Le capitalisme triomphant aura parait-il pour prochaine destination le continent Africain. Si pour la Thaïlande, la Corée du sud, Taiwan, les philippines, Singapour et surtout le Japon les mécanismes de la loi du marché sont bien huilés depuis des décennies, les cas du Viet Nam et de la Chine dénotent dans ce décor inédit…
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Les héritiers de l’empire communiste ont tellement appuyé l’accélérateur des reformes pour attirer les capitaux impérialistes jadis bannis, honnis et décriés que Chairman Mao et Oncle Ho Chi Min sont entrain de faire des pirouettes acrobatiques dans leurs tombes respectives.
En effet, de Guangzhou, en passant par Haiphong, Shenzhen, Keelung etc.……….tous les symboles du capitalisme revanchard ont pignon sur rue. Au vu des grandiloquents et inévitables néons qui vantent les performances de Volkswagen, Microsoft, Phillips, des unîtes industrielles, des infrastructures routières et ferroviaires, des attroupements devant les McDonald’s, Wendy’s, des magasins de gadgets électroniques, des sex shops, etc.…. il ya surement une ambiance festive et un air de Las Vegas qui se degagent de ces villes qui il ya à peine une vingtaine d’années étaient parait il essentiellement rurales. Cet étalage outrancier de biens de consommation semble cependant narguer une certaine classe de la population du fait de leur inaccessibilité pour la plupart d’entre eux. Toutefois, un sentiment d’espoir et d’opportunités se lit sur les visages.
Bien que le pouvoir politique reste entierement et toujours entre les mains fermes de la nomenklatura communiste, les dirigeants de ces deux pays ont eu le merite de comprendre qu’en depit de son ignominie, de ses tares, carences et autres décadences le capitalisme est de loin le système le plus apte à extirper de la misère et du désespoir des centaines de millions de leurs concitoyens et par ricochet contribuer à l’émergence d’une classe moyenne capable de jouer le rôle de locomotive pour le reste de la populace.
En Guinée, à cause de la cécité politique du PDG-RDA, de son arrogance et certainement de sa cruauté, les Guinéens n’ont eu droit qu’aux effets pervers, avatars et autres déviances de la manne socialiste des années soixante et soixante dix à savoir le culte de la personnalité, le décervelage et l’endoctrinement des masses, le nivellement des valeurs par le bas par le biais d’une infernale stratégie de la famine, des privations et surtout de la peur. Malheureusement, l’attitude de la plupart de nos ainés et parents face à cette Chappe de plomb tropicale fut le silence, le conformisme ou la fuite.
A présent le drame singulier qui pointe à l’horizon réside dans le fait que nos élites politiques et religieuses sont entrain de puiser dans leurs derniers retranchements l’énergie nécessaire pour nous faire rater le train en marche de l’économie libérale qui est entrain de faire ses preuves en Afrique du Sud, au Botswana, au Maroc, et dans une moindre mesure en Tunisie et au Sénégal.
En effet, dès après la mort du tyran Sékou Touré, chaque despote qui est monté aux affaires s’est bombé le torse et a décrété comme Mussolini « l’Etat, c’est moi » et est parti du postulat que le pire est derrière nous tout en œuvrant rageusement par le biais de la mal gouvernance, la corruption endémique, le népotisme, la terreur étatique et maintenant l’ethnocentrisme pour qu’il soit toujours ………….devant nous !
Nous avons naïvement pensé qu’avec la duperie qui a confié les brides de notre destin à Condé Alpha avoir laissé derrière nous l’incurie, le népotisme, les passe-droits, la gabegie, les mamayas et autres pratiques ignobles du PDG-RDA. Malheureusement le peuple de Guinée s’est réveillé le lendemain avec un gout de cendres dans la bouche. Aussitôt sélectionné, le « Professeur de droit » à l’Université de Piné est venu s’inscrire sur le même registre que ses prédécesseurs à savoir le non respect du règne de la loi, la pérennité des dérives de la soldatesque avec son corolaire d’impunité, l’incapacité chronique de l’état à relayer les aspirations légitimes des populations par la mise en place d’un environnement favorable à l’investissement, la liberté d’entreprise, la garantie des libertés individuelles, etc.….
Sans aucune compétence dans un aucun domaine, narcissique sous lui-même, prompt à aduler ce qu’il a de tout temps rejeté et à abhorrer ce qu’il vénérait, Condé Alpha se suffit à lui-même comme opposant. Il n’y a qu’à l’inciter à parler pour qu’il fasse étalage de certitudes variantes, de verites qui se télescopent, de promesses solubles, d’avanies ciblées et finalement d’une profonde méconnaissance de la culture républicaine. Sa tortuosité lui enlève toute crédibilité. Son argumentaire est d’une pauvreté affligeante lorsqu’il tente de se dédouaner de la responsabilité de quatre années de gestion d’un pouvoir informel, à la fois clientéliste et clanique en effectuant une insoutenable plongée dans l’agitation ethnique et en poussant la diversion hors des limites de la norme pour masquer son incompétence notoire. Son déficit de vision lui fait croire qu’avec le bombardement de son « fils », ses copains et coquins, ses neveux, tantes, voisins, etc.……à des postes clés de l’administration, il pourrait attirer les capitaux étrangers vers sa bananeraie.
D’autre part, nonobstant ses cris d’orfraie, l’opposition Guinéenne partage une grande responsabilité pour la torpeur dans laquelle la vie politique guinéenne s’est assoupie à cause de sa collusion douillette avec les prévarications électorales du RPG, de son indolence, et de son amateurisme dont on aurait pu se passer. En lieu et place d’une stratégie cohérente de reconquête du pouvoir, elle se limite à allumer des contre-feux communicationnels et à s’abriter derrière une pirouette langagière pour prendre en témoin la communauté internationale à chaque fois que Condé Alpha manipule la loi selon ses desideratas. Tout juste comme si cette dernière n’avait pas dans les bras assez de negres qui règlent leurs comptes à coup de pioches sur le crane ! Cette stratégie de l’opposition me rappelle l’histoire des soldats Japonais dans les années cinquante. Sortis des fins fonds de la jungle, ils voulaient toujours continuer à se battre bien après la deuxième guerre mondiale. Pathétique !
Les prochaines élections s’annoncent à tous égards de se dérouler avec de gros risques de turbulences en vue si nous nous referons à l’atmosphère d’adversité exacerbée cyniquement mise en place par le RPG. Loin d’être une prophétie, ces élections se passeront dans un imbroglio total d’incohérences, de fraudes massives et surement de violences. « Ce sera encore moi, sinon le déluge ! » semble être le leitmotiv que distille Condé Alpha à travers ses faucons, affidés, vicaires et autres alliés de circonstances qui ont aménagé des vases communicants entre l’ethnie et le pouvoir.
Il incombe alors à l’opposition républicaine de nous descendre du sommet du volcan sur lequel Condé Alpha nous a mis par son incompétence notoire, ses maladresses ataviques et surtout par sa constance du mépris pour les Guinéens qu’il prend pour des hordes juste au service de sa sale besogne de bradeur de mines. Son seul mérite réside dans le fait d’avoir compris bien avant ses concurrents qu’avec un motus operandi de distribution de liasses d’argent du contribuable à des crapules en treillis, des juges amoraux, des religieux véreux, des voleurs moralisateurs et à des politiciens dont le métier ne consiste qu’a ruser tout le temps avec les citoyens, on peut usurper et abuser du pouvoir sans jamais avoir des comptes a rendre.
Assurément, chaque jour suffit sa peine en République bananière de Guinée. Embourbé dans la fange fétide de l’incompétence de ses élites, le petit peuple observe avec perspicacité la valse des politiciens qui se défoulent dans une république minée par l’insécurité, les épidémies, la misère et les mensonges de l’état. Des politiciens qui n’ont cure de spolier leurs concitoyens et qui ne reculent devant rien, même devant l’immoralité. Seule la peur les anime. Non pas celle que le ciel ne leur tombe sur la tète, mais la peur de perdre leurs privilèges, leurs positions d’influences, leurs glorioles, et leurs prérogatives royales qu’ils n’hésiteront pas à monnayer contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
Malheureusement il en sera ainsi encore pour longtemps tant que la filiation, l’ethnie, l’amitié, la courte échelle et le voisinage seront le fondement de la gestion des affaires de l’état.
Cependant à l’instar d’autres, ce petit peuple préoccupé par les meurtrissures quotidiennes et les dures contingences de la vie qui le frappent, se réveillera du profond coma d’ironie dramatique dans lequel ses élites ont l’outrecuidance de le maintenir au mépris de toute civilité basée sur la compassion, la solidarité, la justice et le devoir de mémoire. Alors la Guinée se fera avec un système de valeurs basé sur l’égalité des chances, la compétence, le mérite, la participation économique des femmes, l’expertise de la diaspora, etc.…..bref sur la contribution entière des Guinéens et non des Guinéens à part entière. Faute de quoi, elle ne se fera jamais !
Tibou Barry
Atlanta, Georgia, USA