Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo : Qui est l’ingrat ?

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Quand en 2010 le mercenaire de l’UFDG Tibou Kamara à l’époque Ministre Secrétaire Général à la Présidence, avait échoué dans sa fatale mission qui en premier, était de recaler le candidat de l’UFR Sidya Touré et en second de corrompre le Général Sékouba Konaté à coup de millions de dollars, afin de faire proclamer la victoire de Cellou Dalein Diallo. Ensuite, tout avait été mis en œuvre pour chercher des boucs émissaires en vue de leur faire porter la responsabilité de la défaite.

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Avec 44% de suffrages obtenus au premier tour par le candidat de l’Alliance Cellou Dalein Président, ne l’ont pas empêché de perdre au 2ème tour devant son challenger qui n’était pourtant crédité que de 18% et cela, malgré les apports de Sidya Touré venu 3ème et d’Abé Sylla. En matière de consultation électorale, c’est un cas rarissime dans la statistique mondiale connue. Un échec était certes dû à l’incapacité du candidat à soigner son image et à se présenter en fédérateur pour rassurer les électeurs. Au lieu de professionnaliser la communication électorale qui viserait alors à adhérer à son programme tous les Guinéens, les associations de ressortissant ont été les plus présentes. Enfin, au lieu de voir au candidat un homme d’Etat avec toute l’opportunité que cette alliance avait créée pour accéder à la magistrature suprême, on s’est malheureusement retrouvé devant un chef de clan.
 

Les boucs émissaires !
 

Pour couvrir ce lamentable échec, on s’en prend aux alliés en faisant comprendre qu’ils n’ont pas mouillé le maillot, telles étaient à l’époque les déclarations de Cellou Dalein Daillo dans un numéro de Jeune Afrique. On a voulu faire croire que Sidya Touré et Abé Sylla n’ont pas fait suffisamment de campagne pour permettre à Cellou Dalein Diallo, d’engranger davantage de voix. Cependant, ces hommes du monde en tous cas Sidya Touré esclave de ce gentlemen agreement, avait mis ses moyens humains et matériels à la disposition de cette alliance. Mais l’élection présidentielle, n’est-elle pas la rencontre d’un homme face à un peuple ? Ou on assure, ou on passe à coté.
 

Mais bien avant, on a voulu faire croire que les élections ont été trichées pour donner le pouvoir à Alpha Condé, quel paradoxe. Ce retro pédalage d’une victoire volée à une défaite bien méritée, révèle un amalgame sérieux venant de ce parti.
 

Ainsi des questions se posent ? Cellou a-t-il gagné les élections avec ses alliés et la triche a fait le reste ou encore, lui et ses alliés ont-ils été incapables de battre Alpha Condé ? Si tel est alors le cas, Alpha Condé aura légitiment gagné, ce sur quoi les ténors de L’UFDG restent très confus. Si Cellou est prêt à dire qu’il a été battu par Alpha Condé sans que les élections ne soient truquées, l’UFR est prête à reconnaitre qu’elle n’a pas pu apporter grand-chose à ce parti. Si on ne peut pas dire ça, qu’on arrête alors de dire que l’UFR n’a pas mouillé le maillot. Sinon ce serait vraiment de l’hypocrisie politique.
 

Le risque couru par Sidya Touré
 

Le choix de Sidya Touré de rejoindre l’UFDG en 2010, est certes la plus grande décision qu’il a eue à prendre de toute sa carrière politique. Le lendemain de la proclamation des résultats définitifs du 2ème tour, nul n’ignore la situation catastrophique dans laquelle se trouvait l’UFDG. En ce moment les gens manipulés étaient exacerbés par l’argument communautaire et régionaliste, voulaient pousser Sidya Touré à ne pas rejoindre l’UFDG. Ce Parti dans sa communication s’était confondu à une communauté, mais malgré cela il a pris le risque de faire un choix objectif, tenant compte des valeurs républicaines, ce qu’il assume devant les guinées et le monde entier. Pourtant ça a valu à Sidya Touré des injures, des invectives, des anathèmes et de nombreuses démissions des cadres et militants de son parti. Mais les grands hommes assument et restent fidèles à leur engament quoi qu’il arrive. Et dès après, il s’est patiemment à reconstituer son parti petit à petit. Pour lui, « le débat politique ne doit pas aller au delà des communautés ». Pour ce choix, Sidya Touré a payé les couts et les frais au quintuple.
 

La rupture avec la coordination de la Basse Guinée
 

Avant et après le premier tour de l’élection présidentielle, Sidya Touré été mainte fois convoqué par la coordination de la Basse guinée dirigée alors conjointement par le Général Facinet Touré et Aboubacar Somparé. Ce qui a achoppé c’est leur exigence auprès de Sidya de rejoindre le camp du RPG et naturellement, tourner le dos à l’UFDG. Sidya Fidele à sa lecture objective de la politique a opposé une suite de non recevoir, ce qui lui a valu la colère des sages de la Basse Guinée et a entrainé la rupture totale de leur collaboration. Mais malgré cette division, il n’a jamais été question que ce choix était contre une communauté ou contre une région, mais on lui prédit un jour le regret du choix qu’il avait fait et l’ingratitude de son allié.
 

Le leader dans sa volonté de rassembler les guinéens, de prendre les guinéens au même pied d’égalité sans exclusion de qui que ce soit était convaincu de la droiture de sa décision.
 

Sidya Touré pourtant a accepté de s’allier derrière celui qu’il a sorti de là, pour en faire un ministre alors qu’il était adjoint d’Ibrahima Kassory Fofana. Celui à qui il a appris à travailler, à monter les dossiers en lui donnant la chance de sa vie. Peut-on parler de problème d’égo à Sidya Touré quand il accepte de suivre un tel dans une alliance ? Les mémoires seraient-elles courtes à ce point.
 

Le sauveur de l’UFDG et autres…
 

Quel acharnement n’avait-on pas vu contre ce parti ? Quelle volonté n’avait-on pas senti de vouloir confondre parti et une communauté par des extrémiste du RPG Arc-en-ciel ? Quelle attitude n’avait-on pas voulu faire avaler au Guinéen, la théorie de trois contre un ? Quel constat n’avait-on pas fait dans la volonté de certains de faire disparaitre ce parti à jamais ? Il a fallu la présence d’un homme (Sidya Touré) auprès de ce parti pour empêcher que cette théorie d’un autre temps mise en place par (Alpha condé) ne connaisse une exécution. Voici ce que Sidya a empêché d’arriver à l’UFDG. Si l’homme de la Solution n’avait pas pris cette décision, on n’en serait pas là aujourd’hui. L’UFDG ne serait pas en train de tirer à boulet rouge sur l’UFR et les autres partis alliés, voire être fière du nombre de député dont elle se gargarise aujourd’hui. S’ils ont des députés, c’est parce qu’on leur a sauvé de la disparition.
 

Une alliance éternelle ?
 

L’UFR en 2005 avait fait une alliance avec le RPG à Kankan, Matoto et à Boffa, où ils ont eu ensemble dans ces circonscriptions des élus locaux, cela n’était pas un mariage. En 2010 nous avons fait une alliance avec l’UDG à la présidentielle et en 2013 aux législatives dans certaines préfectures, cela ne pouvait non plus être un mariage. Lorsque le président Sidya Touré en s’adressant à ses militants affirme que cette alliance est morte ou n’existe plus, cela vaut-il une déclaration de guerre ? C’est ce que nous avons entendu et lu le lendemain de cette déclaration. On n’a même entendu des voyous transformé en Député par le choix des cousins et tantes s’en prendre à l’UFR. Désormais on en fait un chant de campagne, au lieu de sortir les arguments crédibles, le projet de société, les valeurs, on se victimes tout en laissant l’essentiel passé à coté. La politique ne peut se baser sur la victimisation. On doit pouvoir sortir les arguments, rassurer le peuple et ainsi obtienir sa confiance. Le Doyen Bah Mamadou, pour lequel nous avons un respect religieux dans une vidéo qui circule actuellement sur la toile que je paraphrase, conseillait: « rassurons les autres, ils ne sont pas rassurés ».
 

Comment battre Alpha en 2015 ?
 

Si l’UFR a proposé un sujet qui fait débat au niveau de la société civile, qui est celle d’une candidature consensuelle pour battre Alpha en 2015, son leader Sidya Touré n’a jamais dit qu’il était le mieux placé. Par contre chaque fois que la question a été posée à l’UFDG, ils se sont farouchement opposés et son leader a annoncé à qui veut l’entendre sur des medias qu’il n’en voulait pas ou qu’il était le mieux placé pour être le candidat unique. D’où la volonté de faire voler en éclat l’unité de l’opposition.
 

Sidya Touré a-t-il un jour affirmé qu’il était le mieux placé ? Jamais. Il a toujours demandé un débat au niveau de l’opposition comme tant d’autres pour poser la question afin de faire partir Alpha Condé en 2015. Qu’est ce que Dr Faya Milimono n’a pas fait pour que l’opposition se retrouve pour débattre de la minière dont il faut battre Alpha Condé, en parlant des états généraux de l’opposition ? Mais l’UFDG s’est toujours opposée à cette question, parce que l’égo l’emporte sur la raison et qu’on a peur du débat.
Pourquoi miser sur un second tour d’une élection alors qu’Alpha Condé veut se proclamer vainqueur dès le premier tour ? Il a la CENI dans sa poche, il contrôle le fichier avec plus d’un million de nouveaux inscrits, il a les délégations spéciales, l’administration est avec lui, l’armée est avec lui. Seule une candidature consensuelle et crédible dans laquelle tous les guinéens pourrons se reconnaitre, pourra battre Alpha Condé à plate couture et l’empêcher de mettre en exécution sa large manœuvre de fraude. Avec cette candidature, son mécanisme de fraude pourra se retourner contre lui.

 

Ainsi, et les nouveaux inscrits, l’administration, les délégations spéciales, et l’armée pourront soutenir cette candidature de confiance et nous ouvrir la porte d’une alternance crédible en 2015.
 

Avec ces ténors de l’opposition, à l’instar de l’opposition nigériane soutenant toute Mouhamadou Bouhari face à Good-look, l’alternance a été rendue possible cette année. Ne perdons pas cette occasion.
 

Qui est l’ingrat ?
 

Sidya Touré a fait ce qu’il pouvait et continuera à le faire. L’histoire lui reconnaitra tout ce qu’il a fait, mais il reste clair que beaucoup à l’UFDG n’ont pas oublié la ferveur dans laquelle étaient les responsables, les militants et sympathisants de leur parti, le jour où Sidya Touré a décidé de signer l’alliance avec Cellou Dalein Diallo pour le second tour de la présidentielle de 2010. Les films et les sons, les images et bien des médias peuvent en témoigner. En tout cas, il y a un adage soussou qui dit « mikhii kha Kobi, konon i nakha fissiriwali », traduction : « soit mauvais, mais ne soit pas ingrat !»

 

Fodé Mohamed Sylla ; in l’Expression

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