Afacaya ! Sékou Kouréissy Condé, l’ancien ministre des forces répressives de la police pendant l’autoritarisme du général président Lansana Conté, prend les Guinéens pour des zozos. A entendre tout ce qui sort de sa bouche, l’on se demande si il tourne sept fois sa langue avant de cancaner sa monomanie révolutionnaire. Je vous en réponds. Au reste, jugez-en : « En ce qui concerne la question de la réconciliation nationale et historique, il est indéniable que le président Mamady Doumbouya a posé des actes positifs, symboliques et hautement significatifs. Il faut décomplexer les Guinéens par rapport à cette épineuse question. Par la même occasion, je plaide et je souhaite que le retour rapide de Mohamed Touré (secrétaire général du PDG-RDA et fils du président Ahmed Sékou Touré) soit enregistré sur ce chapitre-là. La réconciliation nationale est une recette de guérison pour toutes circonstances d’incompréhensions, de blessures et de pertes douloureuses depuis la fin de la période coloniale jusqu’à nos jours. La réconciliation nationale s’avère donc indispensable à la vivacité de la vie nationale et pour la création d’un pacte d’unité nationale. » Ouiche ! Sékou Kouréissy Condé aguiche les obscurantistes !
Et pourtant ! Et pourtant ! Doctorat en sociologie politique est la peau d’âne que Sékou Kouréissy Condé a reçu à l’université de Fribourg-en-Brisgau. Il faut lui rentrer dedans pour remettre l’église au milieu du village.
Les dires et les actes de Sékou Touré divisent les intellectuels africains et demeurent la pierre d’achoppement dans la mise en œuvre de la réconciliation des Guinéens. Il y a deux camps distincts : les contempteurs de la Révolution sanguinaire et décadente d’un côté, et de l’autre côté les nostalgiques de l’obscurantisme qui voient l’œuvre de la Révolution de Amadou Sékou Touré sous l’angle de leur folie.
Le règne de Sékou Touré dure de 1958 à 1984. Pendant sa dictature sanglante, il s’accote sur la milice populaire à l’image des « tontons macoutes » en Haïti avec Papa Doc, l’armée, la gendarmerie, la police qui n’y vont pas de main morte dans les répressions contre tous ceux dont la tête ne plaisent pas au Chef Suprême de la Révolution et à son clan. Alors ! On t’arrête et on te colle au mur parce que, toi, pauvre contadin avec ta mine de chacal, tu es mari d’une jolie femme qui fait que le sous-préfet ou le préfet ou le gouverneur ou le ministre ou le Chef Suprême de la Révolution ont la trique à sa vue. Epouser une beauté dans la Révolution est un acte contre révolutionnaire. Beaucoup d’hommes mariés à des femmes qui plaisent alors à Sékou Touré, à Siaka Touré, à Emile Cissé, à Ismaël Touré, à Lansana Diané, à Toya Condé, à Kabassan Keïta, à Mamadi Keïta, à Keira Karim, à Saïdou Keïta, à la clique se retrouvent du jour au lendemain au cachot sans savoir le pourquoi de leur emprisonnement.
On vous arrête et on emprisonne pour du n’importe quoi. Voyant en eux des adversaires politiques capables de contrer ses idées absconses, Sékou Touré les supprime tout bonnement : Diallo Telli, Karim Bangoura, Barry Diawadou, Magassouba Moriba, Alioune Dramé, Barry III, Keïta Kara de Sofiane, Baldé Ousmane, Karim Fofana, Dr Alpha Oumar Diallo, madame Loffo Camara, le colonel Kaman Diaby, la liste est interminable.
Dans sa folie meurtrière, le haineux Sékou Touré commandite la mise à mort de toutes les personnes qu’il déteste. Le grand Sily, autrement appellation de Sékou Touré pour dire qu’il a une mémoire d’éléphant et ne pardonne pas, fait du mensonge et de la délation les piliers de sa Révolution. Il produit un sale écrit sur les Peuls qu’il charge de tous les péchés, il forge le clanisme, l’ethnocentrisme et monte les Malinkés contre les Peuls. Dans cette ambiance d’ostracisme à outrance contre les Peuls, Oumar Diabaté de la Voix de la Révolution monte aux créneau en intimant les intellectuels peuls de l’époque à aller danser le « Soli », qui est la danse des nouveaux circoncis, au Foutah Djalon pour montrer leur attachement indéfectible à la Révolution sékoutouréenne. Autrement dit c’est aller cracher sa valda au Foutah Djalon, jeter son bonnet par dessus les moulins et en mener large. Et tout père de famille, qui refuserait que sa fille, choisie pour sa jeunesse et sa beauté, serve à accueillir et à servir les appétits sexuels des distingués invités de la Révolution, sera arrêté, jugé par le tribunal populaire et emprisonné pour sabotage.
Sékou Touré et sa famille ont régné et plongé la Guinée dans le précipice. A sa mort, il a laissé la Guinée et les Guinéens dans un état lamentable. Et contre toute justice, le général président Lansana Conté baptise le palais présidentiel du nom de Sékou Touré au grand dam des familles des victimes de sa Révolution sanglante. Et plus tard le premier ministre Lansana Kouyaté élève, au rond point du quartier Belle-Vue à Cona-crimes, une stèle à la mémoire du grand Sily. Ça divise les Guinéens. Mais les protestataires ne peuvent que baisser encore et encore l’échine devant les baïonnettes des forces répressives.
A son arrivée au pouvoir en 2010, Goby Condé, qui a, lui aussi, un esprit de chapelle, exacerbe l’ethnocentrisme entre Malinké et Peul, accentue l’ostracisme contre les Peuls en les accusant d’avoir empoisonné ses militants malinkés et en excitant implicitement la chasse aux Peuls en Haute-Guinée où beaucoup d’entre eux sont pris à partie, brigandés, tués sous le silence de la communauté internationale.
Et aujourd’hui c’est Brutus Doumbouya, un illuminé aux commandes du pays, qui ne trouve pas mieux à faire que de retourner le fer dans la plaie. Il fait raser par des bulldozers la maison d’habitation de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, à Dixinn ; il expulse aussi Sidya Touré de l’UFR de son domicile qu’il place sous la coupole du ministère de la Culture et du Tourisme. Et dans sa justice de deux poids deux mesures, le Parrain du machin, CNRD, attribue la Villa Sily de Belle-Vue à Andrée Duplantier Touré attendu que les lieux sont un bien de l’Eglise catholique. Il rebaptise l’aéroport Gbessia du nom de Sékou Touré, son idole, s’en foutant éperdument du qu’en dira-t-on et ne prêtant oreille qu’aux partisans de ses actions révolutionnaires.
Tout ceci pour dire au docteur Sékou Kouréissy Condé (en Guinée, certains politicards aiment les titres ronflants. Ils sont tous des docteurs) que les actions néfastes de la Révolution sont rémanentes. En un mot comme en cent, il n’y aura jamais de réconciliation des Guinéens autour du nom de Amadou Sékou Touré. Est-ce que c’est clair ?
Sékou Touré est la pierre d’achoppement dans la réconciliation nationale.
Et voilà Sékou Kouréissy Condé qui cancane : « Il faut décomplexer les Guinéens par rapport à cette épineuse question. »
Mais !… décomplexer qui ? Lequel des deux camps faut-il décomplexer « par rapport à cette épineuse question » : les contempteurs de la Révolution sékoutouréenne ou les nostalgiques de l’obscurantisme ?
Nous, les contempteurs de la Révolution sékoutouréenne, nous ne sommes pas du tout complexés par rapport à cela. Non. Nous agissons au grand jour. Nous ne faisons pas dans la dentelle par rapport à cette question épineuse. Peut-être que c’est le camp des nostalgiques de l’obscurantisme, qui n’ont pas les yeux en face des trous, qu’il faut décomplexer par rapport à ça. Pour cela, il faut avoir les couilles de critiquer Sékou Touré. Mettre au grand jour tous les travers de sa Révolution. Dire les abus de pouvoir, les injustices, les mensonges, les manipulations qui ont émaillé la Révolution. Débaptiser le palais Gokhi Fokhè et l’aéroport Gbessia du nom du dictateur Sékou Touré. Après cela seulement on pourrait envisager une réconciliation des Guinéens un peu à l’image des Allemands qui se sont réconciliés non pas autour du nom de Adolf Hitler mais en ayant le courage de regarder les choses en face et de les assumer tout en se pardonnant réciproquement.
L’on nous dira itérativement que Sékou Touré est le père de l’indépendance. Si fait, ça n’absout pas ses mensonges politiques et ses crimes ! Au reste, Michael Voslensky vous dit : « Ceux qui se sont le plus battus pour l’idéal révolutionnaire. Ceux qui ont exigé les libertés les plus grandes, se transforment en horribles réactionnaires dès qu’ils ont le pouvoir. »
En effet dès qu’il a eu le pouvoir, Sékou Touré, ayant le pied fourchu, s’est débarrassé quasiment de tous ses potentiels compagnons d’indépendance.
L’autre élément qui heurte dans les propos de Sékou Kouréissy Condé c’est quand il tartine : « Par la même occasion, je plaide et je souhaite que le retour rapide de Mohamed Touré soit enregistré sur ce chapitre-là. »
Ecoute, Sékou Kouréissy Condé ! Mohamed Touré, le fils putatif de Amadou Sékou Touré, purge une peine d’emprisonnement aux Etats-Unis pour s’être rendu coupable d’esclavagisme moderne. En 2000, sa femme, la fille de Marcel Cross, et lui envoient à leur domicile de Southlake, banlieue de Dallas au Texas, Djenna Diallo, alors âgée entre 5 et 13 ans, en tant que fille de corvée. La pauvre fillette reste séquestrée, exploitée dans la maison des années durant. Devenue un peu grande, Djenna Diallo s’échappe ; et avec le concours de certaines bonnes volontés, elle porte son affaire devant les tribunaux. Le 22 avril 2019, la justice fédérale de Texas reconnaît Mohamed Touré et sa femme coupables d’asservissement, d’esclavagisme moderne, et de mensonge. Mohamed Touré écope une peine de 7 ans d’emprisonnement qu’il est en train de boucler. Et dire qu’il est le fils putatif de Amadou Sékou Touré : exploiter une enfant mineure. C’est une pratique courante en Guinée. Aux Etats-Unis, c’est risquer sa peau que de se rendre coupable d’une telle barbarie surtout dans un pays qui n’a pas fini de panser ses plaies causées par l’esclavage. Mohamed Touré s’en sort avec une légère peine d’emprisonnement. Le plus intrigant c’est que le FBI découvre que le fils putatif du grand Sily touche une rente de 200.000 dollars par an alors qu’il n’a jamais travailler de sa vie. A la fin de sa peine, il sera tout simplement expulsé des Etats-Unis.
Maintenant ! Est-ce que Mohamed Touré, à son retour en Guinée, aura le courage de reconnaître tout le mal que son père putatif a fait en Guinée ?
Non. A ses yeux, son père putatif est un saint. Il n’a fait tuer personne. Alors, il parlera des victimes de la Révolution sékoutouréenne comme Andrée Duplantier Touré, sa mère, qui soutient mordicus que si l’on envoie quelqu’un au camp Boiro c’est parce qu’il coupable.
Mais, toi ! tu te prévaux de ta peau d’âne en doctorat de sociologie politique et tu raisonnes comme un coquillage. Toujours tiré à quatre épingles, tu ne te ménages pas pour capter l’attention de Brutus Doumbouya quitte à déraisonner, quitte à rompre la cervelle aux contempteurs de ce régime militaro-politique. Si tu arrives à tes fins, l’on ne doute pas que tu seras de bonne composition dans l’équipe gouvernementale de Bah Guérémassoye qui, dans la disposition d’esprit de défendre son bout de gras, prend en grippe tous les emmerdeurs de Brutus Doumbouya.
L’on n’est nullement surpris des déclarations intempestives de Bah Guérémassoye contre la presse privée et l’opposition. Aujourd’hui premier des ministres du régime militaro-politique de Brutus Doumbouya qui commande à la schlague. L’on connaît l’homme. Son trait commun avec Sékou Kouréissy Condé c’est la duplicité. Ils sont beaux et charmants tant qu’ils n’ont pas une parcelle de pouvoir. Dès qu’ils sont du côté du manche, leur véritable nature éclate au grand jour.
Sinon comment un Bah Guérémassoye, que la presse privée a soutenu durant tout son parcours politique, depuis sa guéguerre avec Alfa Sow autour du sigle de l’UFD jusqu’à l’assassinat du journaliste Mamadou Koula Diallo, peut aujourd’hui traîner la presse privée dans la gadoue.
La presse est la pierre de touche de la liberté, de la justice et de la démocratie. On ne peut asseoir un développement durable sans l’apport de la presse. Et que l’on se comprenne bien sur la nature de l’outil : l’on fait référence à une presse indépendante qui critique, qui s’interroge, qui interroge, qui soulève le lièvre. Une presse indépendante à l’image du groupe de presse Le Lynx-LA LANCE au temps du général président Lansana Conté. Et permettez alors d’en profiter pour rendre hommage à des professionnels dans ce groupe : Diallo Souleymane dit Le Gros, Assan Abraham Keïta dit Layatolynx, Thierno Diallo, Oscar, et Prosper Doré. Ils se sont montrés pointilleux, sourcilleux, exigeants, professionnels dans la couverture médiatique de l’affaire Alpha Condé et consorts. Ils ont largement contribué à la formation des jeunes journalistes. Assan Abraham Keïta au stylo noir qui plaisantait en disant : « Tête c’est pas tête ! »
Confidence pour confidence : sans la couverture médiatique du groupe de presse Le Lynx-LA LANCE, Alpha Condé, qui avait la tête sur le billot, allait écoper une lourde peine et ne sortirait pas de sitôt de prison.
Est-ce que vous souvenez de cette caricature osée de Oscar montrant Me Cheikh Koureyssi Ba en train d’uriner sur la Guinée ?
Est-ce que vous vous souvenez toutes les critiques de la presse contre le pouvoir du général Lansana Conté pendant le procès de Alpha Condé et consorts, qualifié de parodie dans les colonnes des journaux ?
En dépit de toutes les critiques acerbes contre la gouvernance de Lansana Conté aucun journal n’avait été suspendu. Et il faut rendre un hommage mérité à Emile Tompapa du Conseil National de la Communication qui faisait montre d’un esprit élastique et ne supportait pas le musèlement de la presse qu’il considérait comme une intelligence. Or l’intelligence a besoin d’espace pour se déployer. Malheureusement le ministre de la Police d’alors, Sékou Kouréissy Condé, n’avait pas perçu cet intérêt de la presse et il avait fait déporter le journaliste Saliou Samb du groupe de presse L’Indépendant-Le Démocrate au Ghana. Et il avait invité chez lui, le casse-pied de l’époque qu’est votre serviteur, sous prétexte de lui accorder une interview, pour l’expulser sur le Sénégal. Mais Diallo Souleymane savait à qui on avait affaire. Au reste, le général président Lansana n’avait pas écouté ses « ngnarimakha » (laveurs de chat) ou courtisans qui l’incitaient à sévir contre la presse privée.
On revoit encore Bah Guérémassoye étouffant de jalousie monter quatre à quatre les escaliers de l’immeuble Baldé Zaïre et faire le siège de Diallo Souleymane pour qu’on lui tende aussi le micro chaque fois que Alfa Sow s’exprime dans les colonnes du Lynx ou de LA LANCE.
Vous savez ! Bah Guérémassoye a toujours été dans la stratégie du coucou. Broyant du noir pendant son exil politique en France, il s’acoquine avec Goby Condé ; et nourrissant une haine contre Cellou Dalein Diallo, il scie la branche de l’UFDG sur laquelle il était assis. Cellou Dalein Diallo est déclaré perdant de la présidentielle pour la seconde fois en 2015. Mission accomplie, Bah Guérémassoye est amnistié par Goby Condé et rentre à Cona-cris tout courant. Vous connaissez la suite !…
Doncou ! que rien ne vous étonne dans tout ce que dira Bah Guérémassoye et dans tout ce qu’il posera comme acte.
Benn Pepito
« En Guinée, ils veulent qu’on ignore le Camp Boiro, les pendaisons publiques, le sport national qu’était la délation, la torture, les complots imaginaires, l’abrutissement public qu’était la théorie révolutionnaire du PDG, et qu’on accepte la légende qu’ils ont crée autour du nom de Sekou Toure comme vérité d’ordre divin »
Merci Tag, vraiment merci. Ces mots sont forts et bien précis pour ce cas.
La torture n’est pas et ne sera jamais la justice. Rien ne peut justifier qu’on torture un homme et qu’on le tue et jette dans une fosse commune. Si ces gens étaient coupable ou est le pardon.
Réconciliation est un mot interdit en Guinée tant que justice ne sera pas faite.
Ceci est le meilleur des papiers de Benn Pepito que j’ai eu a lire ici. Les faits presentes sont incontestables et le postulat de base est imparable : la reconciliation nationale ne se fera pas sur le nom de Sekou Toure. En Afrique du Sud comme en Allemagne, la premiere etape du processus de reconciliation a d’abord ete la verite, c’est a dire que ceux qui ont commis des crimes et ceux qui les ont soutenu ont reconnu les faits et s’en sont repanti publiquement. La reconciliation a ensuite suivie. En Guinee, ils veulent qu’on ignore le Camp Boiro, les… Lire la suite