Opinion// Des ministres qui sabotent !…(par Benn Pepito)

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Hé monnè ! voyez ce qui est en train de se passer à la télé bidon nationale… Aminata Kaba, dès après son parachutage à la tête du ministère de l’information, a fait installer derechef de la vieillerie dans les équipements de la télé bidon nationale. Et voilà que ces équipements, qui datent de l’époque de mathusalem, tombent en panne pendant qu’elle est en direct au journal de 20h en train de faire son pia-pia. Paranoïaque, elle crie au complot, elle voit du sabotage dans l’extinction de ces vieilles machines.

Alors ! comme au temps de la révolution où l’orgueil, la jalousie et la paranoïa de Sékou Touré faisaient fureur dans la contrée, on rejette la faute sur les autres.

Alors ! la femme castratrice du ministère de l’information désigne illico presto un bouc émissaire en la personne de Fana Soumah, le dirlo de la télé bidon nationale ; et elle l’immole sur la place de l’incompétence généralisée dans le pays. Elle prend un arrêté et suspend Fana Soumah. Comme ça ! La femme castratrice se dit sûrement que ce qu’on fait aux autres ne se fera pas avec elle.

Allez ! bidouillez ces vieux équipements de la télé bidon nationale, que ça redémarre, et vite, sinon d’autres têtes vont tomber…

Afakoudou ! ça débecte et ça me file la gerbe. Sinon… En quoi Fana Soumah est responsable de l’arrêt brusque de ces machines pendant que la femme castratrice du ministère de l’information était en direct sur le plateau ? Elle parle de sabotage. Quel sabotage ?

 Ah ! d’accord, c’est ce qu’il fallait dire clairement : en fait il est reproché à Fana Soumah de n’avoir pas cancané des mantras et des rabanas afin que ces équipements archaïques ne s’éteignent pas au moment où la femme castratrice du ministère de l’information piapiatait devant des webcaméras qui datent de très longtemps.

Hé, Aminata ! recule avant que tu ne te retrouves la tête sur le billot ; et abroge ton arrêté !

Fana Soumah n’est nullement contre ton succès. Il n’est pas responsable de la défaillance de ces équipements dont tu as imposés l’installation. C’est toi même qui sabote la télé bidon nationale !… Si l’équipement c’est nickel, le personnel technique ne se fera pas faute de se montrer à la hauteur de la tâche. Il y a des journalistes et des techniciens émérites à la télé bidon nationale qui ont le chic de montrer tout leur talent et leur savoir faire. Encore faut-il que la situation s’y prête, que le minimum soit là à leur portée. Parler de complot, de sabotage, aujourd’hui, c’est vraiment se battre contre des moulins à vent. C’est impossible de travailler dans une telle atmosphère de suspicion. Même avec un matos dernier cri, un tel climat délétère plombera les compétences et maintiendra inéluctablement ce service public dans l’entropie.   

Ce qui est en train de se passer au ministère de l’information reflète l’image du pays tout entier.

La Guinée-Conakry est déglinguée, rouillée, archaïque, démodée. L’autre impedimenta qui la cloue au sol et empêche son décollage, c’est que depuis 1958 jusqu’aujourd’hui, des foutriquets et des gougnafiers, qui sont long à la détente, se relaient au pouvoir. Des intellectuels sans intelligence, pour parler comme Emmanuel Carrère, des fanfarons, des cabotins, des illuminés au trône qui s’accotent à des allumés pour régner. C’est ce qu’on appelle donner de la confiture à des cochons. Ils prennent le pouvoir et en font un mauvais usage. Goby Condé se faisait passer pour un homme-orchestre dans la gouvernance du bled et il est allé droit dans le mur.

Passons de l’autre côté du miroir et regardons sans complaisance la gestion du pouvoir de Brutus Doumbouya qui se croit le premier moutardier du pape !

Dès après sa prise du pouvoir, il a désenchanté les Guinéens et l’opinion internationale en montrant dans « le jeu du Rat » (variante du Monopoly) que c’est lui qui détient dorénavant : « le pouvoir discrétionnaire de modifier les règles du jeu. Quand il veut, comme il veut, sans que personne ait le droit de lui demander raison de ces oukases, sans qu’ils l’engagent en rien pour la suite. C’est la table rase perpétuelle, la dictature à l’état pur, la négation de l’idée de droit. »

Et dans son solipsisme, Brutus Doumbouya se fait fort de ses édits qui spolient des citoyens guinéens de leurs habitations, qui réhabilitent Sékou Touré, responsable de la mort de près de 50.000 Guinéens.

Brutus Doumbouya concède la Villa Sily située dans le quartier de Bellevue à Cona-crimes à Marie-Andrée Duplantier Touré, l’égérie de Sékou Touré ; il baptise l’aéroport Gbessia du nom de celui-ci, il saccage la maison de Cellou Dalein Diallo à Dixinn dans Cona-cris et il construit en lieu et place une école qu’il baptise du nom de Barry Diawadou que Sékou Touré avait fait creuser sa propre tombe avant de le faire mitrailler. Hé, monnè !

Il confisque la maison de Sidya Touré qu’il met avec un esprit machiavélique à la disposition du ministère de la culture, du tourisme et de l’Artisanat dirigé par Alpha Soumah dit Bill de Sam, un transfuge de l’UFR.  

Tout cela au mépris du habeas corpus pour les ayants droit.

Pire, plus d’une centaine de jeunes ont été massacrés lors de manifestations de l’opposition depuis son coup d’Etat du 5 septembre 2021

Certes Brutus Doumbouya a débarrassé la Guinée de Néron Condé. Mais c’est un branquignol qu’on ne peut pas avoir à la bonne. Lui aussi piétine, aujourd’hui, les droits humains dans le bled.

Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, deux membres du FNDC, méditent en prison, à Cona-cris, depuis août 2022, sans procès. Parce que tout simplement, ils ont trouvé à redire sur la gestion de la transition sous la houlette de Son Altesse Sérénissime Brutus Doumbouya. Pour cela, ils croupissent en prison dans le silence des pantoufles de ceux qui ont la voix au chapitre. C’est la CEDEAO. C’est la France. C’est les Etats-Unis. C’est l’ONU. C’est l’Union européenne. Ceux-ci, de par leur silence face aux abus de pouvoir de la junte, passent pour des complices tacites de Son Altesse Sérénissime Brutus Doumbouya qui piétine ostensiblement les droits de l’homme en Guinée.

Il faudrait absolument que les Guinéens et la communauté internationale bougent pour amener à la raison Son Altesse Sérénissime Brutus Doumbouya. Il juge leur silence comme un soutien implicite à son pouvoir. Regardez-le bien ! Il s’en ressent pour le pouvoir. Il a pris goût et il ne tiendra pas parole pour une transition dans les délais fixés. Il grenouille dans le pays pour sa prolongation au pouvoir. L’argument massue : c’est de dire qu’il est en train de construire des routes dans Cona-cris à l’intérieur du bled et que ce qu’il a déjà fait rien de tel n’a jamais été réalisé en Guinée.

Hé ! des pia-pias de faiseurs de roi qui visent à empiler les Guinéens par rapport à la transition. Et dans cet esprit, le Charlot de la justice se calfeutre dans la dénégation sur la violation des droits de l’homme en Guinée.

Se prenant pour l’exégète du droit dans le bled, le Charlot de la justice guinéenne use d’une nouvelle glossolalie juridique pour soutenir l’insoutenable. Il soutient étourdiment : 

« Il n’y a pas de détenus politiques en Guinée. Nous n’en avons pas et nous n’en n’aurons pas. Quelqu’un est détenu politique lorsqu’il est poursuivi pour des infractions politiques. Ce sont des politiques qui sont poursuivis pour des infractions de droit commun. Comment peut-on les qualifier de détenus politiques ? Il n’y a pas d’harcèlement judiciaire en Guinée. »

Et sur ce, le Charlot de la justice d’ajouter crânement cette louche de tambouille dans l’assiette des professionnels du droit en Guinée :

« Malheureusement, les gens aiment rester dans le pédantisme juridique pour parler de harcèlement judiciaire. Qui harcèle judiciairement quelqu’un ? La loi n’harcèle pas. On parle d’arrestation arbitraire, de détention illégale. Mais si on vous arrête, on vous notifie ce pourquoi on vous a arrêté, vous n’allez pas dire que c’est une arrestation arbitraire. C’est quand on vous arrête sans vous dire le motif et sans avoir accès à un juge, dans ce cas, on est dans une détention arbitraire et illégale. Donc, il faut que les gens quittent l’émotionnel. Harcèlement, harcèlement, ce sont des mots qui mettent mes nerfs à bout, qui pour moi, c’est de faire une mauvaise publicité pour la Guinée. On n’a pas besoin de ça, car on n’importera jamais des magistrats dans ce pays. » 

Sacristi ! Où est-ce que le Charlot de la justice a fait ses gammes pour devenir exégète d’une telle glossolalie juridique ?

Didon ! Foniké Menguè et Ibrahima Diallo ne sont-ils pas des prisonniers d’opinion ? Ne sont-ils pas des prisonniers politiques ?

Mieux vaut donner sa langue au chat au risque de glisser dans la trivialité en s’attardant sur cette question. Le Charlot du ministère de la justice guinéenne est dans le sabotage. Il sabote la justice guinéenne. Que les professionnels s’en emparent !…                 

A l’occasion du premier mai, on a entendu Aminata Kaba chantonner de passer cette fête en Guinée sans un journaliste sous les verrous. Et le quatre mai, elle suspend abusivement un journaliste de la télé bidon nationale de ses fonctions. C’est quoi ça ? La Guinée-Conakry est vraiment parodique.

Tous pour Fana, Fana pour tous. On soutient notre collègue qui n’a pas fauté. Il n’est pas foutraque au point de détraquer insidieusement ces vieux équipements le jour même du passage sur le plateau de la télé bidon nationale de la femme castratrice du ministère de l’information. Non et non. Fana n’a pas cette tête. Qu’il reprenne pied. Sinon, tous en grève ! Ce qui arrive aujourd’hui à Fana, si tu ne te mobilises pas pour le défendre, la même chose t’arrivera demain.

Ils sont calés dans leur strapontin de ministre, et inconsciemment ils te balancent des arrêtés de suspension ou de mise à pied sans solde juste pour montrer qu’ils ne sont pas « Zéro ». Porototo ! Ka « Zéro »…

Benn Pepito

                  

                  

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Gandhi
Gandhi
9 mai 2023 22:30

… et susceptibilité mal placée. Il faudra adopter leur technique, on frappe d’abord, on discute ensuite… si cela est toujours possible.

BAMCE
BAMCE
9 mai 2023 10:26

Le pouvoir angbansales que de l’incompétence, arrogance, mépris, égoïsme, malhonnêteté,…