C’est la première fois que je prends publiquement la défense d’un Ministre du président Alpha CONDE. De surcroît, je ne connais pas ce ministre, ou plus exactement, je le connais comme un citoyen lambda que je suis, peut dire qu’il connait un homme public.
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Il n’est pas rare que dans notre pays, au sein des gouvernements qui s’y sont succédé à partir de 1986, certains ministres et autres notabilités d’Etat, organisent des cabales contre un de leur collègue, lorsqu’il a une culture française ou occidentale de l’Etat, c’est-à-dire d’un Etat vrai, qui devrait être soucieux de la vie et des droits de chaque citoyen, ou encore s’il résiste à leur voracité prédatrice. Le très regretté Jean-Claude DIALLO, BAHNA SIDIBE qui fut un excellent Ministre de l’urbanisme et de l’habitat, ainsi que Moussa SOUMAH aujourd’hui décédé qui fut son Secrétaire Général et d’autres, ont été leurs victimes malheureuses, non soutenues à l’époque.
Aujourd’hui, c’est le ministre des libertés publiques, Khalifa GASSAMA qui est devenu leur cible. Et dans un futur pas très lointain, le nouveau ministre de la Justice et quelques autres, seront leurs probables victimes. Car la culture de l’Etat VRAI, du respect de chaque ÊTRE HUMAIN dont ils sont imprégnés, les désigne mécaniquement aux yeux des OLIGARQUES héritiers des pratiques PDGISTES, ministres de père en fils, de frère en sœur, de cousin à neveu, comme des « INTRUS » à éliminer, parce que, leur présence peut perturber les réseaux de captation. Les deux ont en commun d’être issus de la « Diaspora universitaire française ».
Certes, cela ne fait pas d’eux, automatiquement des saints. Mais relativement à la configuration sociopolitique du pays, à la mentalité générale des personnels étatiques d’autorité (gouvernement, magistrature, armée, police, gendarmerie…), ils sont les moins critiquables, les plus respectueux de la vie de nos compatriotes et de leurs libertés publiques constitutionnelles. Et sur le plan de la probité face aux BIENS NATIONAUX, il n’est pas établi qu’ils figurent parmi les plus grands prédateurs du pays. Au contraire, certains d’entre eux seraient même des obstacles, volontaire ou involontaire, à la mise en coupe réglée de leur département. Ce qui explique en partie l’ignoble acharnement des oligarques contre M. Khalifa GASSAMA. Certains Ministres et Hauts Fonctionnaires non diasporas, tout aussi scrupuleux et probes, ne sont pas moins maltraités.
Alors, pourquoi tant d’acharnement contre M.Khalifa GASSAMA ?
A la nomination de M. GASSAMA, comme beaucoup de Guinéens, j’ai parlé d’un « opportuniste », sans conviction. Je dois reconnaitre que les faits ont montré qu’il s’est impliqué avec détermination et conviction dans la mission qui lui est confiée. Et c’est peut-être pour cela qu’il suscite hargne et furie chez les oligarques planqués à SEKHOUTOUREYA. Vraisemblablement, le président Alpha CONDE et son omnipotent Ministre d’Etat-secrétaire général de la présidence qui, selon moi, le conduit lentement, mais inexorablement à sa perte, ont cru pouvoir se cacher derrière ce qui n’était pour eux qu’un subterfuge, c’est-à-dire le Ministère des Droits de l’homme. Or le ministre nommé, a adhéré de façon convaincue et convaincante au discours « droidelhommiste » du président M. Alpha CONDE. Il l’a donc pris au sérieux, s’est acharné à traduire les principes généraux en actes concrets dans la vie quotidienne, a refusé de se solidariser avec les Ministres et autres notabilités qui ont la culture PDGISTE du pouvoir, c’est-à-dire l’humiliation et la violence gratuites contre de simples citoyens pour obtenir d’eux, soumission et docilité. D’expérience sur le terrain, je sais que le ministre GASSAMA est apprécié par les petites gens, victimes de brutalité infligée par certaines notabilités d’Etat. On tient là, l’une des explications de l’hostilité des oligarques de SEKHOUTOUREYA à son encontre.
Je ne connais pas M. GASSAMA en privé. Comme beaucoup de Guinéens, il n’est peut-être pas un « saint ». Mais dans sa fonction, il semble maitriser son sujet. Il met son comportement pratique en harmonie avec les principes auxquels il croit. Ni flagorneur, ni obséquieux, même avec M. Alpha CONDE. Ce qui est peu fréquent en Guinée. Répétition : le drame de M. Alpha CONDE, c’est de s’être entouré de ministres et conseillers prédateurs, incompétents, dont la présence à ses côtés suscite irrémédiablement l’envie de le combattre. Mais peut-être, le décès brutal de Malick CONDE lui a-t-il fait perdre définitivement tout discernement ?
Mamadou Billo SY SAVANE