C’est tout naturellement que la télé bidon nationale de la Guinée a balancé dans son journal du 15 novembre dernier la nouvelle on ne peut plus hilarante sur la canonisation de Mamadou Condé, géniteur de Goby Condéle tyrannosaure qui régente actuellement le bled. La mosquée de la préfecture de Coyah, située à 50 kilomètres de Cona-cris, est dorénavant baptisée mosquée Mamadou Condé.
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Et pour faire plus saint, vous devez absolument dire mosquée El hadj Mamadou Condé et la police de la pensée du régime de Gobykhamé a mission de vous mettre au pas si elle vous surprend en flagrant délit de blasphème dans vos pensées à hésiter à accepter cette canonisation.
Le dictateur Lansana Conté avait eu les couilles de baptiser le palais présidentiel de Cona-crimes du nom de Sékou Touré, le Pol Pot guinéen. Ensuite c’est Diahannama Kouyaté qui construit une stèle pour rendre hommage au grand Sily, le stratège de la révolution guinéenne. Maintenant c’est Gobykhamé qui canonise son père en profanant et en souillant ainsi la mosquée de Coyah.
Goby Condé est un fan de Sékou Touré. Ce dernier aimait et parlait surtout de sa mère, Aminata Fadiga, parce qu’elle serait arrière petite fille de Samori Touré. Alpha Touré, un Maraka en provenance de l’ex-soudan français, suite à une longue pérégrination dans le bled finit par s’installer à Faranah où il exerce le métier de boucher. Il épouse une certaine Aminata Fadiga.Quelles étaient les endurances de Aminata Fadiga dans son foyer ? L’historien Ibrahima Baba Kaké répond : « En fait, elle a deux coépouses et de l’avis de tous, cette femme de petite taille et un peu dure d’oreille ne connaît pas longtemps le bonheur conjugal. Mal aimée de son mari, Alpha Touré, elle souffre toute sa vie des sarcasmes et quolibets de ses coépouses. Ce manque d’affection semble même rejaillir sur Sékou, qu’Alpha ne porte pas outre mesure dans son cœur. D’autant que la rumeur dit volontiers qu’il ne serait pas son fils de sang, sa mère ayant connu son mari déjà enceinte… » Ce témoignage historique est écrit dans le célèbre livre de Ibrahima Baba Kaké : « Sékou Touré : le héros et le tyran ». A l’en croire, Sékou Touré a beaucoup souffert des méchancetés de ses demi-frères « Amara, l’aîné et Ismaël, son cadet, qui le traitent de temps à autre d’enfant illégitime. C’est la raison pour laquelle Sékou parle très peu de son ascendance paternelle. »
Goby Condé de son côté est décidé à dresser l’hagiographie de son père. Qui était Mamadou Condé ?Hé ! L’on n’est pas historien et l’on ne fait pas œuvre d’histoire. Alors retenez simplement que Mamadou Koné en Haute Volta alors balafré sur ses joues devenu Mamadou Condé en Guinée était le planton du premier ministre de la révolution, Lansana Béavogui. Un falsificateur de l’histoire du régime de Goby Condé étoffera l’hagiographie du père canonisé comme Sidiki Kobélé Keïta s’est chargé de tisser de belles pages d’histoires sur fond de mensonge et de manipulation pour Sékou Touré et son pouvoir.Pouah ! Ce qui se passe en Guinée ne peut se passer nulle part ailleurs qu’en Guinée. Je suis tu es nous sommes un pays de falsification des faits et de manipulation des petits esprits. Je suis tu es nous sommes un pays où l’on marche sur la tête. Je suis tu es nous sommes un pays où Méphistophélès est canonisé.
Afakoudou ! Goby Condé mijote d’aller faire son pèlerinage à la Mecque. El hadj Goby Condé ! Ah ! Ah ! Ah ! El hadj Gobykhamé ! Hohoho ! Histoire de faire comme Sékou Touré croyant ainsi tromper la vigilance de Dieu pour entrer par une porte dérobée au Paradis.
En fait Sékou Touré reste l’inspirateur de Goby Condé qui l’imite en tout. Dans son intempérance de langage, Sékou Touré se souciait beaucoup de subjuguer les foules par des images, de les vampiriser par des allégories méphistophéliques.Dans l’intention de charmer ses auditeurs au cours d’une réunion de masse à Donka, rapporte l’historien Ibrahima Baba Kaké, peu de temps avant l’indépendance du bled, Sékou Touré lâche un épervier au-dessus de la foule en pontifiant : « la liberté de l’épervier, maître de son vol dans le ciel, c’est cette liberté-là que le peuple de Guinée a choisie (…) L’épervier libéré a volé jusqu’à l’horizon. Il vole encore dans le ciel de l’Afrique et, demain toute l’Afrique sera libérée partout où l’épervier aura volé. »
Moins éloquent et moins charismatique, Goby Condé, qui parle français comme une vache espagnole, s’évertue lui aussi à prouver qu’il a la fière tapette. Pour décrire alors la situation du pays devant les populations de la Basse-Guinée, pendant la visite de Dougoudougou Compaoré, alors président du Faso, Goby Condé paraphrase son gourou : « C’est comme un aigle, lorsque l’aigle a ses ailes attachées, il ne peut pas voler. Lorsque ses ailes sont détachées, il peut aller plus haut. Il arrive qu’un aigle vole plus bas qu’une poule, mais jamais une poule ne volera aussi haut que l’aigle. La Guinée est l’aigle qui volait plus bas qu’une poule, mais désormais elle volera plus haut parce que ses ailes détachées. » Une poignée de ploucs l’applaudissent. Mais… Quel imbécile peut imaginer une tierce seconde voir un aigle voler bien qu’ayant les ailes cordées ? Si un aigle vole plus bas qu’une poule c’est qu’il veut lui piquer ses poussins. On n’a pas besoin d’une promenade à la Sorbonne pour piger ça. Allez !circule Goby, il n’y a rien à professer sur ce point précis. Tu peux revêtir le boubou blanc et la toque blanche et agiter le mouchoir blanc pour singer Sékou Touré et absolutiser ton pouvoir et tyranniser tes opposants pour mieux le ressembler. Et si tu bachotes tu pourrais certainement l’atteindre à la cheville dans l’usage ordurier des paraboles démoniaques comme vous avez tous deux une vision cynique de la politique. Ton maître à penser avait cettemaligne manie pendant ses fantasmagoriques mises en scènes publiques de poser une question et de répondre :
« Qu’est-ce que le parti ? C’est une petite graine il y a douze ans. Pour qu’elle pousse, il faut la placer dans des conditions favorables. Nous avons dit que nous mettrions notre graine entre les mains du peuple de Guinée. Nous avons demandé aux jeunes, à tous les jeunes du pays, de se munir de lance-pierres pour veiller à la sécurité du petit arbre qui symbolise le PDG afin que les oiseaux malfaiteurs ne viennent pas le dépouiller de ses feuilles et de ses fruits. Nous avons également demandé aux femmes foulah, malinké, soussou, wolof, à toutes les femmes qui vivaient sur la terre guinéenne d’apporter de l’eau matin et soir pour arroser cet arbre. Aujourd’hui, l’arbre est devenu grand (…) Tous sont venus l’entourer d’une clôture solide pour le protéger des animaux sauvages (…) Nous avons dit aux premiers militants et aux premiers dirigeants de ne point penser que cet arbre leur appartenait (…) Il n’était pas exclusivement le leur, car, dans l’action, beaucoup d’entre eux pouvaient mourir avant même d’en avoir vu les fleurs, à plus forte raison avant d’en avoir vu les fruits. »Cesparoles donnent la chair de poule ! C’est du Sékou Touré en pire et dure. Et la quintessencede la sa tyrannie, de son pouvoir sans partage, de son cynisme à liquider sans sourciller tout individu susceptible de lui porter ombrage dans son règne prend racine dans ces paroles.
S’il vous plaît ! Relisez bien ces deux dernières phrases de son propos :
« Nous avons dit aux premiers militants et aux premiers dirigeants de ne point penser que cet arbre leur appartenait (…) Il n’était pas exclusivement le leur, car, dans l’action, beaucoup d’entre eux pouvaient mourir avant même d’en avoir vu les fleurs, à plus forte raison avant d’en avoir vu les fruits. » Sékou Touré est le maître du jeu et s’exclue nettement de ceux qui « pouvaient mourir avant même d’en avoir vu les fleurs, à plus forte raison avant d’en avoir vu les fruits. » Sékou Touré se positionneen démiurge omniscient à travers ses propres dires. Excepté ses demi-frères, ses deux sœurs même père et même mère,sa femme Andrée Duplantier et Mohamed Touré, leur fils putatif, et sa fille aînée Aminata Touré qu’il avait eue avec une autre femme, tous étaient concernés par cette menace de mort.
Devenu omnipotent, Sékou Touré n’épargnera personne. Même pas les enfants. Tenez !Un petit écolier se vante, en jouant avec ses camarades mouchards dans la cour de son école à Dubréka, avoir rêvé qu’il est devenu président. Ils le dénoncent. Le malheureux écolier est aussitôt expédié au camp Boiro où les bourreaux du système le massacrent en 1975.
L’omnipotent démiurge de la révolution guinéenne fait arrêter Diallo Telli, David Camara, Sékou Philo Camara, Souleymane Sy Savané, Dramé Alioune, Dr Barry Alpha Oumar, Mara Djomba, Aribot Soda, El hadj Mamadou Fofana, trésorier du PDG, Ibrahima Diané, Yalani Yansané, Kanfory Sanoussi, Kassory Bangoura, Karim Fofana, pratiquement toute la crème de l’intelligentsia guinéenne de ces années terribles de la révolution. Il n’épargneramême pas ses propres amis qui l’avaient aidé à monter au trône. « Sékou, il est vrai, écrit Ibrahima Baba Kaké, ne s’est jamais montré un modèle de fidélité ! Et la parole donnée n’est pour lui certes pas sacrée. Il sait mentir effrontément. » En effet Sékou Touré déclarait sans ambages : « Ma parole n’est pas une montagne. » Et le plus hilarant, trente (30) ans après la mort du tyrannosaure, des guinéens façons, se targuant d’intellectualité, soutiennent ouvertement, aujourd’hui, le régime décrié de Goby Condé qui fonde également son pouvoir sur la discrimination, l’ethnocentrisme, l’exclusion, le mensonge, la manipulation, la politique d’opposer les ethnies dans le bled et qui convainc Yamoussa Sidibé, le directeur de la télé bidon, à pontifier toujours sur internet que « le pouvoir a une ethnie, il est manding. Et moi aussi j’ai choisi, je suis avec Alpha Condé. Et je me convainc chaque jour que lui seul peut et doit tenir les brides du pays. » Y Sidibé !
Sékou Touré, enfourchant la jument-Guinée, avait appris aussi à Oumar Diabaté à hurler et à proférer des philippiques contre les « les animaux sauvages » qui s’attaquaient à sa révolution abjecte. Et c’est au tour maintenant de Yamoussa Sidibé de choisir son camp et de gommersur la télé bidon les images qui auréolent l’opposition dans l’hémicycle. Les opposants mettent à nue le caractère tyrannique de Goby qui enfourche fébrilement la jument-Guinée et tient mal les brides. On ne peut laisser passer ça sur la télé bidon. La télé bidonnationale ne peut soutenir Goby, ancien chef rebelles, et laisser passer des critiques qui le déculottent.
Dans ce cas qu’on ne vienne pas nous dispenser une leçon de morale sur le journalisme. On ne peut pas se taire sur l’emprisonnement de Mamadou Saïdou Barry, journaliste reporter du site internet « afriquezoom.info », pour avoir seulement interviewé le chanteur Elie Kamano qui n’est pas en odeur de sainteté avec le pouvoir de Gobykhamé. On ne peut pas la fermer sur les abus de pouvoir dans le bled. On ne peut pas laisser faire Goby Condé. Et sa mauvaise gouvernance et sa médiocrité et son incompétence et ses comportements tyranniques sont à dénoncer. Onoppose à sa police de pensée notre liberté de pensée. Elie Kamano est un chanteur indépendant. Elie Kamano n’est pas Salif Keïta. Elie Kamano n’est pas un criminel de la pensée. Il est libre de sa parole. El hadj Mamadou Condé n’est pas un saint, bordel ! Goby Condé n’a pas été engendré par un prédicateur. Gobykhamé n’est pas un saint. Il est un simple Goby. Il mourra Goby Condé.
Benn Pepito