Concessions à coups de milliards en Guinée: Quel rôle exact joue Tony Blair?

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GBK Une redistribution générale des actifs miniers est en cours en Guinée. Plusieurs grands groupes, comme BHP Billiton, se désengagent du pays, tandis que de nouveaux acteurs arrivent, notamment de Chine, ce pays étant le premier consommateur de fer. Le président Alpha Condé s'est rendu à Pékin. Il a également reçu le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, accompagné des dirigeants de Rusal, numéro un mondial de l'aluminium (la Guinée détient la moitié des réserves de bauxite mondiale).

{jcomments on} Le groupe Bolloré a récupéré la concession du port et la réalisation de la ligne de chemin de fer Kankan-Conakry, retirée à BSGR et au brésilien Vale. Autant d'accords diplomatico-économiques.

Quel est le rôle exact de Tony Blair dans cette valse des concessions qui se jouent à coups de milliards ? L'ex-premier ministre britannique multiplie depuis 2010 les voyages dans ce petit pays d'Afrique. Il jure de son désintéressement. Mais Mubadala Development Company, un fonds souverain d'Abou Dhabi, a signé un accord de collaboration avec la Guinée en novembre 2011 et racheté plusieurs actifs dans ce pays. Or Mubadala a pour conseiller rémunéré Tony Blair.

Selon la presse britannique, Tony Blair est impliqué dans de nombreux deals miniers dans le monde, et il n'est pas toujours simple de dessiner dans ses activités la frontière entre philanthropie et business. Son ami George Soros jure, lui aussi, agir sans contrepartie. "Je n'ai aucun intérêt économique dans l'industrie minière de Guinée", a-t-il affirmé au Financial Times en novembre 2012. Le Monde a contacté la fondation de George Soros, Open Society, et celle de Tony Blair, Africa Governance Initiative, sans avoir de réponse.

Alors que des élections législatives doivent avoir lieu le 28 septembre, l'opposition guinéenne accuse, elle, le président Alpha Condé d'entretenir des relations privilégiées avec des hommes d'affaires sud-africains. En 2012, a été éventée la signature secrète d'une convention de crédit signée en avril 2011. Elle lie l'Etat guinéen à une société basée aux îles Vierges, Palladino, qui est la propriété d'un homme d'affaires sud-africain, Walter Hennig. Selon cet accord, dont Le Monde a obtenu copie, en échange d'un prêt de 25 millions de dollars, l'Etat apportait en garantie une participation de 30 % dans la Soguipami, la société qui centralise les participations de l'Etat dans les mines.

Le prêt, qui ne figurait pas dans le budget national, a été remboursé, et la clause est donc caduque, affirme le gouvernement. Les Guinéens s'interrogent aussi sur le rôle, aux côtés d'Alpha Condé, de son fils Mohamed, conseiller du président omniprésent dans les tractations minières.

 

Le MONDE.fr

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