GBK Un mal ronge la Guinée depuis toujours. On le désigne par un mot peu courant, la procrastination qui signifie la tendance à remettre au lendemain ce qui est à faire. En même temps , domine dans le discours politique officiel comme une réalité à portée de mains une anticipation du futur. Ainsi l'émergence économique dont on est encore très éloigné,est un thème récurrent des discours présidentiels.
{jcomments on} Dans l'atmosphère d'incertitudes qu'entretient ce schéma d'évolution, maints citoyens ont fini par ne plus croire en rien: qu'est-ce qu'est l'Etat?… C'est une fiction dans la tête des politiciens qu'il sert. La morale civique?… Peuh!…Regardez la croissance galopante de la criminalité, les meurtres fréquents à Conakry et les tirs à bout portant par des forces de l'ordre sur des militants du principal parti politique d'Opposition, l'UFDG , on parle de 54 morts depuis 2011. Au vu de cette situation, on n'a pas l'impression que le pouvoir d'Alpha Condé ait pris pleinement conscience qu'il est assis sur une situation inique. On l'a assez écrit, le Président voyage à travers le monde comme quelqu'un qui avait toujours rêvé de voyages et qui n'en avait encore pas eu l'occasion. En somme, c'est comme si les délices du pouvoir l'emportaient sur les devoirs à l'intérieur du pays .
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un parti naît toujours en lieu déterminé du territoire sans pour autant se cantonner dans l'habillage régionaliste ou ethnocentriste;
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l'envergure d'homme d'Etat de son Président peut lui permettre une irradiation du territoire national lui permettant petit à petit d'échapper à l'enfermement supposé ethnique;
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Des leaders politiques et non des moindres ont, dans leurs courses au pouvoir renforcé la coloration ethnique du pouvoir . Alpha Condé au pouvoir a ouvertement pratiqué cette voie. On ne peut donc pas honnêtement chargé le seul leader de l'UFDG d'être le champion de “l'ethnicisation” de parti politique. Ce qu'on lui reproche aussi sans le dire ouvertement c'est la trop faible volatilité de ses électeurs en Moyenne-Guinée.
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Si je souhaite qu'on renforce l'UFDG , c'est pour qu'elle joue le rôle de moteur d'une Opposition guinéenne, rempart à toute dérive autocratique du pouvoir en place. A ceux qui veulent la diviser par des querelles intestines , ils doivent savoir qu'ils travaillent pour le pouvoir en place. Un nouveau venu à la tête de l'UFDG sera loin d'avoir l'expérience de Cellou Dalein, quelles que soient par ailleurs ses qualités personnelles et ses bonnes intentions.Il sera balayé comme fétu de paille avant qu'il ne s'en aperçoive.