Répression à Mali-Yembering – Communiqué de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon

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Les membres de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon ont suivi avec consternation les exactions commises par des forces de l’ordre, cette fois-ci contre des citoyens à Mali-Yembering.  Notre organisation condamne avec énergie les actes barbares du «colonel» Issa Camara et des agents de la garnison militaire de Mali-Yembering.

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Le «colonel» Issa Camara est un officier de bas niveau moral et intellectuel qui n’a  pas de place dans aucune armée normale. Promu en l’espace de deux ans de sous-officier au grade de colonel sous le règne du CNDD, Issa Camara est  connu pour ses exactions contre les civils peuls notamment. Après les élections  présidentielles de 2010, il emprisonna une femme peule membre de l’UFDG avec une quarantaine de détenus males. Elle était obligée de partager un pot commun pour ses besoins. En  2009, Issa Camara s’est érigé en juge en charge  des litiges fonciers. Son comportement erratique avait provoqué la grève des magistrats qui obtinrent  son départ. Il fut alors muté à Mamou, pour soit disant lutter contre le vol de bétail.
Mr. Alpha Condé a mené une campagne mensongère sur la réforme des forces de sécurité et de l’appareil judiciaire. À cet effet, la Guinée a  bénéficié de l’appui de maintes organisations et gouvernement étrangers. Le maintien de ce type d’officiers dans l’armée montre que cette  « réforme » n’est qu’un paravent pour faire des forces de sécurité une milice à la dévotion et pour la survie politique du chef de l’état.  De nombreuses évidences montrent une flagrante ségrégation ethnique – dans le recrutement et l’avancement – dans les forces de sécurité. L’armée Guinéenne est composée de façon disproportionnée de ressortissants de l’ethnie dont  le président se réclame. Les garnisons militaires déployées au Fouta-Djallon se comportent comme des forces d’occupation face à des  populations conquises. En témoigne les évènements récents et le nombre disproportionné de victimes peules des exactions commises par les forces de sécurités.  
Tout en se fardant du label de « premier président démocratiquement élu », Mr. Condé a délibérément choisi de régner par le chaos, la division ethnique et la répression larvée contre les populations de notre pays ; à l’instar de ses prédécesseurs. La lancinante répétition de crimes impunis, lui ôte toute légitimité. Dans son imaginaire obsédé  d’ethnicité, Mr. Alpha Condé n’a jamais fait de distinction entre le combat politique et l’appartenance ethnique. En témoignent ses attaques récentes contre des «cadres malinkés». Cette obsession a conduit Mr. Alpha Condé  à  quadriller la région du Fouta-Djallon avec des prétendus gardes forestiers et des militaires du genre de Mr. Issa Camara pour intimider et mater les populations locales. Les mêmes dispositions mentales poussent Mr. Alpha Condé à programmer la destitution économique des peuls de Guinée. Les magasins et boutiques des peuls sont fréquemment vandalisés par les forces de sécurités. Les transporteurs peuls sont attaqués par des hommes en uniforme alors que les passagers peuls sont spécifiquement rackettés  au niveau des barrages illégaux érigés par des éléments des forces sécurités. Les cadres peuls de l’administration sont radiés en masse de leurs fonctions.
Le  banditisme larvé, sanctionné par une assurance de totale impunité a fait de l’appareil judiciaire une machine corrompue et inefficace. La justice aux ordres n’est prompte que pour emprisonner les citoyens de l’opposition. Elle reste muette ou se tâte avec des euphémismes avant d’inculper – sans jamais les arrêter – des agents des forces de sécurité qui sont responsables de la quasi-totalité des crimes en Guinée.
Le cocktail du déni flagrant de justice aux victimes, de l’impunité généralisée et des exclusions ethniques  est un ferment de guerre civile et de génocide. Il pose avec acuité la question de la viabilité de notre nation. Beaucoup de  guinéens ont dénoncé cette situation  dans le but de prévenir le pire.  L’administration –et dans une large mesure l’opinion internationale – sont restées sourdes à ces appels citoyens. Les demandes réitérées pour traduire en justice des inculpés pour crimes contre l’humanité et  pour soutenir les victimes ont été ridiculisées comme des calculs politiques par le ministre de la justice notamment. Les suggestions pour des forces de sécurité et une justice de proximité – avec des agents au fait des us et coutumes des populations – ont été ignorées. Avec d’autres mesures, ces propositions sont les seules en même de désamorcer la bombe à retardement des confrontations dont les conséquences sont imprévisibles. À ces appels de bonne foi le président guinéen a répondu par  une attitude suicidaire et je-m’en-foutisme déconcertant.
Les populations guinéennes doivent tirer les leçons de  cette désinvolture criminelle. Ceci est surtout vrai pour les  ressortissants Fouta-Djallon qui ont de tout temps subi l’ostracisme des régimes guinéens. Face aux agressions répétées des forces de sécurités contre les populations peules et l’inaction des autorités Guinéennes, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon invite les peuls à s’organiser pour assurer leur propre sécurité. Le droit d’auto-défense est un droit inaliénable de tout individu, de tout groupe ethnique et de toute nation. Il incombe à toute les victimes d’user  de tous les moyens pour mettre fin à cette situation. Les populations peules de la Guinée ne peuvent pas continuer à vivre dans la constante peur des forces de sécurités dans leur propre pays.  
La condamnation unanime de ces actes barbares a bien entendu poussé  les autorités Guinéennes  à ouvrir une procédure judiciaire contre le « colonel » Issa Camara. Pour rappel, les militaires inculpés pour les massacres commis le 28 Septembre 2009 jouissent toujours de leur liberté et occupent des hautes fonctions dans l’appareil étatique Guinéen. Pottal-Fii-Bhantal saisit cette occasion pour inviter les forces sociales de la nation à une vigilance accrue pour que les poursuites judiciaires contre Issa Camara ne soient pas que de la poudre aux yeux, comme à l’accoutumée.
Nous invitons les forces sociales à une mobilisation citoyenne pour éradiquer le cancer des crimes d’état et de l’impunité dans notre pays. La léthargie qui consiste à rêver de justice là où il n’y en a jamais eu doit prendre fin. L’avenir de la Guinée en tant que nation dépend de la volonté que chaque citoyen mettra à défendre ses droits et  non des incantations d’unité nationale et de fraternité qui font fi de la justice.  C’est la résultante des combats citoyens qui mettra fin à l’injustice chronique qui a fait de notre pays une république en faillite.
 
La commission  centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon
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