GBK « Si moi j’étais Président de la République, je n’aurais pas quitté chez moi pour une réunion bidon à Abuja. Tout chef d’Etat dont le pays est affecté par des problèmes comme ça, rentre d’urgence chez lui », avait déclaré l’ancien PM de la transition Jean Marie Doré au micro de nos confrères. Il faut dire que ces déplacements récurrents du président Alpha Conde, particulièrement, à des moments où son pays traverse de graves crises sociopolitiques, commencent à agacer nos compatriotes.
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Le denier en date, est ce déplacement effectué quelques jours après le début de la grave crise qui a éclaté dans la région forestière, à N'Zérékoré, pour un sommet de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria.
Ils sont nombreux aujourd’hui, nos compatriotes, à s’interroger sur la pertinence d’une telle attitude de la part du premier magistrat du pays, censé être le premier « sapeur-pompier » quand la partie sud de la maison Guinée est entrain d’être ravagé par des « incendies ».
Pour certains, comme M. Bah Oury, 1er Vice president de l’UFDG en exil, « le voyage de M. Alpha Condé pour Abuja alors que son pays s’entre-déchire illustre éloquemment le mépris qu'il nourrit à l'égard des souffrances des communautés guinéennes ».
Pour de nombreux observateurs, il est difficile de ne pas lui donner raison, d’autant plus que, la politique de prévention et de gestion des conflits du gouvernement guinéen reste à désirer.
Aussi, l’opposition guinéenne réunie au sein du Collectif/ADP et CDR est montée au créneau ce vendredi pour dénoncer l’inefficacité du gouvernement dans le rétablissement de l’ordre public. Elle a déploré le fait que « ce conflit inter-ethnique et inter-religieux ait connu de la part du Gouvernement un traitement inapproprié par le retard dans le rétablissement de l’ordre public, l’envoi sur les lieux d’une délégation officielle de composition et de niveau inopportuns, le voyage à l’étranger du Chef de l’Etat, alors que la crise était à son paroxysme, le développement d’une stratégie de communication défaillante et l’absence de tout programme de prévention de conflits dans une région dont le potentiel de violence est notoirement connu ».
Et la lamentable tentative du porte parole du gouvernement pour justifier le voyage du Chef de l’Etat guinéen au moment où « la crise était à son paroxysme », a été perçue par de nombreux observateurs comme une provocation, voire un « mépris » de la part du gouvernement.
Selon Albert Damantang Camara en effet, le président est sorti « quand la situation a été stabilisée par les forces de défense et de sécurité . Or Lorsque vous avez un sommet de la CEDEAO où on parle du Mali et de la Guinee-Bissau, des pays très sensibles et qui sont frontalier à la Guinée et dans lesquels pour l’un d’entre eux le président est médiateur, son premier devoir c’est d’aller régler les problèmes là-bas également avant qu’on lui dise que vous n’avez rien fait pour résoudre les problèmes du Mali et de la Guinée Bissau. Je pense que c’est un élément très important ».
Une sortie qui a fait dire irroniquement à Jean Marie Doré que pour le Président Alpha Conde, « notre existence dépendait du voyage à Abuja ».
Par ailleurs, l’arrivée du président Alpha Condé ce vendredi à 17h 25mn (locales, GMT) à l’aéroport de Maya-Maya de Brazzaville, n’a pas arrangé les choses pour le porte parole du gouvernement. Il faut préciser d’ailleurs, que le programme du séjour du président guinéen au Congo n’a pas été livré à la presse. Selon nos informations cependant, le voyage du Président Alpha Conde devrait le conduire également à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale. Ce, au moment où le sud de la Guinée est en proie à la crise la plus meurtrière de ces dix dernières années.
Nous y reviendrons
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