Nous ne souhaitons pas avoir un député-maire en Guinée.
Dans le souci de rationalisation du fonctionnement de nos institutions, il est le devoir de tout un chacun de dénoncer cette nouvelle pathologie institutionnelle qui est : le cumul des mandats, Une pratique qui permet à un Homme politique d’exercer simultanément plusieurs mandats électifs. Ceci dit, que Les poids lourds des différentes formations politiques en Guinée (R-P-G, U-F-D-G, U-F-R …) qui sont déjà les députés, souhaitent être encore députés-maires. Bêtise.
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Sans parler de leur inefficacité avec un seul mandat, qui est le mandat parlementaire, je me permets de poser les questions suivantes :
Un mandat national est-il compatible avec Un mandat local. Autrement dit, le cumul n’entraine-t-il pas un conflit d’intérêt entre le mandat national et local ?
N’existe-t-il pas dans les différentes formations politiques d’autres personnalités capables d’exercer les fonctions électives ?
Ne serait-il pas prétentieux de dire qu’on aura le temps nécessaire pour exercer efficacement ce double-mandat ?
Pour mieux cerner la gravité de cette nouvelle plaie institutionnelle, il sera judicieux d’examiner les arguments des défenseurs de cette pathologie, pour ensuite prouver que c’est une absurdité totale.
Pour les défenseurs de cette pathologie.
Le cumul des mandats permet d’avoir une expérience du terrain, un ancrage local, qui les permet de mieux connaitre les préoccupations de leur concitoyen, et de comprendre les impacts locaux de leurs législations. Or en réalité, nul n’a besoin d’un mandat local pour rester proche des électeurs, car,Le mode de scrutin, majoritaire et uninominal, interdit au député qui souhaite sa réélection de négliger sa circonscription et la proximité avec ceux qui y vivent. Donc, un argument de basse intensité.
2 arguments suffisent à prouver que le cumul est un désastre politique
1- On ne peut pas être efficace à gauche et à droite. Nul ne peut être défenseur et attaquant à la fois. Le mandat parlementaire est une fonction digne d’un plein-temps. Autrement dit, il y a un lien mécanique entre faible qualité de travail parlementaire et le cumul des mandats. Le cumul des mandats est une pathologie, car personne ne peut convenablement être à la fois deux maitre.la Nation et les collectivités territoriales constituent deux intérêts différents, celui qui est élu pour les deux sera obligé de s’occuper d’un et abandonner l’autre ou exercer inefficacement.
2- La suppression de cumul des mandats est une nécessité, car le cumul bloque l’émergence des têtes nouvelles, il empêche le renouvellement et la diversité de corps électifs qui menacent le vieillissement. Son interdiction sera un point de départ de la carrière politique de certaines jeunes qui ont fait des grandes études relatives au fonctionnement des institutions. Ces jeunes ne demandent qu’une seule chose : leur donner la possibilité de prouver ce qu’ils ont appris dans les universités, la chance d’extérioriser ce qu’ils ont intériorisé pendant leur parcours académique.
L’absurdité de cette pratique est telle, qu’on nous cache la vraie motivation des cumulards. En effet, le cumul des mandats n’est pas qu’un simple cumul des mandats, mais entraine un cumul des indemnités (ce que préfère les cumulards), cumul des responsabilités (ce qu’évite les cumulards), cumul des immunités (avantage considérable lorsqu’on est sur le banc des accusés), et surtout cumul des pouvoirs (rêve de toute personne tyrannique).
La Guinée compte assez des talents, des compétences pour accepter qu’une seule personne exerce deux fonctions électives à la fois. Le cumul n’est rien d’autre qu’une insulte à l’égard des jeunes diplômés.
Mes chers parlementaires guinéens, certes actuellement il n’y a pas un fondement juridique qui interdit cette pratique, mais la logique et le bon sens voudront, que vous vous contentez d’un seul mandat, car un seul mandat suffit largement pour occuper pleinement celui ou celle à qui il a été confié. Nous ne souhaitons plus voir en Guinée des « députés-maire », car ni la démocratie ni l’efficacité n’ont rien à y gagné. Je vous demande, pour le bien du pays et de la démocratie naissante, d’adopter une loi qui interdira le cumul des mandats. Sachant que la plupart d’entre vous souhaitent être cumulard, nous avons la certitude que vous n’aurez jamais le courage politique d’adopter cette disposition législative qui tranchera définitivement la relation incestueuse qui existe entre la carrière nationale et locale.
Nous ne souhaitons pas avoir un député-maire en Guinée.
MS
MS