Depuis la révélation de la composition du nouveau gouvernement, les contestations sont devenues de plus en plus bruyantes. Elles se font désormais ouvertement et les meneurs s’affichent au grand jour. Mais au-delà de ce qui apparait comme un mouvement d’humeur, c’est la question de la succession du Président Alpha Condé, jusque-là tabou au sein du parti, qui se pose désormais ouvertement. Qui sont donc ces frondeurs et que veulent-ils au fond ? Invité de la radio Nostalgie FM, Aboubacar Sidiki Camara laisse tomber le masque et « crache le morceau »…
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« Nous voulons prendre part à la gestion du pays parce que la vocation de tout parti politique, c’est la conquête et l’exercice du pouvoir. Dès lors que nous avons accompagné le professeur Alpha Condé pour avoir le pouvoir, aujourd’hui, il est président de la république, donc, nous sommes en droit de demander de faire la promotion des cadres du parti.
Il y a des cadres compétents au sein du RPG capables de devenir ministres ou premier ministre. Je vous dis clairement. J’ai été contre la nomination de Saïd Fofana et je suis contre le choix de Mamady Youla. Je le dis sans réserve, j’ai mes preuves. En bon militant, le RPG ne doit pas s’arrêter au professeur Alpha Condé. Il doit survivre. Ces deux premier ministres viendront cinq ans dix ans après pour combattre le RPG, diviser le RPG et créer leur parti ».
A ceux qui les accusent d’être manipulés, notamment par le Dr. Mohamed Diané, Sidi Camara précise :« Non, nous ne sommes pas manipulés. Je pense que Dr Mohamed Diané, a fait une déclaration dès après sa nomination, il a remercié le président de la république.
Nous sommes un mouvement des jeunes du parti qui se sont retrouvés pour exprimer notre mécontentement. Nous sommes là, pour défendre notre intérêt ».
Certaines figures de l’équipe de Mamadi Youla ne sont pas bien vues dans le RPG. Cela est du à leur passé sous l’ancien système de feu Lansana Conté .
Je veux citer sans langue de bois le Général Boureima Condé. Il était sous-préfet de Banankoro et préfet à Mandiana, son passé est là. Il emprisonnait et bastonnait les militants du RPG en Haute Guinée. Il faisait tout contre eux. Si vous prenez Mme Makalé Camara des affaires étrangères, elle a organisé des structures anti- RPG partout en Guinée et au Sénégal. Si vous prenez Abdoul Karim Dioubaté des affaires religieuses, il avait dit que notre leader n’avait même pas de religion. Cela reste toujours dans nos têtes », a-t-il affirmé.
« Quelqu’un ne peut pas nous maltraiter et nous emprisonner dans les temps passés et aujourd’hui se retrouver dans le nouveau gouvernement. Le passé est dans nos mémoires.
Nous optons pour le changement. Mais ce changement ne doit pas se faire au détriment du RPG-Arc-en-ciel », martèle-t-il.
Et de préciser: « Nous respectons le professeur Alpha Condé, c’est notre père. Nous respectons ses décisions. Mais lorsque la frustration est grande de Conakry en Haute Guinée et même les militants de l’extérieur, il est temps de dénoncer pour dire que ces nouvelles têtes qui sont nommées sont mal vues. Ils nous ont maltraités, emprisonnés.(…) .
Pour Sidiki Camara, la gestion du Parti au pouvoir aujourd’hui, laisse à désirer. C’est la confusion totale. « Nous demandons l’organisation du congrès du parti parce qu’au RPG, nous ne savons plus qui est qui. Tantôt, il y a la coordination, tantôt il y a le secrétariat permanent. Tantôt, il y a ceci et cela »
Pour terminer, M. Sidiki Camara a averti que le blocage du siège du parti se poursuivra jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications : « Nous demandons la promotion des cadres du RPG, point barre. Nous sommes en attente. Nous sommes au siège à Gbessia. Tant que nos points de revendication ne seront pas satisfaites, nous resterons là-bas au siège. Dès la satisfaction de nos principales revendications, nous ouvrirons le siège du parti », a-t-il affirmé.
Nous y reviendrons.
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