouya :

« Nous entrons dans une phase importante de notre pays par la volonté d’un homme, en particulier le général Mamadi Doumbouya. Nous entrons dans une phase aujourd’hui où la Guinée est en pleine transformation à la fois politique, sociale et économique. Nous avons vu ce qui s’est passé pendant ces quatre dernières années. Nous sommes en train de nous engager vers une nouvelle ère. »

Au pied ! Avocat, passons au déluge.

Par la volonté du Tyrannus absque Titulo (celui qui prend le pouvoir par un coup d’Etat) la Guinée-Conakry dégringole dans le gouffre depuis lors. Quelle pleine transformation pendant que ce pouvoir militaire inquisitionne tout ce qui s’érige en contre-pouvoir ?

Quelle pleine transformation pendant que la jeunesse guinéenne n’arrête pas de foutre le camp du pays à cause des restrictions de libertés, à cause du chômage, à cause des violences policières, à cause des brutalités des forces publiques pendant les manifestations politiques ?

Quelle pleine transformation en regard de la vie de chien que mènent les populaces guinéennes ?

Quelle pleine transformation pendant qu’on assiste à des kidnappings et à des emprisonnements extrajudiciaires de récalcitrants ?

Quelle pleine transformation avec cette crise de liquidité qui frappe le pays de plein fouet ?

Quelle pleine transformation alors qu’il manque des bancs, des tableaux noirs, des cahiers, des stylos, des maîtres dans les écoles ?

Quelle pleine transformation alors qu’il n’y a pas de routes carrossables  dans les villes et entre elles ?

Quelle pleine transformation alors que des femmes continuent de mourir en couche dans les hôpitaux qui manquent de tout ?

Quelle pleine transformation alors qu’on assiste à des kidnappings itératifs de citoyens guinéens qui osent critiquer la gouvernance de Brutus Doumbouya ?       

L’on sait que tu aimes à moquer. Mais est-ce que tu es sérieux quand tu tartines : « Nous avons vu ce qui s’est passé pendant ces quatre dernières années. » ?

 Ah, tu es dans l’humour noir ! Parce que c’est difficile de savoir si tu joues à la Telleyrand ou si tu es vraiment sincère dans ton propos. En tout cas sur la photo, Fana Soumah, ministre l’Information et de la Communication, CC et toi sont riants à soutenir le projet de Brutus Doumbouya. Ça se lit sur vos visages et dans vos larges sourires !

Qu’est-ce que nous avons vu se passer ces quatre dernières années dans « La République des Foutriquets ! » ?

Pendant ces quatre dernières années de pouvoir militaire, Brutus Doumbouya a mené les poules pisser. C’est un zéro en chiffre. Si on veut tirer la Guinée-Conakry vers le haut, Brutus Doumbouya et sa bande ne doivent pas passer la phase de la transition à tout casser.

Comme des troubadours, les « Ngnarimakha » jouent du fifre et chantent des hosannas à la gloire de Brutus Doumbouya qui fait voir du pays à l’opposition.

Brutus Doumbouya a fait embastillé Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) parce qu’il a eu l’outrecuidance de critiquer sa gouvernance. Aliou Bah purge en ce moment à la prison centrale de Cona-cris une peine de deux ans d’emprisonnement qu’une justice aux ordres lui a infligés.

On est sans nouvelle de vie de Foniké Menguè et de Billo Bah du FNDC kidnappés dès longtemps.

Franchement, on est en face d’un pouvoir absolu. C’est une dictature.

Talleyrand conseille aux sectateurs et autres fan-clubs de Brutus de Doumbouya de diluer leur passion, leur zèle dans leur prise de position :

« Il faut, en politique, comme ailleurs, ne pas engager tout son cœur, ne pas trop aimer ; cela embrouille ; cela nuit à la clarté des vues et n’est pas toujours compté à bien. Cette excessive préoccupation d’autrui, ce dévouement, qui s’oublie trop soi-même, nuit souvent à l’objet aimé et toujours à l’objet aimant, qu’il rend moins mesuré, moins adroit et même moins persuasif. »

Autrement dit, ne vous mettez pas en travers du torrent qui enfle de jour en jour. Il faut faire exactement comme « Le Chien qui porte à son cou le dîné de son maître » de Jean de La Fontaine.

Suivant les dires de Stéphan Bauzou, « La démocratie a une métapolitique qui donne aux citoyens une moralité politique. »

Est-ce que vous percevez ce que l’on insinue entre ces lignes ?

Tout bien pesé, c’est Moussa Sylla qui, en ayant dans le citron et poussant du ventre au ministère de la Culture et de l’Artisanat, a vite maîtrisé l’art de profiter d’un système sans se mettre à dos les aigris. Tout son bureau, c’est dans son téléphone qu’il ne quitte pas même pour aller au petit coin. Il ne fait pas de déclarations dithyrambiques en faveur de Brutus qui pourraient faire bisquer ceux et celles qui ont les dents qui rayent le parquet, et qui cherchent à le perdre. Il s’évertue à se faire tout à tous. Et à toutes fins utiles, il publie des tas de photos le montrant entouré de péquenots et en met ainsi plein la vue au Tyrannus absque Titulo qui le laisse tranquille à son poste de ministre ambulant. Bien joué, Moïse ! Tu as une bonne maîtrise du ballon à terre.

Chers Guinéens ! N’accordez pas une voix favorable à ce projet de constitution de Brutus Doumbouya qui est porté à confisquer le pouvoir à jamais. Et pour reprendre le mot à Corneille :

« N’écoutez plus la voix d’un tyran qui vous aime, et vous veut faire part de son pouvoir suprême. Mais entendez crier » Cona-cris et l’intérieur du bled « à vos côté ».

Le changement que l’on appelle de tous nos vœux ne peut se traduire par le maintien de Brutus Doumbouya à la tête du pays. Voter « oui » à la constitution qu’il vous propose c’est voter « oui » par ricochet à son maintien aux commandes et au durcissement d’un pouvoir absolu, autoritaire, dictatorial.

Ne croyez pas un mot de ce que disent les misonéistes au sujet de ce nouveau projet de constitution. Ils sont hostiles au changement c’est-à-dire à la fin de la transition, au retour des militaires dans les casernes, et à l’élection démocratique d’un civil aux suffrages universels à la magistrature suprême. Ils sont contre la dévolution du pouvoir.

Brutus Doumbouya est au pouvoir depuis quatre ans, ce qui équivaut à un mandat présidentiel aux Etats-Unis.

Partisans du misonéisme parce que tirant largement profit de ce pouvoir militaire, ils ferraillent pour sa continuation aux commandes du pays. Et suivant le mot de Jacques Sapir, «Quand certains affichent leur amour de la force, ce n’est pas un despote qu’ils encensent, mais celui qui mettra en place les cadres légaux assurant la pérennité de leur pouvoir et l’exclusion de celui de peuple. »

Alors ! Ne permettez pas à la tyrannie de s’autoriser des lois en se légalisant et en se légitimant pour interdire les libertés en Guinée-Conakry comme au temps de la Révolution sékoutouréenne. Voter « oui », ce 21 septembre 2025, ce serait jeté des perles aux cochons.

Benn Pepito

 

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