Sauf changement de dernière minute, la presse proche de l’UFDG annonce la rencontre tant attendue entre Bah Oury et Cellou Dalein, pour le 15 juin prochain à Dakar.
Cette rencontre devait se faire depuis la mi-mai au même lieu. Mais Cellou Dalein qui n’a apparemment pas grand-chose à gagner dans la paix avec Bah Oury, s’était mis dans une tournée internationale qui l’a conduit jusqu’en Chine. Mais la pression des ‘‘sages’’ a fini par avoir raison de lui. Il discutera donc avec le fondateur et numéro 2 de l’UFDG. Contre son gré…
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Parce que l’ancien Premier ministre aura à faire le choix entre les desiderata de ses affidés –pour parler comme dans les rues de Conakry, ses Niarimakha (notamment Fodé Oussou et Ousmane Gaoual)-et Bah Oury dont l’inimitié avec ces derniers est réciproque.
En réalité, l’UFDG est miné par un problème de personnes. D’abord Cellou Dalein. Comparé à Bah Oury est un analphabète politique dont le seul mérite a été d’être le ‘‘candidat du Foutah’’ en 2010. Lui qui est une pièce importante du dispositif de gouvernance de Lansana Conté ne tient-il pas son aura de là ? Pour dire vrai, quiconque avait bénéficié de la bénédiction du Foutah en ce moment aurait été acteur de la success-story actuelle de Cellou dont le mérite a été d’être là au bon moment.
Bah Oury, politique jusque sous les ongles est conscient de ce fait. Et regrette un tout petit peu de ne pas être là au moment opportun. Ou plutôt d’avoir cédé la place quand il ne fallait pas. Une erreur de casting qui fait encore grincer les dents du fondateur du parti dont il est aujourd’hui exclu pour un temps par celui qu’il a reçu. Ces genres d’erreur ne pardonnent pas en politique. Bah Oury bien qu’animal politique, l’apprend à ses dépens. Par ailleurs, son attachement primaire à l’idée de fondateur d’un parti qui a aujourd’hui grandi et son esprit de suffisance dans la connaissance politique font de lui un problème face à Dalein et ses ouailles.
Qu’à cela ne tienne, il est aujourd’hui souhaitable que le principal parti d’opposition, au nom de la démocratie, retrouve son unité pour mener un combat républicain.
Le hic est que la médiation pour rendre effective cette unité est loin d’être républicaine. Elle, cette médiation, aurait dû être faite à l’intérieur du parti qui dispose des instances de règlement des conflits ; ou dans un cadre plus large au sein de l’internationale libérale dont est membre le parti, par exemple. Ou à tout autre niveau que celui ethnique et/ou communautaire.
C’est malheureusement cette option qui a été préférée par le principal parti d’opposition donneur de leçons à la carte, à la pelle.
Pour donc aider l’UFDG à retrouver son unité, la communauté Haali pular, normalement apolitique, a mis en branle toute son énergie. Avec elle, le petit berger* Djibo Leyti Ka, politicien sénégalais, leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), s’est aussi mis au service de sa…communauté. Ce socialiste convaincu, modelé dans le moule de Leopold Sedar Senghor, n’a de commun avec l’UFDG, parti libéral que l’appartenance à la même communauté que les leaders en conflit. L’ex président de l’Assemblée nationale du Mali, Ali Nouhoum Diallo est aussi parmi les médiateurs…
En un mot ou en mille, le vrai scandale dans la médiation entre Bah Oury et Cellou Dalein, ce n’est pas son internationalisation mais le fait qu’elle soit menée par une communauté au grand dam de la République.
*Djibo Leyti Ka est auteur de : Le petit berger au service de la République et de la Démocratie
Avec Guinee7, partenaire de Gbassikolo.com