Bah Oury veut être roi à la place du roi ( Par Amadou Diouldé Diallo )

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Je ne pouvais pas imaginer qu’un jour, l’histoire s’inviterait dans le débat politique pour camper l’opposition farouche entre deux hommes, non pas en termes de Géographie qui est sa première composante, on parlera alors de Labé et de Timbi, dans leur expression la plus large, les « Diwés ».

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Non ! Il ne s’agit pas de Géographie, mais bien d’Histoire de ce Fouta Théocratique lorsque une secte dénommée « Houbbou » a contesté le pouvoir central des « Almamys » basés à Timbo et tenté de remettre en cause l’existence même du royaume.

Thierno Dioué et ses disciples dont Thierno Iliassa de Timbi-Madina ébranlèrent si fortement les fondements du royaume qu’il a fallu lever des troupes partout au Fouta Djallon, sous le commandement de Timbo pour venir à bout des dissidents « Houbbous » dans la forêt de Fitaba.

Parmi les guerriers qui trouvèrent la mort aucours de cette terrible bataille, figuraient deux des fils du Waliou Thierno Sadou mo Dalein, dont le premier Thierno Saliou Dioulnoyo est l’arrière grand père direct du président de l’UFDG, cellou Dalein Diallo de la grande famille des Séléyankés, descendants du fondateur de Labé, Thierno Mamadou Cellou dit Karamoko Alpha mo Labé à travers sa fille ainée, Nénan Aissata N’gniré.

Je ne vous apprends rien en vous disant que Bah Oury est un  » Houbbou » de la famille des Ndouyébhés de Missidé Sali dans Pita. Suffisant pour avoir une première explication sur le fait que les deux hommes soient aux antipodes, ajouté à la différence de tempérament entre les fils du Timbi, impulsifs, contestataires téméraires, conquérants et ceux du Labé, doux, calmes, rusés et patients.
 
Ce faisant, rien, à première vue, ne peut rapprocher même. Le respect envers les beaux parents voudraient que Bah Oury, marié à une Séléyanké de Lélouma, descendante, elle, du cousin germain de Thierno Sadou mo Dalein, tout autant Waliou que lui, je veux parler de Thierno Boubacar Poty Lougoudhi, en tienne largement compte dans ses propos et son comportement à l’endroit de son beau, Cellou Dalein.
 
L’exemple de l’ancien « tout – puissant » ministre de l’Intérieur, Alsény Réné Gomez et le secretaire général du PUP ( ancien parti au pouvoir ), puis président de l’Assemblée Nationale, le vieux Biro, considérant affectueusement leur beau et leader politique Siradiou Diallo, devrait inspirer et guider Bah Oury dans ses agissements. Cela, même, si on est en politique et que les adversités sont monnaie courante et se déroulent sur la place publique.
 
Oui nous sommes en politique et Cellou Dalein y est arrivé par une longue expérience gouvernementale, guidé par le valeureux Bah Mamadou vers l’UFDG de Bah Oury qui, suite, à la demande du vieux, céda la présidence du parti au nouveau venu. Et l’attelage des deux héritiers donna une dimension nationale et internationale à l’UFDG.
 
La suite, on la connait. Inutile de s’y attarder. Mais, Bah Oury n’est pas moins comptable des victoires et des échecs du parti dans la mesure où il a été partie prenante de tout ce qui a engagé la vie du parti. Si, d’ailleurs, parfois il n’a pas agi en solitaire comme l’a revelé Thierno Saidou Bayo, membre de la CENI à la présidentielle de 2010, lors de la présentation de son livre à la Maison de la Presse l’année dernière.
 
Selon Bayo, c’est Bah Oury qui est venu signer l’envoi des assesseurs de l’UFDG en Haute- Guinée et que lui même l’a conseillé vivement d’y renoncer, la direction n’était pas au courant tout comme, parait il, la journée Vville Morte », qui a fortement démobilisé l’électorat Soussou.
 
Je confirme les propos de Thierno Saidou Bayo, parceque moi même, j’avais émis la meme inquiétude et j’avais, de ce fait, posé la question à Bah Oury au siège du parti à la CBG village, non loin de Abdoulaye Yéro Baldé, le nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur, présent sur les lieux cet après-midi, en militant de l’UFDG ou en taupe de alpha condé, allez comprendre.
 
Bah Oury m’a dit qu’il fallait envoyer les représentants en Haute Guinée et que, même si les miltants avaientété battus et chassés de la région, ce serait des dossiers convaincants pour le recours à la Cour Suprême.
 
J’étais également à la rencontre de Réconciliation entre Cellou Dalein et Bah Oury à Dakar sous les auspices de la Coordination Nationale Hal Pulaar, dirigée par le doyen Elhadj Saikou Yaya Barry.
 
Malheureusement, mon frère Bah Oury, qui a appelé à aller voter le 11 octobre dernier et a fait même campagne à l’étranger, s’est souvent désolidarisé des décisions prises par le parti au motif qu’il n’a pas été associé en faisant porter la seule responsabilité à Cellou Dalein et en adoptant une position de frondeur revendiquant comme si c’était un brevet le titre de  » fondateur de l’UFDG ».
 
A l’analyse, on peut être tenté de croire que notre frère veut être roi à la place du roi alors que, volontairement, il a cédé la présidence, renouvelée récemment par un congrès, avec à sa tête Cellou Dalein Diallo.
 
A mon avis, Bah Oury se devait de respecter la parole donnée et la mémoire du doyen Bah Mamadou au lieu d’etre un serviteur docile et necessiteux au service de Alpha Condé pour détruire ce que lui même il a bâti, mais qui est devenu plus grand, sublime, flamboyant et chatoyant, qu’il dépasse largement ses deux mains réunies.
 
Bah Oury, tu étais mon grand espoir, conscient du fait, qu’en tant que fils du Timbi et que, malgré les difficultés de l’exil, tu aurais tenu bon pour demeurer le dépositaire des valeurs et vertus de tous ces fils fiers, valeureux et téméraires de notre respecté « Diwal », en fait, l’armée conquérante du Fouta-Théocratique.
 
Que tu aurais immortalisé le « Hélayanké », Bah Mamadou et le beau et charmant « Sériyanké » de Bantignel, Barry 3, qui le jour de sa pendaison au pont du 8 novembre, se metta lui même la corde au cou pour montrer qu’un prince Peul doit avoir deux choses: le courage et la générosité.
 
A ma grande stupéfaction, il se trouve que tu n’as ni l’un ni l’autre. J’étais à Paris quand tu es venu te faire désirer avec une attitude de soumission et de mendicité par Alpha Condén foulant au pied toute mon espérance de compter sur un homme avec qui j’allais faire, s’il le faut en politique, pourquoi pas la guerre des tranchées pour le triomphe des nobles idéaux en Guinée.
 
Maintenant, que tu as pris cette direction en te faisant humilier et asservir par Alpha Condé, je suis de ceux qui t’attendent de pied ferme en Guinée pour faire échouer ton plan machiavélique de destruction de l’UFDG.
 
Si seulement tu pouvais savoir le nombre de personnes qui t’attendent pour en découdre avec toi, y compris des femmes, tu aurais, soit renoncé à la grâce et rester en France ou alors une fois rentré, te mettre dans les rangs. Tu ne verras même pas Cellou Dalein, à plus forte raison, l’atteindre. Car, bien d’obstacles et d’épreuves se dresseront devant toi. ET que, je parie, tu ne pourras pas franchir. Rendez-vous est pris à Conakry en Guinée dans les jours ou mois à venir. Inch’ Allah.

 
 
Amadou Diouldé Diallo, journaliste, sociologue et historien

 

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