Qui a sauvé les leaders politiques du massacres du 28 sept.? la part de verité de Mouctar Diallo

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Alors que le debat anfle sur le rôle joué par des présumés « auteurs des massacres »  dans l’evacuation des leaders politiques lors des massacre du 28 septembre 2009 au stad du même nom, Mouctar Diallo, depuis Washinton, a livré ce mercredi 2 novembre 2022 son témoignage sur ces événements tragiques dont le procès est en cours. Lisez plutôt ce témoignage qu’il vient de nous envoyer depuis la capitale des Etatrs.Unis d’Amerique….

Mon objectif, à travers ce récit, est de contribuer à la manifestation de la vérité en rapportant de façon brève et simple ce que j’ai vu tout en souhaitant que les victimes soient rétablies dans leurs droits et qu’il n’y ait plus jamais ça en Guinée. Je salue les efforts fournis par les autorités guinéennes pour la tenue de ce procès.

Pour éviter toute déformation de mes propos, je publie ce témoignage sur ma page Facebook officielle et dans la presse en ligne. Ce témoignage m’engage totalement car il ne peut être altéré par qui que ce soit.

Je confirme que des atrocités ont été effectivement commises le 28 septembre 2009 par des hommes armés venus par surprise au stade du 28-Septembre où étaient réunis des milliers de manifestants pacifiques. En tant que victime et témoin de ces douloureux événements, je peux me prononcer sur les cas de trois officiers inculpés : le Colonel Moussa Tiegboro Camara, le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et le Capitaine Marcel Guilavogui.

En effet, le matin du 28 septembre 2009, nous les leaders du Forum des Forces Vives de Guinée, quittions le domicile de feu Jean-Marie Doré (paix à son âme) à Donka, où nous étions tous réunis, pour aller à pied ensemble au stade du 28 septembre situé à Dixinn. En chemin, nous avons été stoppés par des policiers au niveau de la première porte de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Quelques minutes plus tard, le Colonel Tiegboro est arrivé. Il nous a demandé d’accepter de reporter notre meeting au lendemain ou à une date ultérieure, au stade de Nongo, en se disant prêt à assurer la sécurité de la manifestation.

Le reportage radio en direct de journalistes présents sur les lieux a alerté des manifestants qui se trouvaient sur l’esplanade du stade. Ils sont venus vers nous pour nous soutenir. Cela m’a permis de forcer le passage. De nombreux jeunes m’ont soulevé jusque dans l’enceinte du stade. Peu après, les autres leaders m’y ont rejoint.

Une fois les différents discours prononcés, nous nous apprêtions à mettre fin à la manifestation. C’est alors que des coups de feu nourris et des tirs de grenades lacrymogènes ont retenti, provoquant la panique et la débandade. Les gens ont fui dans tous les sens.

Quand le massacre a commencé, quelques leaders et leurs proches sont restés sur la tribune déserte. Nous avons aperçu un groupe d’hommes en uniforme armés. Un d’entre eux a crié « voici les bâtards » et ils sont venus vers nous en courant. Parmi eux se trouvait M. Toumba Diakité. Certains nous ont roués de coups. Monsieur Toumba nous a demandé de le suivre. Avec lui, nous sommes descendus de la tribune. Nous avons atteint la pelouse et pris la direction de la sortie du stade. Durant ce long et difficile trajet, nous avons été blessés par des coups de crosse, de botte et de poing de ces mêmes hommes en uniforme armés et d’autres qu’on a rencontrés sur le parcours. Monsieur Toumba dissuadait ceux qu’il voyait nous agresser. Entretemps, j’ai perdu de vue M. Cellou Dalein Diallo.

Tout au long du parcours, j’ai vu des manifestants, dont des femmes, en train d’être malmenés. J’ai aussi vu des gens couchés à même le sol, immobiles. M. Toumba nous a sortis du stade et embarqués dans sa voiture. Ensuite, il est reparti vers le stade.

Pendant ce temps, nous avons aperçu le Colonel Tiegboro transportant M. Jean-Marie Doré. Nous avons été surpris de voir M. Doré parce que nous l’avions laissé chez lui pour recevoir les chefs religieux.

Monsieur Marcel est venu nous trouver dans la voiture de M. Toumba, pendant l’absence de ce dernier. Il a frappé d’un coup de bâton au visage de M. Sidya Touré assis du côté de la portière. 

Je précise que nous étions quatre dans la voiture de M. Toumba : Messieurs Sidya Touré, un de ses proches, François Louncény Fall et moi-même Mouctar Diallo.

Quand M. Toumba est revenu, il a pris le volant et la direction de Kaloum. Il a tourné au pont du 8-Novembre et a garé à la clinique Ambroise Paré. Il nous a demandé de descendre pour bénéficier de soins. Le Capitaine Marcel qui nous suivait a surgi et a exigé de nous conduire au camp Alpha Yaya Diallo. Le Commandant Toumba et le Colonel Tiegboro, qui était venu lui aussi à la clinique, ont essayé en vain de sensibiliser le Capitaine Marcel. Il a sorti une grenade et menacé de la faire exploser si nous descendons du véhicule. Contrairement aux dires, aucun leader n’a pleuré.

Face au refus de M. Marcel de nous laisser descendre pour entrer dans la clinique, M. Toumba a repris le volant et, à toute vitesse, il nous a conduits à l’état-major de la gendarmerie nationale, où il nous a mis à la disposition des gendarmes qui y étaient.

Je ne peux pas affirmer que le Commandant Toumba Diakité est impliqué ou non dans les crimes commis le 28 septembre 2009, mais je ne l’ai pas vu agresser quelqu’un et il nous a sauvés.

Le soir, le Colonel Tiegboro nous a regroupés à la clinique Pasteur, située à Kaloum, pour nos traitements. Il s’agit de Messieurs Jean-Marie Doré, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lounceny Fall, Bah Oury et moi, Mouctar Diallo.

À aucun moment, je n’ai vu le Colonel Tiegboro agresser quelqu’un, il a plutôt cherché à calmer et à protéger les gens.

Je prie Dieu d’accueillir les victimes de ce massacre odieux dans Son Paradis.

Vive la Guinée réconciliée, paisible, fraternelle, démocratique et prospère !

Que Dieu bénisse la Guinée !

Washington, le 2 novembre 2022

Dr Mouctar Diallo

Président du parti politique NFD

Ancien ministre et ancien député.

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Shams Deen
Shams Deen
4 novembre 2022 04:30

Ce témoignage n’est pas nouveau ,il suffit juste d’avoir la bonne foi .

Le Pan-Africain
Le Pan-Africain
3 novembre 2022 21:01

« Peut-être les langues vont se commencer à se délier » On ne peut que l’esperer que jaillisse enfin la lumiere sur ce massacre qui fait honte a notre pays.

Gandhi
Gandhi
3 novembre 2022 20:09

« Des explications de Toumba, je comprends qu’ils savaient que quelque chose se tramait et je suspecte que Konaté et Alpha aussi suspectaient la même chose d’où leur absence à conakry lors des événements« .  Peut-être qu’on va finalement arriver à ce qui ne semble être qu’une surprise pour certains. Les avocats devaient rester cohérents en accusant Toumba, mais ils commencent à dire qu’il était l’instrument de Konaté. Ce sera peut-être la nouvelle défense de Dadis lorsque ce sera son tour de donner des explications. Pourquoi garder Pivi, ne poursuivre personne, y avait-il un deal ??? Sauf qu’aujourd’hui les choses ont changé,… Lire la suite

Gandhi
Gandhi
3 novembre 2022 20:03

« Marcel nie tout, c’est une très mauvaise défense, on ne peut pas nier un fait aussi clair que cette présence au stade« .

Quand les vraies victimes vont arriver, cela sera d’ailleurs d’autant plus difficile de dire qu’il n’était pas là.

Youssouf Bangoura
Youssouf Bangoura
3 novembre 2022 09:26

Donc contrairement à l’avocat de Marcel, maître Salifou Béavogui qui insiste à répéter à chaque phrase que Marcel n’était pas au stade car il était malade ce jour fatidique, ce dernier y était bel et bien présent . Il est regrettable qu’un avocat soumette son client dans la dénégation systématique au lieu de chercher des failles pour contre attaquer . Marcel nie tout, c’est une très mauvaise défense, on ne peut pas nier un fait aussi clair que cette présence au stade . Certes le rôle primordial d’un avocat est la défense de son client mais le pousser à nier… Lire la suite

Le Pan-Africain
Le Pan-Africain
3 novembre 2022 02:49

Vivement les témoignages des autres leaders politiques . Des explications de Toumba, je comprends qu’ils savaient que quelque chose se tramait et je suspecte que Konaté et Alpha aussi suspectaient la même chose d’où leur absence à conakry lors des événements. Encore une fois , ce sont les pauvres populations et surtout les jeunes Fulbe de l’axe , dont les leaders semblent avoir été manipulés , qui ont payé le prix fort . Sekouba, Thiégboro et consorts ont su récupérer la situation à leur avantage pour installer leur poulain qui n’a mené aucune poursuite judiciaire puisque ces militants n’y étaient… Lire la suite

Last edited 2 années plus tôt by Le Pan-Africain