Quelques avènements récents ont eu , qui ne sont pas passés inaperçus et dont je me devais de dire un mot.
Un nouveau président à la CENI
J’étais quasiment l’un des seuls à relever qu’Amadou Salif Kébé était fondé à devenir légalement président de la CENI sans passer par la Cour constitutionnelle, qui a en outre outrepassé ses pouvoirs en intervenant dans ce dossier où elle n’est pourtant pas compétente. Cela n’a dérangé personne, ce qui en dit long sur le niveau de nos politiques, mais aussi de nos juristes…
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Ceci étant, un nouveau président ne change pas la problématique des difficultés à la CENI. Tous les commissaires étant des escrocs (au moins au sens juridique du terme, en attendant qu’une enquête vienne prouver les détournements de fonds publics), l’opposition serait avisée de faire respecter l’accord du 12 Octobre par tous les moyens et virer tous ces gens, dont le seul objectif est de rester (pour profiter) et non pour obtenir des élections justes et transparentes, ce qui passe inévitablement par la refonte du fichier électoral. Tant que l’opposition se contente de s’égosiller, elle se rend complice de ce qui se joue contre elle. Le bon sens paysan affirme pourtant qu’on peut se faire rouler 50 fois ou plus, mais jamais 2 fois de la même manière, sous peine de n’être qu’un …
En fait le nouveau président de la CENI est un incapable et il l’affirme lui-même en constatant des problèmes depuis 2012, alors qu’il n’a rien fait. En outre il prétend être juriste. Sans doute fait-il partie de ces individus qui ont fait 5 ans de droit, sans avoir étudié la procédure, qu’elle soit civile, pénale ou administrative (et qui explique comment on agit devant les tribunaux), et sont donc incapables de réagir face aux infractions quelconques… tout simplement parce qu’ils l’ignorent. La honte à l’état pur…
En outre, il ose affirmer qu’il n’est pas responsable. Qu’a t-il retenu de ses années de droit ?
« Nous lui avons opposé… » dit-il. Sait-il que le droit est la continuation de la violence par d’autres moyens, pour paraphraser Clausewitz sur un sujet voisin. Si le droit n’existait pas on utiliserait la violence pour se faire entendre. Encore faut-il le mettre en œuvre ce droit, et non se contenter de faire des déclarations à l’emporte-pièces.
« Bakary Fofana a trouvé en face de lui des hommes responsables… qui se sont résignés » dit-il encore. La définition d’un homme responsable selon lui, c’est d’être résigné.
« En 2017 cela devenait insupportable…», sans doute parce qu’il n’y avait plus d’argent à distribuer, sinon Amadou Salif Kébé affirme qu’ils « ont avalé des couleuvres en 2012 en 2013 et 2014. En 2015, il y a eu la présidentielle », donc suffisamment à se partager ?D’autant que Kébé était « responsable » (dans sa compréhension cela signifie résigné) du département juridique et du contentieux. Et il prétend qu’il n’est pas comptable des dérives de Bakary Fofana ?
Comment un individu résigné qui se moque des procédures peut-il redresser la CENI ?
La Guinée doit-elle organiser la CAN ?
Je ne reviens pas sur les conditions d’obtention de l’organisation de la CAN en 2023, me contentant de dénoncer que la Guinée n’a pas d’argent, ne faisant que quémander comme une clocharde, des miettes que les étrangers lui octroient au gré de leurs intérêts, et qui sont donc rarement gagnant/gagnant.
La seule justification à l’organisation d’un tel événement, est pour Alpha Condé de prouver médiatiquement que la Guinée is back, en oubliant que le terme « back » est un faux ami, et peut signifier derrière. En effet la Guinée est derrière… tout le monde. Or s’endetter juste pour jouir pendant 15 jours d’un spectacle que l’on devra rembourser pendant 20 ans ou plus, est indigne du bon sens, mais qui en a au gouvernement ?
Sans compter que les quelques miettes financières que le pays pourra récupérer, iront remplir les poches de non Guinéens, qui seuls sont compétents à construire de telles infrastructures. La Guinée n’a même pas été capable de finir le stade de Nongo, de mettre aux normes celui du 28 Septembre (sans compter l’indécence d’y jouer des matchs après les massacres de 2009), et elle assure qu’elle sera prête pour 2023 !!!
Les 20 milliards de $ de la Chine à la Guinée, bénédiction ou malédiction ?
Alpha Condé a supprimé les seuls emplois qualifiés qui existaient en Guinée dans le domaine minier (Fria), mais cela n’empêche pas la Chine de signer des deals pour sécuriser ses approvisionnements en bauxite (pour remplacer l’Indonésie, dégoûtée entre autres par les conséquences écologiques de l’exploitation). Les nombreux accords opaques signés avec la Chine révèlent l’intérêt toujours très fort de ce pays pour les richesses du sous-sol guinéen, mais pas toutes les richesses, car ce n’est plus le fer (Simandou est sous contrôle ?), qui motive les investisseurs chinois, mais la bauxite.
Les Chinois ramassent tout, sans tri. Qui a vérifié que les terres qu’ils emportent ne contiennent pas d’or, de cobalt, d’uranium ou que sais-je encore ?
Depuis 60 ans on nous bassine que la Guinée est un pays très pauvre (en fait on affirme le contraire), malgré le fait qu’on y exploite la moitié des réserves mondiales.
Au-delà de la Chine qui défend ses intérêts et peut-on le lui reprocher, le problème, c’est l’incurie du gouvernement guinéen, lorsqu’on regarde le fossé qui sépare l’énormité des investissements chinois en Guinée avec la pauvreté des populations locales.
Alpha Condé s’est glorifié d’être le seul à avoir obtenu l’IPPTE, en oubliant que cela signifie que le pays est incapable de rembourser ses dettes. Il y a 10 ans, le FMI avait dénoncé le troc entre la Chine et la RDC, consistant à exploiter le sous-sol congolais en contrepartie de la construction d’infrastructures. Pour l’instant il se tait car promesse de financement ne signifie pas accord de financement, malgré la propagande ambiante autour de ce deal.
Personnellement la seule question qui m’importe est de savoir comment Alpha Condé va utiliser l’argent (si celui-ci arrive), du fait de l’absence de transparence non seulement sur les projets, mais également sur les dettes qu’ils engendrent, la corruption étant particulièrement criminelle en Guinée, là où il n’y a aucun contrôle, aucun garde-fou.
Les Chinois sont des pragmatiques et construisent des routes au prorata de l’argent que vous leur donnez. Si vous voulez un kilomètre à un million de $, il vous l’offre, mais à 100 000$, ils vous la construisent également gentiment, tout en vous laissant en supporter vous-mêmes les conséquences … inexistantes pour le moment. Alors pourquoi se gêner ?
Des avocats incompétents, donc incapables d’agir
Sous le régime d’Alpha Condé de nombreuses exactions, y compris des meurtres et assassinats ont eu lieu, sans que cela ne débouche sur des condamnations autres que verbales. Parfois des plaintes ont été déposées, et la justice corrompue guinéenne a fait le reste, enterrant certains dossiers, soit en n’y répondant pas, soit en déclarant des non lieux scandaleux, soit en faisant preuve de discriminations coupables.
L’objet de ce papier n’est pas de commenter ces ignominies, elle sont courantes depuis que la Guinée est indépendante, faisant même malheureusement partie de son ADN. Je veux par contre essayer de comprendre la passivité (voire l’incompétence) de la plupart de nos avocats, qui ne font pas preuve d’initiatives originales pour trouver des solutions. À leur décharge néanmoins, ils ne sont qu’intermédiaires, ne pouvant agir de leur propre chef, en l’absence de plaintes des victimes. Les ont-ils conseillé au moins, j’en doute.
J’en doute parce que les quelques-uns avec qui j’ai été mis ou pris contact n’ont pas donné suite, et je préfère ne pas m’appesantir sur ce point.
J’en doute parce que l’argent est le nerf de la guerre et aucune victime ne peut refuser d’être dédommagée avec plus de 99% de réussite, même s’il faut savoir payer avant (semer) pour obtenir satisfaction (récolter).
J’en doute également parce qu’une délégation de la Cedeao est passée en Guinée en Janvier 2014, pour faire de la « publicité » sur les procédures devant la Cour de la Cedeao. Quel est le résultat concret ?
J’en doute enfin parce que depuis Juin 2014, un des 7 juges de la Cedeao est Guinéen, Yaya Boiro en l’occurrence, et cela a fortement redonné un peu de lumière sur cette institution. Lumière ? On en manque manifestement en Guinée !!!
Néanmoins, et je le rappelle, mon but n’est pas de stigmatiser les avocats guinéens, juste les rappeler à leur devoir de conseil, et de montrer en quoi agir devant la Cour de la Cedeao est accessible, et surtout plein d’espérances.
Alpha Condé est actuellement président temporaire de l’UA. Il faut profiter de cette situation pour pointer du doigt les exactions commises en Guinée… et le plus tôt sera le mieux.
Tibou Kamara et l’impunité
Il paraît que l’opposition avait obtenu le quitus des autorités, pour protester mercredi dernier (4 Octobre) contre l’impunité en Guinée, exigeant notamment des enquêtes pour que soient identifiés les auteurs et commanditaires de la mort de plus de 80 manifestants depuis l’avènement du régime en place.
Ils n’obtiendront rien ainsi – on ne cesse de leur dire pourtant -, mais sans doute seront-ils plus sensibles aux propos scandaleux de Tibou Kamara, ministre d’État conseiller personnel du président de la République, qui déclarait récemment que « l’État est le premier à réclamer que cesse l’impunité dans ce pays ».
Tibou Kamara s’égare souvent, à commencer par collaborer avec un criminel, mais cette fois le vase a débordé. Si l’État réclame l’impunité, Tibou Kamara n’a qu’à conseiller Alpha Condé d’agir concrètement pour montrer sa bonne foi, point barre !!! Sinon qu’il se taise définitivement sur le sujet…
Alpha Condé critique ses opposants
Au lendemain d’une manifestation qui s’est soldée par un mort à Conakry, Alpha Condé a lancé un message d’avertissement aux opposants jeudi dernier (5 Octobre), en déclarant que le temps était venu de parler de leur gestion. Comme à l’accoutumée, il a évoqué certaines rumeurs – lui l’adepte de la présomption d’innocence pour Tiegboro Camara et Claude Pivi par exemple -, au lieu d’intenter une action judiciaire, illustrant le fait de n’être qu’un juriste de pacotille.
Lorsqu’il explique qu’il n’a jamais géré, voulant dire qu’il n’a jamais collaboré avec les gouvernements passés, nous n’entendons pas la même chose. Nous entendons au contraire qu’il n’a aucune expérience, en témoigne son inaction (une seule réalisation – Kaleta – en 7 ans). Et lorsqu’il conclut que « Lansana Conté n’a aucune responsabilité dans le retard de la Guinée », voulant suggérer de manière subliminale qu’un PRG ne peut pas tout faire, il devrait en tirer les conséquences. S’il ne peut rien faire, et responsable de rien, qu’il dégage.
Les prédictions du bouffon Bantama Sow
Sanoussy Bantama Sow a profité de l’assemblée générale du RPG pour affirmer que « quelqu’un m’a dit que son marabout (celui de Cellou Dalein Diallo) lui a dit quand il aura 100 morts, il sera président de la république ».
Quand on n’aura rien à se mettre sous la dent, il suffira de contacter Bantama Sow, le bouffon du roi, l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours et qui oublie – mais on lui rappellera la notion de complicité de crime en temps voulu – que les tueurs sont protégés par le gouvernement, d’où qu’ils viennent.
Quant à dire que l’UFDG est la propriété de Bah Oury, il faut rappeler à cet ignare qu’une association (structure juridique des partis politiques en Guinée) d’une part nécessite l’existence d’au moins 2 personnes pour être créée et, d’autre part, n’appartient qu’à ses adhérents, la notion de fondateur n’étant que purement honorifique, pour autant qu’on veuille la distinguer et n’a aucune légalité, au même titre que les membres bienfaiteurs ou les membres d’honneur par exemple.
Gandhi, citoyen guinéen
« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace ». (Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, Mai 1791).