Drame de Womey : quand l’opposition « républicaine » perd sa langue et son humanisme

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Des jours après le drame de Womey, l'attitude de l'opposition guinéenne, si prompte à tancer la commission électorale nationale indépendante (CENI) ou le gouvernement Said Fofana, a surpris plus d'un observateur. C'est le silence de cimetière, dit-on. Aucune déclaration commune même de condamnation pour l'instant.
 
 
On la sait experte en rédaction des courriers, tantôt adressés à la communauté internationale, tantôt au président de l'Assemblée nationale, tantôt au ministre Alhassane Condé de l'administration ou à son homologue de la justice, Cheick Sacko, tantôt enfin au Premier ministre Mohamed Saïd Fofana. 
 
 
Par-ci, elle dénonce les agissements de la commission électorale. Par-là, elle réclame l'ouverture d'un cadre de concertation. Aujourd'hui, elle annonce l'organisation d'une manifestation de protestation ou son retrait provisoire à l'Assemblée nationale. Demain, elle tient à témoin la communauté internationale. 
 
 
Dans l'un ou l'autre cas, les réclamations de l'opposition guinéenne sont plus électoralistes que liées aux droits de l'homme, aux scandales du régime ou au quotidien des populations, disent certains observateurs avertis. 
 
 
Pour preuve, des ministres de la république ont été cités dans des scandales, des devises ont été interceptées à Dakar. En réponse, l'opposition a promis l'ouverture d'une enquête parlementaire. Depuis, aucune action concrète pour l'instant. 
 
 
Et le dernier cas, ce sont les tueries de Womey. Une tragédie qui a choqué plus d'un. Le gouvernement Condé n'a pas décrété une journée de deuil national, certes, mais l'opposition guinéenne, elle aussi, est restée silencieuse.
 
 
Pourtant, comme le gouvernement Condé, les trois associations de presse et l'Union européenne, l'opposition guinéenne se serait passée des interviews individuelles, qui n'engagent que leur auteur, pour produire une déclaration commune. 
 
 
Question : l'opposition guinéenne qui se veut républicaine comme elle voudrait qu'on l'appelle, a-t-elle perdu sa langue et son humanisme ? Elle, qui a débarqué en masse en 2013 à Gueckédou pour soutenir ses militants réprimés par le préfet Boukary Keita, oublierait-elle Womey pourtant pas si loin ?
 
 
Avec Guineenews, partenaire de Gbassikolo.com
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