Guerre sauvage contre la Guinée de Sékou Touré

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GBKTout au long de son régime (1958-1984) le Président Sékou Touré a suscité beaucoup d'hostilités. Pas seulement en France mais dans presque toutes les chancelleries occidentales. De nombreux services secrets (le SDECE, la CIA, le BND…) n'ont pas ménagé leurs efforts pour se débarrasser de lui. Mais le père fondateur de la nation guinéenne leur a échappé en mourant de mort naturelle, il est d'ailleurs le seul à le réussir jusqu'ici.

{jcomments on}Pendant 26 années le Président Sékou Touré a vécu sous le complot permanent dont durant des décennies après son rappel à Dieu, des écrivains haineux, et certains journalistes mal informés tenteront de contester par des contre-vérités sur sa personne et sur son œuvre. Et si la véracité de ces complots n'est plus discutée de nos jours, en tout cas par les esprits avertis et par les hommes pétris de culture et de vérité, c'est d'abord grâce au courage de certains compagnons de l'homme qui n'ont ménagé aucun effort quant au combat acharné pour le rétablissement de la vérité historique. C'est le lieu de rendre hommage au Professeur Sidiki Kobélé Keita, au doyen infatigable Aly Bocar Cissé, Mr Maïga et tant d'autres….Mais aussi et surtout, il faut le reconnaître, grâce à des ouvrages publiés par certains principaux commanditaires de ces complots et leurs témoins,  témoignant de leurs forfaitures contre la Guinée à cette époque.

Des acteurs comme l'inamovible super puissant monsieur Afrique J. Foccart, le corsaire P. Mesmer ou Ives Guéna (le cerveau de l'opération Fouta Djallon de 1959 c'est à dire quelques mois seulement après l'indépendance) ont publié leurs mémoires, des témoignages écrits retraçant presque tous les récits d'actes ignobles dont ils furent auteurs et acteurs à l'endroit du paisible peuple de Guinée. Ces secrets auraient pu se perdre, être enterrés dans leurs mémoires et disparaître avec eux. Et ainsi les mensonges des haineux endurcis seraient devenus une vérité universelle sauf que parfois le destin nous joue des tours, la volonté de Dieu nous échappe. A titre illustratif, je vous renvoie à l'ouvrage «seule la vérité blesse » paru chez Plon en 1987, d'André Giresse. Cet ancien Président de la cour d'assises de Paris retrace à propos de la réaction de Diallo Telly face aux résultats du référendum gaulliste en 1958. Giresse raconte : « J'entends encore Diallo Telly, ancien élève de l'École nationale de la France d'outre-mer comme moi, désemparé en apprenant que la Guinée se prononçait contre la France, en septembre 1958. « Qu'est-ce que je vais devenir ? » Sanglotait-il sur le pont de la Concorde. "Je suis tout de même français à part entière !". Ce passage est une preuve éloquente de la position de ce grand intellectuel face à l'indépendance de son pays et à la libération de son peuple. Et, du moment où il accepte de venir servir auprès de ses compatriotes, faut-il croire à sa sincérité? Libre à vous !

Aussi des journalistes et conseillers politiques comme Jean Lacouture, Roger Faligot, Patrick Pesnot,…, ont fourni des documents officiels concernant des témoignages dignes de foi sur ce qu'ils ont vu et entendu pendant l'exercice de leurs fonctions. Ainsi dans son ouvrage" les secrets de l'espionnage français de 1970 à nos jours" paru aux éditions Lattès en 1995, Pascal Krop déclare" en 1969, 1970 et 1974, la CIA ET LE BND allemand lanceront encore plusieurs opérations armées.  Toutes ces manœuvres échoueront lamentablement.

•        En 1969, il s'agit du fameux complot Kaman-Fodeba dont certains pseudo-écrivains continuent toujours de nier.

•        celle de 1970 s'appelait Opération "Mar Verde", il s'agit de la célèbre agression impérialo-portugaise, qui se trouve détaillée par plusieurs auteurs portugais dont les recherches, fondées sur les archives portugaises ne souffrent d'aucune contestation. A titre illustratif je vous renvoie à, Antonio Luis Marinho (Operação Mar Verde – um documento para a história. Lisbon: Temas e Debates, 2006. 8°. ISBN 972-759-817-X), et MANUEL CARLOS DE FEREIRE…. Ce sont des ouvrages qui expliquent cette opération depuis l'initiative jusqu'à la fin avec des photos des conjurés, des cadres du FLNG (Siradiou Diallo, Tidjan Diallo, SISSOKO…) avec des imagess authentiques. 

•        celle de 1974 s'appelait "opération Saphir" dont la deuxième tentative, selon Pierre Mesmer fut abandonnée par Valérie Giscard D'Estaing dès son arrivée à l'Elysée.

Donc, démontrer l'existence des complots ne constitue plus notre préoccupation première, tous les esprits avertis sont unanimes que la Guinée a subit et subit encore les conséquences de son choix historique du 28 septembre 1958 dont nous sommes fiers en tant que bons guinéens. Le Club Ahmed Sékou Touré – France continuera bien évidemment ses publications pour éclairer l'opinion nationale et internationale sur tous les évènements survenus sous la première République. Mais désormais, notre recherche s'appesantira plus sur l'implication ou non de tous ceux qui ont été condamnés, ou exécutés, en tout cas tous ceux qui furent cités à comparaître dans ces différents actes de destabilisation. Et cela, dans le but de tirer l'équivoque sur les supputations des uns et des autres quant à la distinction des vrais innocents par rapport aux victimes imaginaires. Oui ! Des victimes, Il y en a eu, nous le reconnaissons, nous ne sommes pas des négationnistes. Nous reconnaissons que certaines personnes qui ne devraient pas mourir, y ont périt. D’autres innocents, pour des raisons moins évidentes ont séjourné au camp Boiro et en sont sortis profondément affectés. Ce fut dommage! Mais ce fut la conséquence de la guerre lancée contre la Guinée de Sékou Touré. Une guerre sauvage qui a fait des pertes énormes sur le plan politique, économique et social, faisant par exemple 360 morts lors de l’agression portugaise du 22 novembre 1970, sans parler des dégâts matériels importants.

Il est évident que la France n'a laissé aucun autre choix à la Guinée à part la défense de sa patrie puisque c'est seulement quelques mois après notre indépendance, que le premier complot fut perpétré contre la jeune République. Il est aussi clair que La Guinée n'a pas voulut de cette guerre, Sékou Touré n'a pas voulut de cette guerre, elle le lui a été imposée par les réseaux Foccart, le SDECE,… et leurs complices revanchards qui souhaitaient le retour de notre pays dans le giron français. L’homme du 28 septembre n'a eu d'autre choix que de défendre et sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation. Quoi de plus normal? Et, les victimes innocentes de cet imbroglio doivent être réhabilitées, tout comme les victimes des événements de 1985, 1991, 2006, 2007, 2009, de Nzérékoré en 2013…Donc l’Etat doit réhabiliter ses victimes car ce fut des crimes commis au nom de l’Etat ou au nom de la raison d’Etat. Donc, nous pensons que c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités face à cette question. Cependant nos compatriotes qui sont morts pour avoir en toute conscience, choisi le camp ennemi contre l’intérêt national méritent-ils d’être réhabilités? Sont-ils réellement des victimes de la République ou bien tout simplement des barbouzes ou collabos contre la nation ? Au regard de quel principe juridique, ces derniers pourront se porter partie civile? Quel autre jugement méritaient-ils?

Chers compatriotes, au nom de l'ensemble des membres du Club, j’adresse mes vœux de joyeux anniversaire à l’armée guinéenne, armée de libération des pays africains, armée républicaine et panafricaniste. Que la refonte entamée en 2010 lui redonne toute sa vigueur d’antan et même plus. 

Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéens!

 

Paris le 01 novembre 2013

 

Kémoko Camara           

Président du Club Ahmed Sékou Touré – France

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