La Commission électorale guinéenne a annoncé vendredi soir la réélection du président sortant Alpha Condé, selon des résultats provisoires portant sur 92 % des électeurs inscrits. L’opposition menace des recours et de descendre dans la rue.
Le président guinéen sortant Alpha Condé a obtenu la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, selon des résultats provisoires, proclamés vendredi 16 octobre et contestés par l’opposition qui envisage recours légaux et manifestations.
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Selon les derniers résultats provisoires du premier tour, proclamés vendredi soir par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Alpha Condé obtenait ainsi près de 2,2 millions de voix sur environ 92 % des six millions d’inscrits, un score qui, compte tenu de la participation d’environ 66 %, lui assure une majorité absolue.
Seuls restaient à annoncer les résultats de Ratoma, la commune la plus peuplée de Conakry où se trouvent les banlieues favorables à l’opposition, et du consulat de Guinée à New York.
Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, crédité d’un peu plus d’un million de voix, arrive loin derrière mais distance très largement les six autres candidats. Ce dernier a fustigé une « farce électorale ». « Nous ne pouvons donc pas reconnaître une telle victoire », a-t-il déclaré à l’AFP.
Cellou Dalein Diallo a mis en cause les taux de participation d’environ 90 % annoncés dans les bastions électoraux du président sortant, favorisés selon lui par une série de décisions de la commission électorale assouplissant les règles de vote pendant le scrutin, ainsi que des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d’électeur.
La communauté internationale inquiète des risques de violences post-électorales
« Lorsque dans une élection, le président de la [commission électorale] décide que tout détenteur de carte électorale peut voter, avec ou sans enveloppe, en violation du Code électoral, une telle décision met en évidence le caractère illégal dans lequel l’élection a eu lieu », a estimé le chef de l’opposition après les derniers résultats.
Cellou Dalein Diallo a expliqué qu’un recours devant la Cour constitutionnelle faisait partie des options en discussion. « On se réserve le droit d’utiliser tous les recours légaux, donc y compris les manifestations pacifiques », a-t-il précisé.
La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme, inquiètes du risque de violences post-électorales, fréquentes en Guinée, exhortent toutefois les candidats à régler leurs litiges en justice et non dans la rue.
Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et des ONG guinéennes, toutes les contestations doivent être « portées devant la Cour constitutionnelle, seule habilitée à trancher les différends électoraux. Les porter dans la rue ajouterait aux tensions actuelles le risque de nouvelles violences ».
Avec AFP