Afa(!) ! on ne doit pas laisser faire. On ne doit pas laisser Goby Condé, le tyranneau du bled, tripatouiller la constitution guinéenne à la mesure de son ambition personnelle pour s’accrocher au trône comme une sangsue sur la maigrelette vache qu’est la Guinée actuelle… {jcomments on}
L’opposition guinéenne, celle qui aspire bien sûr à la démocratisation de la société guinéenne et au développement économique de la Guinée et des Guinéens, n’a pas pris trop au sérieux ces dires inconsidérés de Bangaly Kourouma, directeur de la police, en novembre 2016 :
« Sékou Touré a fait 26 ans et c’est après sa mort qu’il y a eu un coup d’Etat. Le Général Lansana Conté a fait aussi 24 ans et c’est après sa mort que les militaires ont pris le pouvoir. Alors, vous voulez qu’Alpha Condé s’arrête à deux mandats ? Nous avons voté pour qu’il soit notre président et non pour un ou deux jours. Tant qu’Alpha Condé est en vie, il sera le président de la Guinée. »
Il y a eu certes des protestations timorées pour condamner cette frasque de Bangaly. Mais Cellou Dalein et l’opposition ont laissé passer comme s’il ne s’est agi là que d’une simple fredaine politique. Alors qu’en sourdine Gobykhamé rameute ses sectateurs et il est décidé à garder le trône pour lui et son clan. Le samedi 20 janvier dernier, Nantou Chérif, la (!) Souillon du RPG qui se maquille comme un camion volé et chaussée de gros verres fumés, a officialisé ce que veut son mentor :
« Il travaille, cela ne doit déranger personne. Ecoutez bien vous les journalistes ce que je vais dire, c’est le peuple qui va lui demander son troisième mandat, n’en déplaise aux détracteurs. Ce n’est pas notre affaire, c’est le peuple qui va lui demander parce qu’il travaille. »
C’est quelle imbécillité ça ? Peut-être qu’on ne parle pas de la même chose. On ne parle certainement pas de la même Guinée. Dans la caboche de la Souillon, il est certainement question d’une autre Guinée mais pas de celle que les populaces guinéennes vivent et respirent. Cette Guinée là est exsangue. Dans cette Guinée là sévit la criminalité, le banditisme, les violes des femmes, la corruption, le népotisme, les détournements de deniers publics. Dans cette Guinée en question un enseignement de quatre sous est imposé aux élèves et étudiants. Dans cette Guinée le peuple est malmené par le chômage, la pauvreté, la cherté de la vie, abusé par les menteries politiques de Gobykhamé qui avait promis de lui offrir le paradis terrestre. Dans cette Guinée toutes les routes sont défoncées. Dans cette Guinée là, Goby Condé anathématise l’ethnie peule et incite à la haine ethnique.
Tu vois, Nantou Chérif ! Dans cette Guinée où la capitale Cona-cris croule sous les immondices et végète dans la saleté, respire des odeurs pestilentielles, les populaces ne vont pas se tirer bêtement une balle dans le pied en demandant à Goby de tripatouiller la constitution en vue de se donner un troisième mandat. Le peuple ne boit pas par les narines. Le peuple de Guinée ne peut pas demander à Goby de garder le kibaniyi. La constitution interdit cela au peuple parce que tout simplement « La souveraineté du peuple n’est pas illimitée, elle est circonscrite dans les bornes que lui tracent la justice et les droits des individus. La volonté de tout un peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste » comme le dit Benjamin Constant. D’ailleurs c’est étant pénétré de toutes ces connaissances juridiques que Kéléfa Sall, le président de la Cour Constitutionnelle, avait courageusement mis en garde Goby Condé lors de sa dernière investiture théâtrale du 14 décembre 2015 :
« La conduite de la Nation doit nous réunir autour de l’essentiel. Ne vous entourez pas d’extrémistes, ils sont nuisibles à l’Unité nationale. Evitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance.
Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant. » Absolument. Le peuple de Guinée reste vigilant.
La boulimie du pouvoir est très forte chez Goby Condé qui voit bien que la loi lui interdit de faire un forcing pour un troisième mandat. La loi c’est la loi. Elle transcende nos misérables personnes sans cela Obama aurait brigué un troisième mandat. Réécoutons-celui-ci :
« Laissez-moi être honnête, je comprends ! Je suis privilégié de servir comme président. J’adore mon travail, mais notre constitution ne me permet pas de me présenter à nouveau. »
C’était le 28 juillet 2015 à Addis Abeba où Barack Obama était allé décrier la corruption sur le continent et la boulimie du pouvoir des dictateurs africains qui manipulent les constitutions de leurs pays pour rester en poste. « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes » avait clamé Obama avant d’insister sur ceci :
« Les progrès démocratiques sont en danger quand des dirigeants refusent de se retirer une fois leur mandat terminé. »
Le mandat que Goby Condé a usurpé pour la seconde fois se termine en 2020. Mais on sent et on voit qu’il conspire pour rester au pouvoir. Ça va secouer le pays ! Ça va secouer les jeunes, les femmes, les élèves et étudiants, les chômeurs, les aigris, les désœuvrés, les misérables, les déçus, les laissés-pour-compte, tous ceux et celles qui triment pour se nourrir et nourrir leurs familles, les prisonniers politiques (Fatou Badiar Diallo).
On connaît l’histoire. On connaît comment Goby Condé avait grenouillé avec le bidasse clanique Sékouba Konaté qui, à la tête de la transition en Guinée, avait subtilement nommé le Malien Siaka Toumani Sangaré, le 19 octobre 2010, comme président de la Commission électoral nationale indépendante (Ceni), pour tricher au second tour de la présidentielle guinéenne de 2010 et s’emparer du pouvoir. Il y avait eu beaucoup de protestations politiques à ce temps là et Goby n’avait pas sourcillé pendant les premières années de son pouvoir à commanditer le massacre de citoyens qui avaient manifesté pacifiquement leur ras-le-bol contre sa dictature à Cona-crimes, en Moyenne Guinée et en Guinée Forestière. On compte à ce jour près de trois mille (3000) citoyens guinéens liquidés par le régime tyrannique de Goby Condé. Le pays est aujourd’hui au creux de la vague. Les populations continuent à vivre dans la mélasse et dans l’insécurité totale. Aucune amélioration des conditions de vie des gens n’est notable. La jeunesse guinéenne pense plus à trouver sa pitance pour survivre que de s’instruire pour construire la Guinée de demain. Son désoeuvrement est total. On n’assiste pas à du surplace en Guinée, on assiste plutôt à une dangereuse reculade et ce dans tous les secteurs de vie. Il n’y a pas d’enseignants ou bien s’il y en a ce sont des médiocres qui sont aussi nuls que leurs élèves et étudiants. Dans les hôpitaux guinéens, privés comme publics, c’est l’affairisme qui préoccupe les véreux médecins, infirmiers et tout le personnel médical. C’est un fourre-tout dans l’administration guinéenne estampillée de la pastille du népotisme, de la tricherie, des détournements de deniers publics, de l’ethnocentrisme, du clanisme, de l’esprit de lucre. Seuls les bidasses, les gabelous, les flics et les pandores, en fait les hommes en treillis, tirent leur épingle du jeu dans ce régime clanique et violent de Goby Condé. Eux au moins louent leur tenue et leurs armes aux bandits qui écharpent les commerçants, les honnêtes citoyens qui essaient, par crainte de Dieu, de vivre à la sueur de leur front. C’est la réalité actuelle du régime bordélique de Goby et qui crève les yeux. Mais non, aussi surréaliste que la demande de Donald Trump faite au président Mexicain, les sectateurs de Gobykhamé, les aigrefins et autres « ngnarimakha » de son régime le maquignonnent et veulent le faire passer pour un phénix, un thaumaturge.
A partir de la crise gambienne on veut faire passer Gobykhamé à nos yeux pour un homme exceptionnel pétri de talent exceptionnel, rompu à l’art de régler des crises politiques et à dialoguer et l’on ne sait quoi encore. (!) Même sans l’intervention de Goby et de son sherpa, le dictateur Yaya Jammeh allait quitter le pouvoir par la force ou sur la pointe du pied. L’armée gambienne avait déjà lâché Yaya Jammeh. Il en était conscient et il tenait quand même à sa peau. Il ne voulait pas mourir alors il a joué un peu de cinéma avant de quitter la scène en pliant vite sous les objurgations des négociateurs.
Ndougnoké ! toi, tu vois la chose sous un angle partisan voire ethnocentrique. Tu partages le point de vue de la (!) du RPG. C’est ton droit d’avoir ton opinion et d’y croire. On nous apprend que chacun doit pouvoir s’exprimer librement sans être inquiété pour ses opinions politiques, religieuses ou philosophiques. C’est vrai. Mais de notre côté, cette grande prouesse de Goby Condé réussie auprès de Yaya Jammeh nous rappelle plutôt ce propos corrosif de Sancho Pança, un personnage dans Don Quichotte :
« La poêle a dit au chaudron : « Ôte-toi de là, noir par le fond. »
Autrement compris, Goby Condé et Yaya Jammeh sont tous deux dictateurs. Aucun n’est meilleur que l’autre. Tous deux ont assassinés, écharpés leurs compatriotes pour des raisons bassement politiques. Alors tous deux doivent être traduits un jour devant un tribunal pour répondre de leurs crimes de sang. Ce n’est pas parce que Goby Condé aura réussi à convaincre ses pairs à le parachuter à la tête de l’Union Africaine que cela va redorer son blason. Les dictateurs les plus en vue du continent se sont relayés à la présidence de l’Union Africaine. Entre autres Denis Sassou Nguesso (janvier 2006-janvier 2007), Mouammar Kadhafi (février 2009-janvier 2010), Theodoro Obiang Nguema Mbasogo (février 2011-janvier 2012), Robert Mugabe (janvier 2015-janvier 2016). Goby Condé succède ainsi à Idriss Déby, le tyrannosaure du Tchad, dont l’épouse Hinda Déby vient d’obtenir la nationalité française la semaine passée. Ce n’est pas du tout un mérite surnaturel ou même naturel que de diriger ce club africain qui râtèle des présidents voyous, des présidents mal élus et décriés. Cette nomination ne fait pas de l’impétrant guinéen et primatologue du palais Gokhi Fokhè un homme exceptionnel, un champion du développement, un messie, le plus grand pourvoyeur d’emplois « que Dieu ait crée » en Guinée, le plus fort, le plus intelligent. Non et non. Parce que cette nouvelle promotion de Goby si tant c’est une promotion n’aura aucun impact positif dans le panier de la ménagère guinéenne. Ça ne donnera pas à manger à la marmaille dans le patelin, ne résoudra pas le problème du chômage dans le pays, n’assurera pas un enseignement de qualité aux élèves et étudiants guinéens. Seulement on verra à coup sûr un Goby fanfaronner et se donner des airs pendant cette présidence à la tête de ce club des chefs d’Etat africains en perte de vitesse, de janvier 2017 à janvier 2018. C’est une pantalonnade qui va durer une longuette année.
Alors Mborré ! refuse de marcher dans la combine de ces escrocs et malins politiques qui mangent dans tous les râteliers et qui changent d’opinions au gré de leur intérêt personnel. Refuse d’être le dindon de la farce, refuse qu’ils te mènent par le bout du nez. Eux vivent bien. Ils font la noce à longueur de temps. L’on ne reconnaît même plus certains d’entre eux. Tellement ils sont comme un coq en pâte. Ils n’ont pas des yeux pour respirer la pouillerie autour d’eux, ils n’ont pas de nez pour soupeser la cherté de la vie que mène la populace, ils n’ont pas de cœur pour voir la souffrance des malades dans les hôpitaux fautes de bons soins médicaux, ils n’ont la lucidité pour comprendre la subite envie des élèves et étudiants guinéens qui de plus en plus aspirent à de meilleures conditions d’études, rejettent l’enseignement au rabais que le régime de Goby leur impose et réclament de bons professeurs, des enseignants bien formés. L’accroissement exponentiel des cas de suicides de jeunes personnes désespérées du fait de leur condition de vie depuis la prise du pouvoir par Goby Condé n’insupporte pas ces ngnarimakha.
Mbarring ! « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. » Parole claire de Victor Hugo. Il faut maintenant de l’action pour contrer Gobykhamé qui mijote la guerre civile dans le bled. L’heure des protestations contre les magouilles que mijote Goby pour rester en poste ne suffit plus. Il faut l’action pour le dissuader à manipuler la constitution à son avantage. C’est dès maintenant qu’il faut enclencher l’action sinon ce serait puéril de le contrer plus tard. Allez ! De l’action, de l’action dès maintenant à Boké, Gaoual, Kamsar, Fria, Kindia, Coyah, Labé, Mali, Télémélé, Pita, Mamou, Tougué, Koundara, Lola, N’Zérékoré, Macenta, Guéckédou, Kouroussa, Kankan, Siguiri, Kérouané. De l’action jusqu’à son départ du pouvoir. C’est le seul langage que l’indécrottable Goby Condé comprend.
Benn Pepito