1er novembre 1958 – 1er novembre 2013 : Célébration de l’an 55 de l’armée guinéenne (par Bangaly Conde – Malbanga)

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GBK 1er novembre 1958 – 1er novembre 2013, cinquante-cinq années d’existence d’une armée d’élite et de métier, qui avait fait preuve de patriotisme en protégeant le peuple, en défendant l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la Guinée et en participant aux mouvements de libération du continent africain.

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« Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage… ». L’auteur de cette phrase a voulu une Guinée indépendante, souveraine et prospère. Grâce au Président Ahmed Sékou Touré et ses compagnons, le mouvement pendulaire de l’histoire de la Guinée s’est accéléré le 28 septembre 1958, quand le peuple a dit NON à la proposition française.

Ainsi par la voix de celui qui a été le principal artisan de la lutte anticoloniale, le syndicaliste Ahmed Sékou Touré, le peuple à l’unanimité, a dit oui pour une indépendance totale.

 Frustré par ce coup de massue, le colonisateur emportera ce qui pouvait l’être, détruira le reste et laissera derrière lui, un pays jeune, pauvre et délabré.

Depuis cette date historique, la Guinée a été confrontée à toutes sortes de difficultés et de représailles de l’ancien maître qui voulait non seulement, décourager ces braves fils de la Guinée qui se sont battus pour l’indépendance, mais aussi dissuader les autres pays africains qui voulaient emboiter le pas à la Guinée.

 Mais c’était sans compter la détermination des artisans de l’indépendance guinéenne qui ont transcendé toutes les difficultés économiques et financières pour proclamer la République de Guinée le 2 octobre 1958 sous la conduite de Sékou Touré, le premier Président du jeune Etat souverain.

Très tôt, les architectes de l’indépendance ont compris que sans armée nationale il n’y aura ni souveraineté ni sécurité et ni intangibilité des frontières du premier Etat indépendant de l’Afrique francophone.

C’est pourquoi, un mois après l’accession de la Guinée à l’indépendance, le Président Ahmed Sékou Touré annoncera la création de l’armée nationale guinéenne le 1er novembre 1958, pour la défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale, ainsi que la sauvegarde des intérêts supérieurs de la République et du peuple de Guinée dont elle est l’émanation.

Le choix de nos anciens combattants pour une armée nationale après la proclamation de l’indépendance 2 octobre 1958 est l’expression achevée du patriotisme et du nationalisme des premiers soldats. Ces vaillants dignes fils d’alors avaient fait du respect des ordres de l’obéissance aveugle un sacerdoce.

Après sa création, l’armée s’illustrera dans le maintien de la légalité constitutionnelle et s’impliquera dans le secteur de la vie socioéconomique. Elle s’organisera pour affirmer sa vocation nationale et africaine, notamment dans la défense de l’intégrité territoriale et la décolonisation totale du continent noir.

Dès 1960, l’armée nationale s’est déployée en Afrique, répondant non seulement à l’appel des peuples en lutte pour l’indépendance mais aussi au panafricanisme d’Ahmed Sékou Touré qui a déclaré que « la Guinée ne sera jamais libre tant qu’une partie de l’Afrique sera sous domination coloniale ».

D’abord au Congo sous le drapeau des Nations unies. Dans la même décennie, elle ira exprimer la volonté africaine de libération des peuples en Angola, en Guinée Bissau et au Cap-Vert. Ensuite elle participera au rétablissement de la paix au Liberia et en Sierra Leone au sein de l’ECOMOG.

L’engagement à défendre la patrie s’est démontré lors de l’agression du 22 novembre 1970. Ce jour, c’est avec bravoure que les forces armées guinéennes ont défendu la souveraineté nationale en infligeant une cuisante défaite aux mercenaires guinéens et étrangers à la solde des portugais qui étaient venus agresser notre chère patrie.

A cette vocation de facilitateur, de défenseur de la patrie, s’ajoute une autre dimension qui particularise l’armée guinéenne, celle qui a permis de mettre la fleur au canon pour s’investir dans les programmes nationaux de développement. Nous retenons encore l’image des soldats dans les champs de riz, dans les Fermes Agro-pastorales (FAPA) et dans la construction des routes et des pistes ainsi que des ouvrages de franchissements à travers les génies militaires sous la première République.

Aussi, ce sont nos soldats qui s’installeront aux commandes des aéronefs de la jeune compagnie « Air Guinée » pour sillonner l’Afrique et le monde entier, et même initier certains militaires des pays de la sous-région.

Le 26 mars 1984, le père de l’indépendance décède aux Etats-Unis sans successeur désigné. Le peuple observe le deuil national. Les tractations de la succession ont commencé sur fond de règlement de compte et de condescendance.

Ainsi pour éviter à la Guinée les évènements que préparaient les péripéties de cette guerre de succession anarchique, le 3 avril 1984, la grande muette renversera le 1er régime et un Comité Militaire de Redressement National (CMRN) prendra le pouvoir, sans effusion de sang, sous la direction du colonel Lansana Conté.

Désormais ce sont les militants en uniforme qui gèreront la chose publique. Depuis lors, ils commenceront à prendre goût du pouvoir politique et commenceront à en abuser et en utiliseront pour s’enrichir.

Conséquences : en 1985, 60 officiers malinkés seront exécutés après le « coup d’Etat » (?) manqué de Diarra Traoré.

Les 2 et 3 février 1996, une grande mutinerie au sein de l’armée sera déclenchée. Le Général sera arrêté et relâché plus tard par les mutins. En réaction à cette humiliation, Lansana Conté procèdera à une vague d’arrestation dans les différentes casernes de la capitale. Certains seront exécutés et d’autres seront déshabillés avant d’être jetés en prison. Ce fut la dernière cure dans l’armée.

Désormais, le Général de brigade gardera un œil vigilant sur ses camarades et, pour être à l’abri de toute surprise, conservera le portefeuille de la défense.

En 2000, grâce à la détermination et au courage de nos soldats, les rebelles qui ont franchi nos frontières, du côté de Guéckédou, seront écrasés et boutés hors de nos frontières.

A la tête du pays depuis 25 ans, le Général Lansana conté tirera sa révérence et la junte militaire prendra le pouvoir le 23 décembre 2008, sous la houlette du Capitaine Moussa Dadis Camara. Les nouveaux maitres de Conakry engageront une grande réforme de l’armée, reconstruiront les casernes militaires, équiperont l’armée et procèderont à la formation des jeunes militaires.

Le 3 décembre 2009, le mouvement pendulaire de l’histoire guinéenne s’accélère. Le Capitaine Moussa Dadis Camara reçoit une balle dans la tête, de son aide de camp Toumba Diakité. Le Président du CNDD est évacué sur Rabat. Le général Sékouba Konaté, ministre de la défense d’alors qui était en visite au Liban rentrera précipitamment à Conakry.

Il prendra la tête de la transition et engagera une vaste réforme de l’armée avec l’appui des Nations-Unies avant d’organiser les élections libres et démocratiques en juin 2010 et le second tour le 7 Novembre 2010. Les militaires retourneront dans les casernes. Les armements lourds seront transférés dans les camps militaires de l’intérieur du pays.

Aujourd’hui, sous la 3ème république, l’armée guinéenne est en passe de devenir une armée républicaine. Le professeur Alpha Condé continuera la reforme engagée par son prédécesseur, augmentera le salaire des militaires et améliorera leurs conditions de vie dans les casernes.

L’armée commence à redevenir une armée de métier qui participe au développement économique et social du pays et marque davantage sa présence dans les contingents militaires des Nations Unies, de l’Union Africaine ou de la CEDEAO. La dernière en date est la participation de l’armée guinéenne au nord du Mali. Surtout la récente décision du Président de la République de déployer  850 militaires aux cotés des Maliens pour achever la lutte contre les Djihadistes qui continuent de semer la terreur par des attentats suicides.

Ce 55ème anniversaire est une occasion pour nos militaires de continuer à se réorganiser pour réaffirmer leur vocation nationale d’antan. La défense de notre souveraineté, la protection des intérêts de l’Etat et du peuple.

En dépit de tout ce qui précède, nous ne cesserons jamais de saluer la mémoire de nos braves soldats qui sont tombés sur les champs d’honneur et de faire confiance à la nouvelle génération de soldats mieux formés et plus disciplinés prêts à accompagner le Professeur Alpha Condé dans son combat pour le développement économique et social et l’instauration d’une vraie démocratie en Guinée.

 

 Bangaly Condé "Malbanga"

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