L’éternelle question électorale vient de refaire surface en Guinée. Cette fois-ci, il s’agit de l’ordre de la tenue des élections présidentielles (1er et 2e tour) et les élections locales qui alimente les débats.
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Le mardi 10 mars 2015, le Président de la CENI monsieur Bakary Fofana avait rendu publique la date de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle fixée pour le 11 octobre 2015 en reportant les élections locales pour l’année 2016. Depuis cette déclaration de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) relative à la tenue des élections présidentielles avant les élections locales, nous assistons à toutes sortes de commentaires contradictoires selon que l’on soit de la mouvance présidentielle ou de l’opposition.
Pour soutenir la position de la CENI, le ministre secrétaire général à la présidence monsieur Kiridi Bangoura est allé jusqu’à nier toute force contraignante à l’accord du 3 juillet 2013 relatif entre autres à l’ordre de la tenue des élections qu’il qualifie de simple procès- verbal qui n’engage pas l’Etat. Si monsieur Bangoura disqualifie l’accord de juillet 2013, qu’il le sache ou non, il plaide ni plus ni moins pour l’application des lois guinéennes que l’opposition a toujours réclamée.
Il faut souligner que de tels débats ne peuvent prospérer qu’en Guinée du simple fait que quand une question juridique se pose, c’est ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus. Le débat se retrouve confus et pollué. Etant donné que le gouvernement lui-même tente de disqualifier l’accord de juillet 2013, les lois guinéennes restent nos seules références.
En se référant aux lois de la république relatives aux mandats électifs, la réponse à cette question devient très simple du fait qu’elle réside de façon ostentatoire dans la question. Pour savoir quelle élection doit se tenir en premier, il suffit de se demander quel mandant arrive à échéance en premier ? C’est aussi simple et banal que cela.
Etant donné qu’aucun élu n’a le droit de rester à son poste après la fin du mandat qui lui a été confié par le peuple, tout acte et action émanant d’un élu dont le mandat est expiré seront illégaux et les juridictions qui se respectent peuvent les qualifier d’actes et actions inexistants à cause de leur particulière gravité. Voilà l’une des nombreuses raisons qui exigent et justifient la tenue des élections locales avant la présidentielle.
Dans la situation actuelle de la Guinée, il est évident que ce sont les mandats des élus locaux expirés depuis 5 ans qui doivent être renouvelés avant le mandat présidentiel qui n’est pas encore arrivé à échéance.
Nous demandons au gouvernement de se mette au travail et qu’il arrête d’entretenir des débats qui ne grandissent ni l’image de la Guinée ni celle des Guinéens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Makanera Ibrahima Sory Juriste
Fondateur du site « leguepard.net »