À la veille de son anniversaire, le Président Antonio Souaré et sa famille ont été désagréablement surpris de la descente à sa résidence de Lambanyi d’un contingent de gendarmes armés à bord de plusieurs pick-up alignés sur le long du couloir qui mène devant son portail.
Face à cette situation pour le moins incompréhensible, un jour non ouvré, à une heure si avancée de la soirée et en pleine période du mois Saint de Ramadan, le Président Antonio n’a eu droit qu’à des explications très approximatives dont le point central est, selon le chef du commando, de vérifier la présence des gardes gendarmes et armes chez des particuliers qui n’auraient pas droit à ce service de protection domiciliaire .
À supposer que ce motif soit pris en compte, on est en droit de se demander sur l’urgence il y a de procéder à cette méthode musclée nuitamment rien que pour rechercher des gendarmes qui se seraient dévolus au gardiennage de particuliers.
Si l’État estime que les agents de sécurité n’ont pas le droit d’assurer le service des civils non officiels, il a tout le loisir et tout le pouvoir, sans le moindre bruit, de battre le rappel de ses troupes. D’autant qu’aucun civil, fût-il puissant ou fortuné, n’a les moyens de s’affecter soi-même des éléments des forces de défense et de sécurité. À ce titre, la signification de la fin de mission devrait être indiquée dans la même forme que celle qui a présidé à l’affectation.
Ces pratiques et agissements condamnables, dans une Guinée déjà très exposée sur la scène internationale, enfoncent davantage l’image du pays.
Le Président de la République, garant de la sécurité des Guinéens, des libertés publiques et individuelles, est plus que jamais interpellé par rapport à ceux qui ne cessent de mettre en mal l’état de droit pour lequel il a fondé sa réputation.
Abdoulaye Condé