Des bennes pleines à craquer, des ordures étalées ici et là sur les trottoirs, c’est le résultat de trois jours de grève des éboueurs à Conakry. Ces derniers ont finalement décidé de reprendre le travail, ce mercredi 10 novembre 2021, en attendant une rencontre avec la gouverneure prévue ce jeudi. Si les négociations n’aboutissent pas, le mouvement risque bien de se poursuivre.
Entretemps, il va falloir nettoyer les rues, multiplier les ramassages pour tenter de rattraper le retard accumulé. Une situation qui rappelle de très mauvais souvenirs aux habitants.
Mauvaise humeur
Assaïta Sherifa tient sur ses genoux sa petite-fille. Elle est de mauvaise humeur comme sa grand-mère, vendeuse de rue, obligée de travailler à 10 mètres de ce qui ressemble de plus en plus à une petite décharge improvisée sur un bout de trottoir : « Pour nous qui passons toute la journée ici, ça nous fatigue ! »
Un peu plus loin, il y a Rokya Traoré, la quarantaine : « Nous, on a notre restaurant à côté. Les clients se plaignent ici. Il ne faut pas s’asseoir sur la terrasse. Franchement, ils n’ont qu’à faire quelque chose pour nous aider. Le gouvernement n’a qu’à voir cela, parce que le tas d’ordures commence vraiment à agacer les gens, ça commence à prendre de l’ampleur. »
Retour en arrière ?
Rokya Traoré dénonce un retour en arrière, alors que le ramassage des déchets s’était amélioré ces dernières années à Conakry. Aminata Camara, 23 ans, est plus conciliante avec les grévistes : « Ils courent de grands risques à travailler ici. Leur santé déjà est très en danger d’ailleurs. Mais, il faudrait qu’ils trouvent une solution le plus vite possible, parce qu’ils sont en grève et tout le monde en souffre. »
C’est le deuxième débrayage pour la branche assainissement du groupe turc Albayrak en quelques mois. Les employés réclament de meilleurs salaires et la désignation de délégués syndicaux. Ils menacent de poursuivre leur mouvement si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Avec Rfi