Le président sortant du Liberia, George Weah, a reconnu sa défaite à l’élection présidentielle de mardi et félicité l’opposant Joseph Boakai, dont la victoire s’est confirmée samedi avec de nouveaux chiffres de la commission électorale.
L’issue démocratique de ce scrutin rompt avec les coups d’Etat survenus ces derniers mois dans la région.
« Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l’élection mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la défaite », a déclaré M. Weah, ancienne gloire du football élue en 2017, dans un discours vendredi soir sur la radio publique.
« J’ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire », a dit M. Weah.
Les résultats publiés samedi par la commission électorale, représentant 99,98 % des bureaux, donnaient 50,64 % à M. Boakai, 78 ans, et 49,36 % à M. Weah qui augmente légèrement son score.
Ce dernier avait toutefois reconnu vendredi soir ne pas pouvoir rattraper son retard. Les chiffres publiés vendredi par la commission électorale, représentant plus de 99 % des bureaux, accordaient 50,89 % à M. Boakai contre 49,11 % à M. Weah.
M. Boakai bénéficiait samedi d’un peu plus de 2O.000 voix d’avance. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi et la participation a dépassé les 65 % selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale.
Au-delà du choix de la personne appelée à diriger ce pays en quête de stabilité après les années de guerre civile et d’épidémie d’Ebola, l’un des enjeux de l’élection était le déroulement pacifique et régulier de l’élection et l’acceptation des résultats, alors que la démocratie est malmenée par une succession de coups d’Etat en Afrique de l’Ouest.
Des coups d’Etat survenus notamment ces derniers temps au Mali, au Burkina, en Guinée et au Niger.
Le scrutin était organisé vingt ans après la fin des guerres civiles au Liberia, qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace dans ce pays ouest-africain.
« La volonté des Libériens a prévalu. En choisissant de faire partir la formation au pouvoir, ils montrent qu’ils sont fatigués et veulent un changement », a déclaré à l’AFP l’enseignant Onekia M. Dwalu, 29 ans.
« L’élection a été libre et transparente. Le président (Weah) a dit qu’elle s’est bien déroulée », a dit à l’AFP James G. Yamah, un tailleur âgé de 28 ans.
Vieux routier
Vainqueur, M. Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d’environ cinq millions d’habitants, l’un des plus pauvres du monde.
Ce vieux routier fut de 2006 à 2018 le vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d’Etat en Afrique. Il a occupé de nombreux postes au sein de l’Etat ou du secteur privé.
Il s’est imposé malgré son âge face à un adversaire de 21 ans son cadet (57 ans) resté populaire parmi les jeunes, mais qui devait défendre un bilan critiqué.
M. Boakai prend sa revanche contre celui qui l’avait largement battu au second tour en 2017 avec plus de 61 % des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu ses promesses de combattre la pauvreté et la corruption.
La compétition s’annonçait cette fois beaucoup plus serrée, et les deux hommes se sont présentés au second tour après être arrivés au coude-à-coude au premier, avec un peu plus de 43 % et une avance de 7.126 voix pour M. Weah.
Cette élection était la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia créée en 2003 (et partie en 2018) pour garantir la paix après les guerres civiles.
Des affrontements pendant la campagne ont fait plusieurs morts. Des incidents ont été rapportés entre les deux tours, faisant craindre les lendemains de l’élection, surtout en cas d’issue serrée.
De nombreux observateurs étrangers et libériens ont suivi l’élection. Les missions de l’Union européenne et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest ont salué le déroulement globalement pacifique du second tour.
Washington a félicité la victoire de Joseph Boakai et « l’acceptation pacifique des résultats » du président sortant George Weah, selon un communiqué du porte-parole du département d’Etat américain.
« Les habitants du Liberia méritent des élections libres, transparentes et pacifiques », a ajouté Matthew Miller.
M. Boakai a promis de développer les infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes, et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d’un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale.
Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans.
Source:lepoint.fr
L’une des erreurs de Georges Weah aura été de considérer qu’un nom pouvait ouvrir des portes sans travailler. Il a trop regardé son fils jouer au foot à l’extérieur en délaissant les problèmes locaux. Or même 5 ans ne suffisent pas pour éradiquer la pauvreté, mais il faut au moins mettre des choses en place pour y parvenir.
C’est une boutade bien sûr mais les jeunes lui reprochent néanmoins de ne pas avoir tenu ses promesses, comme s’il suffisait de claquer des doigts pour résoudre les problèmes.
Merci KAOU pour l’éclairage,
En tout etat de cause, on peut dire que Georges WEAH a eu le ballon d’or politique, il est une fois de plus rentré dans l’histoire de la plus belle manière
George est un Monsieur bien éduqué et accompli. Il fût un excellent footballeur qui a hissé l’Afrique au sommet du foot mondial, le 1er ballon d’or africain. Pendant les moments de trouble qu’a connu son pays, il a fortement aidé les jeunes refugiés libériens qui vivaient en Côte d’Ivoire. Je me rappelle encore des match des basket qu’il faisait avec eux au campus de Cocody. Et ça, c’est au moment ou il était au sommet du foot mondial. C’est là que j’ai vu George et j’ai eu l’honneur de toucher cet homme que j’admirais beaucoup. Le George que j’ai vu… Lire la suite
@ Bamce ,
Attention , » Mister Georges » n’ est pas le PREMIER , ni en Afrique de l’Ouest , ni en Afrique tout court .
Cette élection m’ apporte 2 remarques :
1) Mamady Doumbouya a eu TOUT- FAUX
à la Tribune des Nations Unies quand il clamait très très fort que VOTRE MODELE DEMOCRATIQUE a ÉCHOUÉ CHEZ NOUS .
FAUX !
2) C’est un constat , ( pour moi ) en Afrique , PARTOUT OÙ LES COMMUNAUTES ONT REGLE LEURS PROBLEMES PAR LES ARMES , IL S’EN EST SUIVI UNE DEMOCRATIE ACCEPTABLE .
Ca doit donner des idées à la Guinee !
Ca me rend malade , ce constat , mais…
Aidons nous , ( peut-être) Dieu nous aidera .
Pendant que les anglophones avancent , les francophones reculent.
Godspeed Mr Weah and thank you for giving hope to your countrymen.
Merci Mr weah, vous êtes le vainqueur.car vous nous donnons une leçon de démocratie. Bamcé, voilà la force du système anglo-saxon.
Une preuve d’amour de son pays ,il n’a pas eut besoin de 50 ans de contestations de la vérité pour inscrire son nom en lettres d’or pour la vie .
Quand je pense à l’autre qui clamait uri orbi sa démocrature pour nous légué des cagoulés,je ne peux être qu’en colère d’avoir un jour souhaité son avènement au pouvoir.
Pour mon Ndookè, éternel soutient du Faama d’Africain, qui ne verra jamais le paradis (mon ex boss m’interdit d’être vulgaire sur la toile: J’encaisse)!
Le Forgeron, l’éternel antis Faama d’Africain
Bravo à GEORGES WEAH c’est une première fois en Afrique de l’ouest voir même en Afrique. Un bon exemple
La democratie n’est pas compliquee si on ne la complique pas. On laisse le peuple librement s’exprimer et on prend gracieusement acte de sa souveraine decision. Ce n’est pas la fin du monde si on ne gagne pas; on se prepare pour la prochaine echeance et tente sa chance plutot que d’enjamber des rivieres de sang pour s’accocher au pouvoir.
Je prefere l’example de George Weah a celui de ces pseudo-revolutionnaires a mitraillettes aux mains degoulinantes de sang.