L’espoir que l’Armée Guinéenne avait suscité le 5 Septembre, 2021[1] est un souvenir très lointain qui ressemble beaucoup plus à un rêve qui échappe à la mémoire après le réveil au petit matin. Malgré les indices prometteurs de l’action de notre Armée en 2021, nos gouvernants actuels se sont laissés assiéger par « les truands qui rôdent toujours autour du pouvoir.» Aujourd’hui, notre pays continue à s’engouffrer dans la même mauvaise voie qui régit la conduite des militaires quand ils arrivent au pouvoir.
Comme l’a si bien écrit Keith B. Richburg: « Une fois au pouvoir, les soldats ont tendance à vouloir rester. Les élections promises sont retardées. Les délais de la « transition vers la démocratie » sont repoussés de plusieurs années. Et le plus souvent, les Généraux troquent leur tenue militaire contre des costumes à rayures (Boubous basin et Chechia Nigérien?) et tentent de rester au pouvoir en organisant des affrontements avec des candidats de l’opposition emprisonnés ou autrement handicapés. C’est un schéma séculaire de l’histoire du continent Africain après l’indépendance (…)».[2]
« Presque tous les cas observés dans la région du Sahel, en Afrique de l’ouest, ont prouvés l’axiome de l’histoire qui dit que: les militaires sont excellents pour prendre le pouvoir et généralement incompétents pour gérer des économies sophistiquées. Les dirigeants militaires sont également intolérants à la critique. Conséquemment, ils musellent la presse indépendante.»
Ils préfèrent des laquais qui exaltent leur « réussite » aux observateurs objectifs qui critiquent leur gestion. « L’ironie flagrante est que les Armées qui prennent le pouvoir aux dépens de gouvernements élus échouent souvent dans la seule tâche pour laquelle elles sont censées exceller: assurer la sécurité pour le pays et tous ses citoyens. »
En Guinée nous ne pouvons même pas retrouver deux personnes « kidnappées » depuis le mois de Juillet, 2024. Je suis certain qu’une prime de 100 millions de Francs Guinéens offerte par le gouvernement actuel et payée anonymement à toute personne qui fournirait une information fiable aurait déjà produit un résultat. A moins que l’aiguille que nous cherchons soit sous le pied d’un des chercheurs.
Comme toujours, nos dirigeants continuent à accuser des forces externes pour leur incompétence et leur mauvaise gestion de notre espace politique. Cependant, il y a bien longtemps que l’on ne peut plus imputer les échecs de la classe politique Africaine au colonialisme. Les pays Africains sont indépendants depuis une soixantaine d’années. Nos classes dirigeantes successives sont responsables de leur incapacité à mettre en place un système politique moderne, stable et durable. Évidemment, il y a quelque rare exceptions tel que le Botswana qui nous a fourni le bon exemple d’une gestion qui profite au pays et à tous ses citoyens[3]. (https://www.youtube.com/watch?v=zfSt_VPXE1o)
Les dirigeants Guinéens continuent à être confronté à un nœud Gordien à savoir comment sortir de ce perpétuel recommencement comme Sisyphe. Nous pouvons avoir un dialogue honnête, franc et sincère avec toutes les composantes de notre nation ou continuer à nous embourber. Guinéen/nes où voulons nous allez ? La question se pose et la réponse sera donnée dans les semaines qui suivent par nos actions et celles de nos dirigeants. Cependant, le serment pris par le président de la Transition sera bientôt confronter à un proverbe malinké :
« Ké be ban a fo ntè ».
Certainement, les troubadours qui profitent de la situation actuelle continueront à faire croire à nos concitoyens et à l’équipe dirigeante actuelle que leur démarche est la meilleure. Ils diront sans conviction, mais avec une ferveur militante égale au cri des gladiateurs dans le Colisée Romain, avant de mourir: vive le Guide suprême, visionnaire, bâtisseur et refondateur. Évidement eux ne vont pas se sacrifier pour notre pays mais plutôt pour leur intérêts égoïstes. Quand l’histoire du pays rattrapera leurs fausses promesses et actions néfastes, leur progénitures en payeront les conséquences. En attendant, eux ils doivent remplir leurs ventres.
Quelqu’un a dit « ventre plein, nègre content ! »
Pour une Guinée Unie et Prospère. Prêt à servir pas se servir.
[1] https://www.visionguinee.info/le-5-septembre-2021-la-vraie-independance-de-la-guinee-opinion/
[2] https://www.washingtonpost.com/opinions/2024/11/21/africa-sahel-terrorism-niger-gabon-islamic-state/
[3] https://www.youtube.com/watch?v=zfSt_VPXE1o
Merci pour cette belle contribution Docteur Bah.
J’aime lire de telle contribution, simple et facile à comprendre. C’est comme les contribution de Thierno Monembo et Gassama, je ne fais lire et relire, c’est exactement ce qui est dans mon cœur que j’ai des difficultés à exprimer.
Un AUTRE PROFESSEUR !
Sûrement UN VRAI , cette fois .
Je n’ai rien contre le texte du Professeur, par contre…. tous ces titres !
Serait-ce UN C V ?
SOURIRE !