« Des fous du pouvoir s’agitent, espérant des fauteuils ou des strapontins ministériels, et se coalisant en groupements d’intérêts politiques, cherchent à gommer, de leur propos, leurs différences et divergences pourtant trop visibles… Bref ils se noient dans l’électoralisme. » Pr. Alfa I. Sow (paix à son âme).
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Je m’empresse de dire, et vous le savez bien, qu’heureusement ce ne sont que des seconds couteaux dont les poids électoraux se résument à leur propre poids !!
« Si voter pouvait changer les choses, il y a longtemps que cela serait interdit. » Coluche
Avant 2010 notre pays était déjà malade de la mal-gouvernance avec toutes ses funestes conséquences socio-économiques : obscurantisme, népotisme, ethno-clanisme, corruption, malhonnêteté, pauvreté, repli identitaire, violence, chômage endémique, misère… bref la dictature !
Depuis l’avènement de la Troisième République, une seconde maladie est venue aggraver cette situation, oh combien catastrophique, du pays. Cette maladie s’appelle : l’électoralisme !
Cette « plaie » politique qui se nomme électoralisme n’épargne ni le pouvoir, ni l’opposition ! Toute la classe politique est prise à ce piège. Ce qui est frappant sur la scène politique guinéenne, c’est la pauvreté ou l’absence de débat politique sur les questions de fond concernant l’ensemble de notre pays.
« Et la compétition électorale dans notre pays est une question de vie ou de mort : de sorte qu’aucune élection, ne peut s’organiser dans la sérénité requise sans violence et sans danger pour la cohésion nationale. » Pr A.I.S.
Mais si vous remarquez attentivement, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les dictateurs et les régimes totalitaires n’ont pas peur du verdict des urnes ! En effet ils gagnent toutes les élections qu’ils organisent.
Les exemples sont légion : les présidents Poutine et Mugabe pour ne citer qu’eux.
Et pour cause : « Ils disposent à volonté, de toutes les ressources de la collectivité, et règnent en maître sur le pays, en ayant de vie et de mort sur les autres citoyens, surtout quand ils réclament plus de justice et de liberté…
Dans un pays où, pendant des décennies, on a cultivé l’arbitraire et le conformisme, comme vertus cardinales le pouvoir en place fait pression sur les fonctionnaires, licenciant certains, cassant ou déplaçant d’autres, pour obtenir leur docilité et soumission sans état d’âme. » Pr A.I.S.
C’est lorsqu’il y a une vraie démocratie pluraliste avec une séparation effective des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et le respect des droits de l’homme et des libertés démocratiques que le verdict des urnes a un sens.
Aucune élection transparente et équitable ne peut se faire dans un système de parti-Etat qui reste corrompu, opaque et incompatible avec la démocratie.
Il faut être démocrate pour craindre le verdict des citoyens!
Depuis l’élection présidentielle de 2010 la Guinée est toujours en campagne électorale ! Même la tragédie de l’épidémie de la fièvre hémorragique EBOLA avec ses 2500 morts dans notre pays, n’a pas dissuadé le pouvoir en place de continuer cette campagne électorale ! !!
De janvier 2011 à septembre 2013, le pays était en campagne pour les élections législatives, qui auraient dû se faire six mois après l’élection présidentielle du 27 juin 2010.
De 2013 à 2015 le président Alpha Condé en personne malgré l’épidémie Ebola a continué à haranguer les foules, en dépit même de l’état d’urgence sanitaire qu’il a lui-même décrété en mars 2015 sur les recommandations de l’OMS.
Pendant cette période électorale les Guinéens et les Guinéennes auront tout vu et tout entendu de la part de certains « leaders » de la classe politique guinéenne.
Ils auront surtout vu des alliances contre nature ! Ces « leaders » prétendent qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Moi je leur réponds qu’il n’y a que les imbéciles qui changent toujours d’avis.
Les Guinéens ont compris, je l’espère que ce qui intéresse cette classe politique, c’est l’électoralisme pour le partage du gâteau.
Ces « leaders » n’ont plus honte de se dédire. Tout laisse à penser que pour ces « leaders» le sort des Guinéens passe au second plan. Ils n’ont plus d’éthique, ni de ligne politique.
Ce qui compte pour eux c’est prendre part au festin gouvernemental et « participer à la grande bouffe du pouvoir ». Pr A.I.S.
Avec le pouvoir autocratique du professeur, président Alpha Condé l’opposition guinéenne fait face à une contradiction principale, car les survivances des pratiques du parti-Etat sont ataviques à ce pouvoir :
Autoritarisme, arbitraire, propagande, démagogie, mensonge, violence d’Etat, corruption, confusion, division, culte de la personnalité, mystification… bref le règne du vice !
Ce pouvoir impose la prééminence de son parti dans la gestion de l’Etat. Comme l’avait institué le P.D.G-RDA à son XIème congrès de 1978, en proclamant officiellement le principe du Parti-Etat, donc la « fusion» du parti au pouvoir et de l’Etat.
Aujourd’hui un autre parti-Etat le RPG Arc-en-ciel, avec ses crieurs publics, ses marabouts lecteurs du Saint Coran à toutes les occasions, ses associations de soutien inconditionnel, a fait main basse sur les moyens de l’Etat pour pouvoir se succéder à lui-même.
C’est ce système de parti-Etat, qui n’est finalement qu’un Etat partisan qui est la contradiction principale, véritable danger.
Les chamailleries et les états d’âme des uns et des autres doivent rester des contractions secondaires.
Face au système en place, la contradiction principale, l’opposition républicaine est condamnée à l’unité d’action, si elle se bat réellement et sincèrement pour la démocratie et l’Etat de droit pour notre pays.
Elle n’a pas d’autre choix que rester unie dans cette lutte au risque de se disqualifier devant la nation et devant l’Histoire.
Le véritable enjeu aujourd’hui dans notre pays, c’est le changement de régime afin que la Guinée ait une véritable réconciliation nationale, gage de paix sociale et de concorde nationale mises à mal par le pouvoir en place.
« Cet enjeu dépasse le destin d’un homme, d’un régime, d’un parti politique et concerne en réalité un pays déchiré, sinistré et des populations dans la détresse. » Pr A.I.S.
Le régime actuel est incompatible avec une vraie démocratie et ne pourra pas sortir notre pays de l’ornière. C’est un système, prédateur, opaque, contraire à la bonne gouvernance, laquelle est nécessaire et indispensable à la démocratie et au développement socio-économique.
En effet, « c’est la bonne gestion des affaires publiques, notamment la gestion transparente et responsable de toutes les ressources d’un pays aux fins d’un développement durable et équitable qui est le gage de la démocratie. Car il n’y pas de développement sans démocratie et il n’y pas de démocratie sans développement. » Président F. Mitterrand.
Vive la Paix !
Vive la Guinée !
Dr. B. Diakité