Mercredi-jeudi-vendredi, tels furent les jours successifs du calendrier grégorien, choisis par le destin pour conduire respectivement Soriba Sorel Camara, Georges Faragay Tounkara et Jean Marie Doré dans leur deuxième demeure.
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Notre situation sur terre semble étrange. Nous apparaissons ici pour un court séjour, sans savoir d’où nous venons et où nous partons. Ici bas, notre court séjour compris entre la naissance et la mort est largement inferieur à celui dans la terre, séjour compris entre l’enterrement et la résurrection. Qui aussi, est largement inferieur, au séjour dans notre dernière demeure, la demeure éternelle, séjour compris entre la résurrection et l’éternité (en paradis ou en enfer). Tout Homme connaitra trois demeures : sur la terre, dans la terre et à l’au-delà. La demeure sur terre, la plus courte, doit être la plus déterminante, car la réussite des deux dernières en dépend infailliblement.
Le séjour sur terre étant fini, et celui à l’au-delà étant infini, l’intelligent est celui qui se limite dans le fini pour être illimité dans l’infini. Car, j’ai foi en cette pensée : Pour être illimité dans la demeure infinie, il faut être limité dans la demeure finie.
Jeudi 7 janvier 2016, mercredi 20 janvier 2016, et le vendredi 29 janvier 2016, soit en moins de 21 jours, respectivement George Faragay Gandhi Tounkara, fondateur d’écoles et leader politique, Soriba Sorel Camara, Gouverneur de la ville de Conakry ; et enfin Jean Marie Doré, Député et leader politique, ont tiré leur dernière révérence.
Qui aurait prédit à la date du 1er janvier 2016, que ces trois leaders d’opinions guinéens allaient disparaitre avec le mois de janvier de 2016 ? Qui aurait prédit, qu’ils allaient tirer leur dernière révérence au cours de la 1ère, 3ème et 4ème semaine de janvier 2016 ? La disposition, l’invisible et le futur qui échappent à l’intelligence de l’homme, me semblent être les pièges de DIEU dans la vie des êtres humains. Si l’homme pouvait lire le futur, pouvait proposer et disposer, et enfin, s’il pouvait décoder l’invisible, il se serait, depuis la nuit des temps, loué soi-même ou se considérer comme son propre dieu. Mais on ne choisit pas un dieu, on choisit le DIEU et on LE suit. Ce DIEU, sa volonté gouverne notre présent et détermine notre futur.
Trois hommes, trois jours successifs ! Certes des milliers d’hommes meurent chaque minute, chaque seconde à travers le monde, mais ce mois de janvier a été un janvier « noir » pour la Guinée. Le peuple de Guinée se souviendra longtemps de ce janvier « noir ». Un janvier qui a juré de partir définitivement avec lui, trois grands hommes guinéens.
Etre cohérent dans ce qu’on dit, c’est savoir ce qu’on dit : on pouvait taxer Gandhi Tounkara de tous les noms, sauf de celui qui manquait de cohérence dans son discours politique. Croire en ce qu’on suit, c’est avoir foi en celui qu’on suit : Sorel Camara pouvait être assimilé à tous les noms, sauf à celui qui pouvait être en panne d’idées pour magnifier dans un français poétique les œuvres du Pr. Alpha Condé. Dire ce que l’on pense, c’est dire sa vérité à temps et à contre temps : Jean Marie Doré pouvait être taxé de tout, sauf « de maquilleur d’opinion ou de vérité ». L’homme ne maquillait jamais son opinion. Il avait l’art de résumer dans un français soutenu, sa vérité de l’actualité politique en peu de mots.
Pour finir, je pense et dis ceci : Si le service sert, j’ai foi que les services rendus à la nation, serviront ces messieurs dans leur deuxième et dernière demeure.
Pr. Guillaume Hawing.