Chers compatriotes,
C’est fort de l’expérience que nous avons eue avec la vieille classe politique que nous avons été plus que jamais convaincus de l’impérieuse nécessité de l’émergence d’une nouvelle classe politique alternative en Guinée…
{jcomments on} Voilà pourquoi nous avons jugé que la fondation du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) est devenu inéluctable pour la sauvegarde de nos droits et le vrai changement démocratique pour lequel nous nous battons depuis le début des années 90.
Nous avions à l’esprit que cet énième dialogue politique inter-guinéen est à dessein pour contourner les lois et violer la Constitution du pays. Malheureusement, les conclusions dudit dialogue nous ont donné raison.
En effet, la Constitution guinéenne en vigueur, stipule à son article 136 alinéa 2, que
« Les Collectivités Locales s’administrent librement par des Conseils élus, sous le contrôle d’un délégué de l’Etat qui a la charge des intérêts nationaux et du respect des lois ».
Il s’agit là d’une garantie constitutionnelle de la démocratie à la base.
Pour le choix des responsables des collectivités locales, le code électoral, à son article 109 alinéa 2 stipule que
« Aucun candidat ou liste de candidat, ne doit faire campagne sous le couvert d’un parti politique ou de toute autre organisation gouvernementale ou non gouvernementale (ONG) ».
Faisant ainsi des élections au niveau des collectivités locales, une affaire de citoyens et du peuple avec interdiction manifeste aux partis politiques d’y interférer.
Par ailleurs, l’article 3 de la Constitution, stipule que
« Les partis politiques concourent à l’éducation politique des citoyens, à l’animation de la
vie politique et à l’expression du suffrage. Ils présentent seuls les candidats aux élections nationales »,
faisant des élections communales et communautaires les seules pour lesquelles les citoyens guinéens peuvent se porter candidats, indépendamment du concours d’un quelconque parti politique et des manipulations, tensions et divisions ethniques qui peuvent en résulter.
Or ce jeudi 6 octobre 2016, nous avons assisté à la coalition de la mouvance présidentielle RPG-Arc-en-ciel d’Alpha Condé et de la coalition de partis pilotée par l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, pour décider que désormais, soient organisées seules les élections communales et, de procéder à la nomination des conseillers et responsables de quartiers et de districts, avec un partage des postes au prorata des résultats obtenus dans les quartiers/districts par les listes de candidatures à l’élection communale. Ce qui constitue une violation flagrante de l’article 136 (alinéa 2) de la Constitution et l’article 109 (alinéa 2) du code électoral.
Cela revient à aider les grands et anciens partis à garder le monopole de la gestion et des décisions politiques sur l’ensemble du territoire national au-delà de leur droit constitutionnel, à défavoriser voire bloquer les listes indépendantes et à empêcher l’émergence de nouveaux partis politiques en Guinée. Ce qui constituerait un holdup de ces grands et anciens partis politiques sur la gestion des affaires communales et communautaires en privant ainsi les citoyens de la possibilité de constituer toute liste indépendante.
Ceci représente sans équivoque, un déni du droit constitutionnel des citoyens guinéens par les deux blocs politiques RPG-Arc-en-ciel et la coalition de partis pilotée par l’UFDG, lequel est devenu partenaire du premier, contre les intérêts du peuple de Guinée.
Par ailleurs, cette résolution anticonstitutionnelle portera le combat et les clivages politico-ethniques jusque-là connus au niveau national dans les quartiers et districts du pays tout entier, avec tous les risques sociaux que cela comporte.
Nous estimons que cette tentative de cette coalition de circonstance RPG-Arc-en-ciel / UFDG est non seulement antidémocratique, anticonstitutionnelle et inacceptable pour nous et le peuple de Guinée.
Pour avoir dénoncé ces manœuvres honteuses qui tendent à violer la Constitution, le Dr. Faya Millimono, leader du Bloc Libéral (BL), s’est retrouvé marginalisé par l’UFDG et son bloc.
Pour sa position courageuse, nous adressons au leader du BL, Dr. Faya Millimono, nos vives félicitations et l’invitons à constituer, avec le BAG et l’ensemble des autres partis politiques de l’opposition dont la position n’est pas douteuse et tous ceux qui tiennent au respect scrupuleux de la Constitution, une plateforme pour faire échec à cette tentative de l’alliance de circonstance RPG-Arc-en-ciel / UFDG.
Appel aux forces du changement
L’ensemble des organisations politiques et sociales, des mouvements de jeunes, de femmes et ceux qui veulent constituer des listes indépendantes, des citoyens soucieux du maintien de leurs droits politiques et décidés à se battre pour le respect de la Constitution, des mouvements d’élèves et d’étudiants,
tous êtes conviés à joindre cette plateforme qui créera un cadre de concertation dans le but d’engager la résistance contre ce projet politique, tant sur le plan juridique que sociopolitique, jusqu’à l’annulation du point V de l’accord du jeudi 6 octobre 2016.
SADIO BARRY,
Président du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)