
Conakry – À moins de deux semaines du référendum du 21 septembre, les Guinéens de l’étranger n’ont toujours pas reçu leurs cartes d’électeurs. La distribution n’a pas débuté hors du pays, faisant planer des doutes sur la volonté des autorités d’impliquer la diaspora.
Selon les informations, seules des réunions préparatoires ont eu lieu dans certaines ambassades, mais aucune action concrète n’a été engagée pour remettre les cartes aux électeurs.
Interrogé, Masaran Diemory Kouyaté, président du Haut Conseil des Guinéens établis à l’Étranger a évoqué les retards du recensement, sans donner d’explications précises.
« (…) Dans certains pays, les ambassades ont déjà reçu des équipes des conseils des Guinéens pour discuter des préparatifs de distribution. Le vote est prévu le 21 septembre. Donc, l’option sera de consacrer une semaine à distribuer les cartes partout où des bureaux de vote seront installés. Nous travaillons actuellement sur la cartographie par pays », a-t-il expliqué.
Interrogé sur les causes de ce contretemps, M. Kouyaté évoque un effet domino lié aux lenteurs du recensement initial :
« Je pense que le retard est une suite logique. Au niveau du recensement, il y avait déjà eu du retard, ce qui a décalé tout le calendrier. Mais je ne saurais vous dire concrètement à quoi est dû ce retard. »
Des justifications jugées floues, qui renforcent la méfiance d’une diaspora de plus en plus inquiète d’être écartée du processus
Une diaspora dans l’incertitude face au silence des ambassades
Alors que les préparatifs sont, selon M. Kouyaté, « bouclés sur le papier » dans plusieurs pays, la réalité sur le terrain est tout autre. La diaspora, pourtant un acteur démographique et politique de premier plan, risque de se retrouver complètement marginalisée si la distribution des cartes d’électeurs ne démarre pas dans les plus brefs délais.
En Allemagne, comme dans l’ensemble de la région Benelux, l’inquiétude se transforme en colère. Sur les plateformes WhatsApp, les échanges entre Guinéens témoignent d’une frustration croissante : chacun tente, en vain, de trouver la moindre information sur le processus.
« L’ambassade est complètement muette. Comme vous le constatez, je suis obligé de chercher à m’informer auprès de quelques amis proches du CNRD. Apparemment, eux non plus n’ont aucune information », déplore M. K., installé depuis plus de trente ans en Allemagne.
En Belgique, le scénario est identique. À Bruxelles, l’ambassade de Guinée brille par son silence, ignorant les interrogations pressantes d’une communauté nombreuse et concernée. Même les relais supposés du CNRD, approchés par nos soins, avouent leur impuissance et leur propre ignorance de la situation.
Ce silence institutionnel, qu’il s’agisse des représentations diplomatiques, du Gouvernement ou du CNRD lui-même, est perçu comme une marque de mépris par une diaspora qui ne cesse de réclamer transparence et considération. À quelques semaines d’échéances électorales cruciales, cette opacité alimente le doute, affaiblit la confiance et risque de compromettre la participation d’une large partie des Guinéens de l’étranger.
Nous y reviendrons!
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