Présidentielle 2015 : Entre Alpha et son opposition, la guerre des nerfs

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Le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo en partance pour l’Europe où il se trouvait encore au moment où nous mettions sous presse,  a profité d’une escale dans la capitale sénégalaise la semaine dernière pour annoncer que ‘’le non respect des délais constitutionnels’’ dans le cadre de la tenue de la présidentielle en 2015, pourrait compromettre la poursuite du mandat du pouvoir actuel.

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Cette sortie illustre la dissension entre le pouvoir et l’opposition autour des préparatifs des joutes électorales à venir, d’autant que le président Alpha Condé de son côté s’est montré très amer à l’endroit de ses opposants il ya une dizaine de jours, allant jusqu’à les traiter de ‘’nains politiques’’. 

 

Au cours d’une escale effectuée à Dakar mercredi dernier, avant de s’envoler pour une tournée qui devrait le mener en Belgique, en France et  en Italie, dans le cadre d’une prise de contact avec les fédérations de son parti, dans la perspective de la tenue de son prochain congrès,  le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG),  Cellou Dalein Diallo s’est montré très acerbe  vis-à-vis du pouvoir. S’exprimant lors d’une conférence de presse, le chef de l’opposition a déclaré que les manifestations demeurent l’ultime recours dont disposent les partis pour réclamer un processus électoral transparent.

 

Dalein veut ainsi justifier le bien fondé des manifestations que l’opposition projette d’organiser à compter du 15 décembre.

 

«Nous n’avons brandi aucune menace, dit-il. Ce que nous réclamons relève de notre plein droit pour la transparence du processus électoral et le respect des dispositions de la Constitution en termes de calendrier. » Et l’opposant de poursuivre son argumentaire en ces termes ‘’nous ne saurions recourir à la justice guinéenne pour exiger du gouvernement le respect de la loi, d’autant que la justice est carrément à la dévotion de M. Alpha Condé et de son gouvernement’’, lance Cellou Dalein Diallo.

 

Face à un tel environnement, ‘’le moyen de pression dont nous disposons et qui est un droit constitutionnel repose essentiellement sur les manifestations pacifiques’’, selon lui.

 

Avant de conclure par cette mise en garde à l’endroit du président ‘’je tiens à préciser que si Monsieur Alpha Condé considère le virus Ebola comme une aubaine devant lui permettre de repousser les calendriers électoraux, il se trompe lourdement. Car si les délais constitutionnels ne sont pas respectés, Alpha Condé perd du coup sa légalité et sa légitimité. Dès lors, les Guinéens feront constater la vacance du pouvoir afin qu’une transition soit engagée’’.

 

Et comme il fallait s’y attendre, ces propos du président de l’UFDG ne pouvaient qu’irriter le camp adverse. Là-bas, on persiste à dire que la priorité demeure la lutte contre l’épidémie d’Ebola, et non les élections.

 

Certains observateurs pensent pour leur part que les propos de Cellou Dalein Diallo ne seraient qu’une réplique aux attaques verbales subies récemment par l’opposition de la part du président Alpha Condé.

 

Le président de la République avait il faut le rappeler profiter d’une rencontre avec la presse à la veille de la visite de François Hollande à Conakry en novembre dernier pour tancer ses opposants.

 

Les termes utilisés à leur égard sont considérés comme étant assez durs. Comme du genre: « des petits comptables, de petits rigolos et des nains politiques.» Alpha Condé tentait certainement de les dissuader contre d’éventuelles manifestations de rue, en menaçant de recourir à ‘’la loi anti casse’’.

 

« J’attends qu’Ebola finisse parce que pour le moment, je ne fais pas de la politique. Après Ebola, on va faire de la politique. Ces politiciens qui ne comprennent rien, ils parlent d’économie, des petits comptables, on va démontrer qu’ils ne connaissent rien. Ce sont des nains politiques qui font du bruit dans les radios et racontent du n’importe quoi», avait fustigé le président.

 

Et presqu’au même moment, l’opposition publiait une lettre ouverte adressée au président François Hollande.  Une démarche consistant  à informer ‘’objectivement  Hollande des dérives de la gouvernance politique, économique et sociale exercées en Guinée ces dernières années, au-delà des apparences de la démocratie de façade’’ que semblent offrir aux yeux du monde les autorités du pays, pouvait-on lire dans cette lettre ouverte.

 

Cellou Dalein Diallo ont affirmé que le contexte ne sied pas pour l’organisation de l’élection présidentielle de 2015, avec ‘’une CENI qui a perdu toute légalité, la parité dans sa composition ayant été rompue au lendemain des dernières élections législatives, avec des administrateurs territoriaux sans mandats électifs et une cour suprême qui a reconnu publiquement son incompétence à régler les différends relatifs aux contentieux électoraux.’’

 

A mesure qu’on s’achemine vers la dernière année du mandat du président Condé, les esprits s’échauffent de part et d’autre. Et le climat politique n’est pas du tout à la sérénité.

 

In Le Démocrate

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