Menaces de coup d’Etat en Guinée:  » L’UFDG ne se reproche de rien en la matière », selon Cellou Dalein Diallo

0 0 votes
Évaluation de l'article

GBK Accusé de complot, Cellou Dalein a déclaré que n'être "dans aucune entreprise de déstabilisation du pouvoir en place".  C'était lors d'un entretien qu'il a accordé à nos confrères de Guineenews. Lisez!

{jcomments on}

Le gouvernement guinéen accuse nommément votre parti, l'UFDG, de fomenter un coup d’État. Mais quand passerez-vous à l'action ? 

 
Cellou Dalein Diallo : Je n’ai pas encore un commentaire à faire dans la mesure où je n’ai pas eu la possibilité d’écouter la déclaration du ministre de la République. J’ai appris seulement qu’un ministre a cité nommément l’Ufdg comme étant à l’origine de ce coup d’État. Je ne me reproche de rien. L’Ufdg est un parti républicain qui se bat par des moyens légaux à travers l’organisation des marches pacifiques après avoir prévenu les autorités communales. Je ne suis dans aucune entreprise de déstabilisation du pouvoir en place. 
 
Alors, pourquoi le gouvernement a-t-il nommément cité l'UFDG ? 
 
Je me demande si le pouvoir ne veut pas prévenir les manifestations que l’opposition pourrait organiser au cas où il organiserait un hold-up électoral. Parce que cela pourrait être aussi une campagne d’intimidation des militants de l’opposition et ceux de l’UFDG en particulier. J'ignore sur quelle base on accuse l’Ufdg de vouloir déstabiliser le régime par un coup d’État. Nous sommes tout le temps en train de protester contre les violations des droits de l’homme, contre l’absence de dialogue. C’est parce que nous sommes républicains. Nous maintenons notre position, et nous n’avons rien à nous reprocher.
 
Je ne souhaite pas commenter suffisamment, j’attends de prendre connaissance de la déclaration du ministre accusant l’UFDG parce que jusqu’à présent j’avais appris que c’est un journal, je ne veux pas réagir à un journal. Mais à partir du moment où un ministre de la République accuse nommément le parti dont je suis le président je dois m’expliquer devant le peuple de Guinée. Lorsque j’aurais pris connaissance des déclarations précises des membres du gouvernement, je ferais une déclaration. Et peut-être, une conférence de presse. 
 
Quel intérêt le gouvernement a-t-il à annoncer un coup d’État ?
 
Je suis persuadé que le gouvernement est en train de préparer une mascarade électorale. Donc, il veut prévenir les manifestations contre les résultats qui pourraient être annoncés à l’issue de cette mascarade. Il prévient les manifestants pour les intimider en les accusant de vouloir déstabiliser le pouvoir et situer ces manifestations dans le cadre justement du complot dont ils sont en train de parler. La Guinée a une riche histoire. Nous sommes habitués à ces genres de complot. Chaque fois qu’un régime, nos précédents gouvernants dans le passé lointain avaient des problèmes, il inventait un complot et indexait des adversaires gênants, qu’il a souvent arrêté  et tué dans des conditions atroces. Et comme Alpha Condé a dit qu’il prenait la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée, on peut penser que tout peut nous arriver, nous les guinéens. Mais l’UFDG ne se laissera pas faire. L’UFDG ne se reproche de rien en la matière. Nous continuerons notre combat pour l’instauration de la démocratie en utilisant les moyens légaux. Et s’il y a fraude massive, naturellement, les militants de l’UFDG ne manqueront pas de protester. 
 
 
Guinéenews : Pourtant, le ministre de la sécurité soutient que c’est l’aile dure de l’UFDG qui est basée à l’étranger qui tirerait les ficelles ?

Je parle au nom de l’UFDG, je suis le président du parti. Lorsque l’UFDG est accusé, je dois réagir. L’UFDG ne se reproche de rien. En tant que parti politique, l’UFDG n’est jamais entré dans une conspiration, dans une lutte contre le pouvoir en place par la force. Je l’affirme et le démens. Je mets quiconque au défi d’apporter la preuve d’une participation de l’UFDG à une déstabilisation du pays, à moins qu’on dise que les manifestations pacifiques, les dénonciations auxquelles on se livre dans l’exercice correct de nos droits constituent des manœuvres de déstabilisation du pays.

 
Si je comprends bien, voulez-vous dire que votre parti n’est pas prêt à cautionner toute mascarade électorale le 28 septembre prochain ?
 
Pas du tout encore ! Je pense que cette période, si on l’a choisi, si le gouvernement a attendu à la veille des élections législatives pour accuser l’UFDG de vouloir organiser un coup d’État, c’est sans doute parce qu’on s’attend à ce que l’UFDG, qui est le principal parti d’opposition, qui est un grand parti en Guinée, qui actuellement, c’est visible, est particulièrement visé par le dispositif mis en place par le gouvernement, on s’attend à ce que ce parti réagisse contre la manipulation des résultats. Et si c’est le cas, ce n’est pas parce que cette campagne a été déclenchée, que les militants de l’UFDG ne se lèveront pas pour protester. Que ce soit clair une fois pour toute.

votre parti a été nommément cité, que comptez-vous ces jours- ci ?

 
A ce stade, je suis à l’intérieur du pays (Kamsar). Je termine ma campagne (ce) jeudi. A mon retour à Conakry, je prendrais connaissance du document, le conseil politique va se retrouver, et on va avoir une réaction officielle du parti.

 
cette accusation du pouvoir serait-elle liée à la menace du président Alpha Condé qui avait promis la disparition de l'opposition dans six mois ? 
(…)
Pour nous, on ne voit pas comment il peut annoncer la mort de l’opposition sans en prendre des dispositions pour éteindre cette opposition. Et comment le ferait-il ? C’est de disqualifier les leaders en leur attribuant des responsabilités dans le détournement des biens publics. C’est l’État, car l’État est très fort ; en les dénonçant comme des comploteurs. C’est le cas maintenant parce qu’il vient de dire que l’UFDG est entrain de travailler pour la déstabilisation de son régime ou alors, ce sont les assassinats politiques. Quand on peut flinguer l’un d’entre nous, et on va dire qu’on recherche, ce sont des bandits, on mènera l’enquête et on peut même nous organiser des obsèques nationales. Mais après tout, on ne trouvera jamais le coupable. Ça peut arriver, puisqu’on a vu dans d’autres pays.
 
Pourquoi le gouvernement annonce-t-il un coup d’État à la veille des élections ?
 
Cellou Dalein Diallo : Je pense que l’annonce de complot à la veille des élections législatives, c’est vraiment suspect. Qu’un journal en parle, je peux comprendre, mais que les ministres de la République fassent une conférence de presse pour annoncer un coup d’État qui se prépare de la part d’un parti politique, je pense qu’ils ont peur soit, d’annoncer les résultats qu’ils ont envie d’annoncer, soit ils ont peur de perdre ces élections. Ils ont le choix. Si elles sont transparentes c’est sûr que le pouvoir va les perdre. Si elles ne sont pas transparentes l’opposition va réagir, et pour prévenir cette réaction on tient à intimider les gens, aussi ça peut être cela.
 
Lire l'intégralité de l'interview sur Guineenews…, partenaire de Gbassikolo.com
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments